« JE NE SUIS PAS SEXISTE, MAIS … » – Une vidéo pédagogique sur la mécanique sexiste

Une vidéo simple et efficace réalisée par Marine Spaak explique la mécanique sexiste en se basant sur la mécanique raciste définie par Pierre Tevanian.  Les critères de racisme sont appliqués au sexisme, une autre discrimination selon les critères de genre.  On retrouve ainsi :

video_mecanique_sexistela focalisation : un critère arbitraire est pris en compte pour définir une population (par exemple : les femmes ne sont plus seulement des personnes mais  elles sont surtout « des femmes » voire « les femmes ou la femme ») ;

la différenciation : il s’agit de la construction mentale d’une différence sur la base d’un critère choisi de manière arbitraire (par exemple : les femmes privilégient leur vie de famille, les hommes leur carrière) ;

la péjoration : la différence devient une marque d’infériorité ;

la légitimation : on s’appuie sur les trois critères précédents pour justifier les inégalités de traitement.

Cette vidéo pédagogique a reçu la « Mention spéciale du jury » lors du Concours Ton court pour l’égalité 2016.

Hyperlien vers la vidéo (durée : 3’10’’) : https://youtu.be/J-INHJTEWuY

S.D.

USA : Sale temps pour les droits sexuels et reproductifs des femmes


Aux Etats-Unis, les droits sexuels et reproductifs des femmes sont malmenés plus que jamais.  Ainsi, le Texas, état ultra-conservateur du sud des Etats-Unis veut, par le biais d’une loi, rendre oblimy_body_my_choicegatoire l’incinération ou l’enterrement des fœtus avortés ou issus d’une fausse couche.  Et ce qu’importe le stade de développement.  Les opposant.e.s crient haro sur cette nouvelle mesure qui apparaît comme un obstacle supplémentaire au droit à l’interruption volontaire de grossesse.  Jusqu’ici, les restes fœtaux étaient brûlés avec les déchets biomédicaux.  En raison de l’incertitude des coûts, ces nouvelles règles risquent de contraindre les femmes à recourir à des avortements clandestins.  Rappelons que ce type de mesure n’est pas une première au Texas.  Elle allonge la liste des nombreux textes qui visent à restreindre l’accès à l’IVG depuis 2009.

Source : http://www.tdg.ch/monde/funerailles-obligatoires-avortement/story/26159573

En Ohio, une autre loi visant à restreindre l’avortement est en voie de promulgation.  Une femme ne pourra plus avorter dès l’instant où l’on peut entendre le battement de cœur de l’embryon.  Au cours des 10 dernières années, 231 mesures ont été adoptées par les États fédérés ont adopté en vue de limiter le droit à l’IVG.  A travers le pays, force est de constater la fermeture des cliniques qui le pratiquent et ce les unes après les autres.  Aujourd’hui, six États n’ont plus qu’une seule clinique (Arkansas, Mississippi, Missouri, Dakota du Nord, Dakota du Sud et Wyoming).

Source : http://www.ledevoir.com/international/etats-unis/486831/etats-unis-sale-temps-pour-les-femmes-et-les-autres

S.D.

Théâtre : « Nous sommes les petites filles des sorcières que vous n’avez pas pu brûler ! »

sorcieres theatreDu 11 novembre au 10 décembre 2016, le Théâtre des Martyrs à Bruxelles a accueilli la pièce féministe « Nous sommes les petites filles des sorcières que vous n’avez pas pu brûler ! » de Christine Delmotte, auteure et metteure en scène.  Nous l’avons vue.

Cinq actrices prennent la parole au nom des femmes à travers quatre périodes phares de l’histoire des femmes : le combat des suffragettes en Angleterre pour le droit de vote en 1913, la lutte des féministes françaises pour le droit à l’avortement en 1971, l’engagement de la jeune Malala au Pakistan pour le droit à l’éducation en 2012 et enfin, les actions menées par les Femen en Ukraine contre les dictateurs et les prédicateurs religieux.  A travers une scénographie époustouflante, les actrices-héroïnes font revivre tous les combats féministes livrés pour la liberté, pour l’égalité.  Une magnifique pièce de théâtre pleine de moments drôles, émouvants.

S.D.

Source : http://theatre-martyrs.be/saison/nous-sommes-les-petites-filles-des-sorcieres-que-vous-navez-pas-pu-bruler/8935A8E9-EA6C-1BAD-99D0-DDEAC35F8B9F/

Une belle victoire pour Djemila BENHABIB

DJEMILA BENHABIBCe 13 décembre 2016, Djemila Benhabib, essayiste, écrivaine, journaliste et militante féministe, Prix international de la laïcité, a gagné son procès intenté par les islamistes à son encontre.  Un procès vraiment symbolique !  La Cour supérieure de Montréal a estimé dans son jugement de 43 pages que l’auteure de « Ma vie à contre-Coran » avait exprimé son opinion sur une question controversée (l’enseignement islamique dispensé à l’Ecole Musulmane de Montréal), sans pour autant qu’il y ait eu diffamation ou volonté de causer un quelconque préjudice à la réputation de l’Ecole musulmane de Montréal.  Autrement dit, il s’agissait bien là de la pure liberté d’expression, celle qui encourage les débats autour de sujets d’intérêt public.  Justice a été rendue !

Quelques ouvrages de l’auteure dont nous recommandons vivement la lecture :

DJEMILA BENHABIB automne DJEMILA BENHABIB charlie DJEMILA BENHABIB soldats     DJEMILA BENHABIB coran      DJEMILA BENHABIB printemps

S.D.

Sources : http://www.lapresse.ca/actualites/justice-et-affaires-criminelles/proces/201612/13/01-5050925-poursuite-contre-benhabib-lecole-musulmane-de-montreal-deboutee.php

http://soquij.qc.ca/fr/services-aux-citoyens/decisions-a-la-une

Blog de Djemila Benhabib : http://djemilabenhabib.com/

Lecture : Boualem SANSAL, GOUVERNER AU NOM D’ALLAH –Islamisation et soif de pouvoir dans le monde arabe, Gallimard

gouverner-au-nom-d-allah---islamisation-et-soif-de-pouvoir-dans-le-monde-arabe-351247Dans ce remarquable ouvrage que nous avons lu pour vous, Boualem Sansal, grand écrivain algérien, brosse un tableau synthétique de l’islam contemporain et de ses rapports avec les pouvoirs politiques.  Ouvrage didactique mais non neutre, l’auteur fait part de ses prises de position humanistes intransigeantes qui, l’ont amené à dénoncer en Algérie non seulement le pouvoir militaire algérien mais aussi le totalitarisme islamiste.  Dans cet opuscule, Sansal explique en détail l’histoire de la religion musulmane, ses mouvances multiples, ses tensions et ses contradictions. Sansal s’interroge aussi sur les acteurs de la propagation de l’islamisme mais aussi l’échec de l’intégration dans les pays d’accueil des émigrés.  Et il conclut de manière édifiante : l’islamisme arabe tend à s’imposer parce qu’il a été mal évalué par les pouvoirs occidentaux qui lui opposent des réponses inappropriées, tandis que les femmes et les jeunes, ses principales victimes, sont de plus en plus à sa merci.  In fine, Sansal achève son ouvrage par des annexes intéressantes, à savoir : la synthèse sur les différents courants de l’islam, la répartition des musulmans dans le monde, la monographie du monde arabe, les extraits des Prolégomènes d’Ibn Kaldoun consacrés aux Arabes. Une belle synthèse engagée, détaillée et très bien documentée dont nous en recommandons vraiment la lecture.

S.D.

Boualem SANSAL, GOUVERNER AU NOM D’ALLAH –Islamisation et soif de pouvoir dans le monde arabe, Editions Gallimard, 2013, ISBN 978-2-07-014289-7

Paris : Exposition aux archives nationales « Présumées coupables 14ème-20ème siècle »

Aux Archives nationales à Paris, l’exposition « Présumées coupables 14ème – 20ème siècle » retrace six siècles de grands procès, souvent sexistes, faits aux femmes à tpresumees coupablesravers une sélection d’iconographies et de procès-verbaux d’interrogatoires (plus de 320), d’ « auditions de bouche » et de plumitifs d’audience. 

Sorcières, pétroleuses, mères infanticides, empoisonneuses, traitresses à la patrie, chaque époque a eu sa figure diabolisée de la femme.  Toujours « présumées coupables », ces femmes anonymes ou célèbres comme La Voisin, La Brinvilliers, Jeanne d’Arc, Violette Nozière, etc, ont longtemps été interrogées et jugées par des hommes uniquement.

L’exposition se tient jusqu’au 27 mars 2017 aux Archives nationales, Hôtel de Soubise, 60 rue des Francs-Bourgeois, 75003 Paris, Métro Hôtel de Ville, Saint-Paul et Rambuteau.

S.D.

Source : www.archives-nationales.culture.gouv.fr

Dossier thématique : Place aux femmes

MARI1030_001.pdfDans son numéro spécial de décembre 2016-janvier 2017, l’hebdomadaire français MARIANNE a rendu les honneurs aux femmes.  100 pages complètes consacrées aux femmes, à leurs multiples combats livrés sans merci pour la sauvegarde des droits des femmes en pleine régression partout dans le monde.  Ainsi, les Polonaises ont sorti la Pologne de sa léthargie en faisant reculer le pouvoir catholique conservateur sur un projet de loi d’interdiction de l’avortement.  Les Bas Rouges Islandaises sont montées au créneau pour dénoncer les inégalités salariales.  Shirin Ebadi, Prix Nobel de la Paix, nous raconte ses combats contre les mollahs dans son autobiographie poignante.  Par la suite, nous suivons sur la route de Raqqa, les combattantes kurdes en Syrie.  Et puis après avoir illustré le courage de toutes ces femmes, MARIANNE ne fait pas l’impasse sur le courant néo-féministe qui abandonne les femmes et se voile la face.  Ceci dit, parallèlement, les femmes ne perdent pas courage : en effet, une tendance se dégage de plus en plus en politique : les femmes arrivent au pouvoir, bien qu’« en démocratie, la politique est forcément virile » selon Elisabeth Badinter.   Si les femmes réussissent de plus en plus en politique en dépit des nombreux obstacles, il ne faut pas oublier que sur le plan sociétal, la surprécarité, le surchômage et la surdéprime touchent principalement les mères isolées, devant affronter de surcroît, le regard souvent culpabilisateur des services sociaux, voire celui de leur entourage.  Et en conclusion, pour tirer les leçons de 40 années de lutte des femmes, Caroline Fourest et Natacha Polony nous livrent une belle réflexion sur « Le féminisme nous a-t-il rendu.e.s plus heureux.ses ? »

S.D.

Source : Marianne, La place des femmes, N° 1030-1031, Du 22 décembre 2016 au 05 janvier 2017, www.marianne.net

Plus de 25% d’européens légitiment le viol !

Selon les réviol3sultats d’une enquête réalisée par l’Institut TNS dans les 28 pays de l’Union européenne, à la demande de la Commission européenne, il ressort que pour 27% des Européens, le viol se justifie comme étant « acceptable » dans une des situations suivantes : si la victime, au moment des faits, se trouve dans un état d’imprégnation alcoolique ou si elle est sous l’influence de drogues, si elle se rend chez une personne sans aucune contrainte au préalable, si elle porte des vêtements « provocants, sexy », si elle ne manifeste pas ouvertement son refus de manière verbale (ne pas dire clairement non), si elle ne riposte pas physiquement.

L’enquête montre que 55 % des personnes interrogées en Roumanie et 47% des personnes interrogées en Hongrie, estiment que le viol peut se justifier pour chacune des situations précitées.  En Belgique, 40% des personnes sondées le pensent contre 31% en France.

Un constat plus que jamais glaçant !     viol1

S.D.

Sources : http://www.lesoir.be/1380842/article/actualite/union-europeenne/2016-11-30/pour-27-des-europeens-viol-est-acceptable-dans-certains-cas

http://ec.europa.eu/COMMFrontOffice/publicopinion/index.cfm/Survey/getSurveyDetail/instruments/SPECIAL/surveyKy/2115

 

Les femmes ne sont pas des poules pondeuses !

On ne le dira jamais assez : l’émancipation féminine  passe par la conquête de deux libertés fondamentales : son droit à l’indépendance économique à l’égal des hommes et celui de disposer librement de son corps, de son « look » et de sa fertilité, en toutes circonstances.
Actuellement, ces deux libertés sont menacées , tant par les réactions aux crises économiques et financières que par le retour sur le front politique des religions et de leurs revendications liberticides.  Ce bulletin mettra l’accent sur les reculs en matière de droits sexuels et reproductifs et l’urgence d’en prendre pleinement conscience.

♀ Opposition au projet de loi accordant un statut juridique (leur attribuant la qualité de «personnes» à part entière) à l’embryon et au fœtus

A l’attention de Mesdames et Messieurs les Parlementaires de la Commission Justice.

Mesdames, Messieurs, les Député-e-s,

Par le présent courriel, le Groupement Belge de la Porte Ouverte pour l’Émancipation économique de la Travailleuse, mouvement féministe fondé en 1930, souhaite vous faire part de ses inquiétudes les plus profondes et les plus fondées quant à la proposition de loi relative au statut du fœtus et de l’embryon.

En effet, à l’heure où l’Europe – Espagne, Hongrie, Pologne – se voit de plus en plus confrontée à diverses offensives lancées par les lobbies anti-IVG en vue de remettre en question les droits des femmes, et plus particulièrement, le droit d’avorter, notre Groupement considère qu’une menace réelle plane plus que jamais sur le droit à l’avortement dans notre pays, un droit fondamental pour les femmes.

Or la proposition de loi du CD&V s’engage dans cette voie en prévoyant d’abaisser de 180 à 85 jours de grossesse le seuil à partir duquel un embryon ou un fœtus mort-né peut faire l’objet d’une déclaration de «naissance» à la commune! Il s’agit ni plus ni moins d’une aberration tant sur le plan médical que sur le plan humain, une aberration dénoncée d’autant plus par les professionnel-le-s de terrain et les associations de défense des droits des femmes.

De surcroît, la modification du Code civil envisagée, visant à délivrer un acte de naissance pour un embryon ou un fœtus non viable, ne répond aucunement au souci légitime d’encadrer et d’accompagner les personnes devant faire face à une fausse-couche.

In fine, cette volonté d’inscription du fœtus à l’état civil comporte un risque notoire d’octroi de tout ou partie de la personnalité juridique au fœtus, et par voie de conséquence, constituerait indéniablement une remise en question de l’accès à l’IVG.

Dès lors, aujourd’hui plus que jamais, notre Groupement entend dénoncer avec force toutes les attaques, insidieuses voire directes, contre la santé reproductive et le droit des femmes à disposer de leur propre corps.

Aussi, nous vous demandons instamment, en votre qualité d’élu-e-s démocrates, de défendre avec justesse le droit à l’autodétermination des femmes et des hommes qui souhaitent planifier leur famille, car faut-il le rappeler, il s’agit d’un droit fondamental. Nous attendons des élu-e-s progressistes de notre pays qu’ils s’opposent avec force à ce projet et s’abstiennent surtout d’accorder un quelconque statut juridique à l’embryon ou au fœtus mort-né.

Nous vous prions de croire, Mesdames, Messieurs les Député-e-s, à l’assurance de notre considération très distinguée.

Gisèle De Meur
Présidente du Groupement Belge de la Porte Ouverte pour l’Émancipation économique de la Travailleuse

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