♀ Sortir l’IVG du code pénal

Bruxelles, le 29/03/16.

Madame, Monsieur,

Nos valeurs les plus chères viennent d’être lâchement meurtries et tachées du sang de nombreuses victimes innocentes: il est grand temps de réaffirmer notre indéfectible attachement à toutes nos libertés, à la démocratie, et à l’égalité homme-femme en particulier. Les droits des Femmes, nous le savons tous et toutes, sont toujours mis en danger par les idéologies totalitaires, les intégrismes religieux et les «traditions» paternalistes et machistes.

Depuis 1930, des féministes belges ont lancé un mouvement de lutte de libération de la condition féminine… c’étaient les fondatrices de notre Groupement, qui en 2016, est bien forcé de constater que le travail est loin d’être accompli. En particulier, en matière de droits sexuels et reproductifs. Cela fait en effet 40 ans que les mouvements féministes portent cette même revendication: sortir l’IVG du Code pénal belge!

Il y a 26 ans, pour obtenir le vote de la loi Lallemand-Herman-Michielsens, les féministes ont dû faire cette concession aux lobbies religieux anti-choix et accepter de ne dépénaliser que partiellement l’avortement, en laissant les articles dans le code pénal qui détermine les crimes et délits.

Nous restons donc en chemin vers la véritable liberté pour les femmes de disposer de leur propre corps… et nous affirmons avec force: Non, avorter n’est pas un délit!

La France a reconnu l’IVG comme un droit et, fin 2014, le Luxembourg a sorti l’IVG de son Code pénal pour l’intégrer dans une loi de prévention de la santé règlementant entre autres l’avortement.

En Europe, les lobbys anti-IVG se mobilisent depuis plusieurs années et grignotent petit à petit les droits des femmes, et en particulier le droit d’avorter. Chez nous, plusieurs partis bataillent ferme en ce moment pour donner un statut au fœtus, alors que, sur le terrain, l’acceptation de l’avortement est de moins en moins tolérée.

Nous proclamons que les femmes qui avortent n’ont en aucun cas à être considérées comme coupables ; elles ont le droit de décider de leur vie et du nombre de leurs enfants!

La Belgique doit rejoindre ses voisins dans ce combat pour le droit à la santé et à l’autodétermination des femmes.

C’est pourquoi, à la veille de l’anniversaire de la loi, nous demandons aux élus démocrates de sortir l’IVG du Code pénal et de transposer les indications médicales requises dans une loi de santé publique.

Gisèle De Meur
Présidente du Groupement Belge de la Porte Ouverte pour l’émancipation économique de la travailleuse

Version pdf

 

En Pologne le patriarcat catholique s’attaque au droit à l’avortement

En Pologne, le droit à l’interruption volontaire de grossesse est déjà très limité à trois cas de figure : risque pour image004la santé et la vie de la mère, grave pathologie de l’embryon, grossesse issue d’un inceste ou d’un viol.

Sous l’influence de l’omnipuissance de l’église catholique et de ses lobbies anti-choix, un nouveau projet de loi prévoit l’interdiction totale de l’avortement et la pénalisation par de sévères peines d’emprisonnement (5 ans) des femmes et des médecins pratiquant un avortement.

Face à la remise en question de ce droit fondamental, de courageuses Polonaises ont décidé de lancer une offensive en organisant une manifestation.  C’est ainsi que le 03 avril dernier, se sont rassemblées devant le siège du parlement polonais, plusieurs milliers de personnes munies de cintres, outil symbolique destiné à pratiquer des avortements clandestins.

http://osezlefeminisme.fr/face-aux-lobbies-catholiques-en-pologne-defendre-le-droit-a-lavortement/

http://information.tv5monde.com/terriennes/en-pologne-le-combat-pour-le-droit-l-avortement-continue-plus-que-jamais-100639

Mobilisation massive du Lobby européen des femmes à Bruxelles en guise de soutien aux Polonaises

Dans la foulée de cet événement en Pologne, le Lobby européen des femmes, sous la houlette de Viviane Teitelbaum, Présidente du LEF, est descendu, à son tour dans la rue, le 09 avril dernier pour manifester son soutien indéfectible envers les femmes polonaises et réaffirmer son combat pour la défense du droit à l’avortement.

33 féministes Pro-choix arrêtées par la police à Bruxelles

Compte rendu par une féministe contre manifestante : « Le dimanche 17 avril, se tenait au Mont des Arts l’annuelle « Marche pour la vie ». Ses participant-e-s réactionnaires et conservateurs s’opposent au droit à l’avortement, à l’euthanasie et à la PMA et culpabilisent des femmes qu’ils agressent devant les centres de planning familiaux.. Le Cercle féministe de l’ULB, ainsi que plusieurs autres organisations féministes (les MALFRAP, Féminisme libertaire, les Affranchies, JOC Wallonie-Bruxelles, ActivistChildCare et Belges et Culottées) a organisé une contre-manifestation pour affirmer notre droit à disposer de notre corps, fragile acquis face aux attaques du camp « anti-choix ».

image006Lorsque nous avons commencé à crier des slogans et déployer notre banderole, la police est directement intervenue pour nous la retirer de façon violente. En cinq minutes, tou-te-s les militant-e-s présentes étaient entouré-e-s d’un important dispositif policier, pendant que les anti-choix nous prenaient en photo à de nombreuses reprises. Nous avons ensuite tou-te-s été arrêté-e-s et embarqué-e-s vers les casernes. Durant ces arrestations, la police a fait preuve de violence et de sexisme à notre égard à de nombreuses reprises.

 image008S’il est déjà troublant que la tenue d’une marche pour « la vie », s’opposant à nos droits fondamentaux soit chaque année autorisée par les autorités, il est plus inquiétant encore de voir notre contre-manifestation non violente  interdite et réprimée par un dispositif policier impressionnant et inutilement méprisant. »

Rappelons que le droit à l’avortement a notamment été remis en question récemment en Espagne et que 80 pc des médecins en Italie refusent encore de le pratiquer.«Il nous faut réagir pour empêcher les idées sexistes et rétrogrades de se répandre», a soutenu une des participantes. «En Belgique, nous avons lutté pour acquérir ce droit, il n’est pas question que celui-ci soit remis en cause».

Sortir l’IVG du droit pénal!..

image010Un très intéressant dossier de 30 pages, plaidoyer pour la sortie de l’IVG du code pénal vient de sortir dans le mensuel du CAL.
Illustré de superbes peintures , il fait le point sur les enjeux de ce dossier brûlant, et les tactiques des adversaires de la liberté féminine. A mettre dans toutes les mains !

Sur la même problématique :
Colloque académique « Sortir l’avortement du code pénal »

L’avortement considéré comme « un délit contre l’ordre des familles et la morale image012publique »… Non, cette phrase n’est pas extraite d’un catéchisme médiéval mais bien du Code pénal belge, en 2016. Et le délit en question vise l’avortement, au même titre que l’attentat à la pudeur et le viol, la prostitution, l’outrage public aux bonnes moeurs, l’adultère et la bigamie. À quoi donc a servi la dépénalisation (partielle) de 1990 ?

Il existe mille et une bonnes raisons de sortir l’IVG du code pénal. Pour les mettre en évidence, le Centre d’action laïque, la VUB, DeMens.nu et l’ULB organisent le colloque académique « Sortir l’avortement du code pénal » le 30 septembre à la VUB (auditorium Q-D – Boulevard de la Plaine, 2 – 1050 Ixelles). L’accès gratuit mais la réservation est indispensable à cal@laicite.net.

Et enfin :
Présentation de l’ouvrage « Jouissez sans entraves » (Fabienne Bloch et Valérie Piette) le 22/9 18h30 à l’ULB . En savoir plus : info@centrelibrex.be
Le cercle féministe de l’ULB, Aimer à l’ULB et le Librex y trouveront l’occasion de rappeler l’histoire d’une militance défendant le principe que « mon corps m’appartient » et de confronter ce principe à la réalité sociale.

Sportifs performants…mais sportives « mignonnes » !

Les commentateurs sportifs des J.O. de Rio ont incontestablement raflé la médaille d’or des remarques sexistes.

On y décrit une sportive comme quelqu’un de «mignonne et atypique car très féminine pour une judoka», avant d’ajouter : «elle a toujours le sourire et un côté fleur bleue». Un méchant florilège de remarques plus sexistes les unes que les autres, car les soi-disant compliments adressés aux sportives s’adressent bien plus à leur look qu’à leurs talents. Un plein réservoir de sexisme ordinaire que l’on voudrait ne plus voir dans la Presse…

Une étude, publiée par l université de Cambridge le 5 août, prouve que les efforts à fournir sont encore nombreux.
Non seulement  journaux et télévisions parlent environ trois fois plus des hommes que des femmes, mais en outre on ne les évoque pas toujours de la même manière. D’abord, il y a la mention même du sport. Alors que l’on parle du «football féminin», on précise rarement «football masculin», comme si «les sports pratiqués par les hommes [étaient] souvent considérés comme référence par défaut». Comme constaté plus haut, les sportives seraient aussi plus souvent mises en tête d’affiche pour «la longueur de leur jupe», les récentes naissances de leurs enfants, ou derniers «mariages» que pour leurs chances de médailles.
Et puis…es athlètes féminines «participent», «s’efforcent», «concourent» tandis que leurs homologues masculins «se battent», «gagnent» ou «dominent». Sexisme triomphant par K.O. !

Source : http://www.liberation.fr/futurs/2016/08/10/les-si-belles-et-si-mignonnes-sportives-des-jeux-olympiques_1471495

Burqa, Burkini : un simple look ?

La polémique fait rage sur les plages…
Encore  un prétexte pour dire aux femmes comment elles peuvent ou doivent s’habiller ?image014

Sans doute…mais pas seulement.

Une analyse intéressante par Drieu Godefridi met en évidence les enjeux cachés de ce débat, mais aussi ses fausses pistes, ses non-dits, ses hypocrisies et ses aveuglements.

« Burkini : le faux débat par excellence » lève le voile sur les vraies questions qui se cachent…sous le tissus de la « pudeur » et de la « modestie » imposées aux femmes.
Lire : http://www.levif.be/actualite/international/burkini-le-faux-debat-par-excellence/article-opinion-543175.html?utm_source=Newsletter-26/08/2016&utm_medium=Email&utm_campaign=Newsletter-RNBDAGLV&M_BT=4866933261598

A lire : Mohamed Kacimi

Le romancier algérien a publié un article courageux, et bien d’actualité : « Derrière chaque voile, 3000 ans de haine envers la femme qui nous regarde ». Cette remarquable analyse du machisme religieux (commun aux trois « religions du livre ») plonge un regard critique bien documenté sur le plan historique, sans tabou, sans concession et sans langue de bois sur les racines de la misogynie qui règne de part et d’autre de la méditerranée. A lire sur : http://sisyphe.org/spip.php?article5280

Les débuts de carrières des jeunes femmes diplômées dans des filières scientifiques

«Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme»?

Le présent document réalisé par le CEREQ en France analyse les débuts de carrières des jeunes femmes diplômées dans des filières scientifiques peu féminisées de l’enseignement supérieur. L’objectif étant d’examiner si ces jeunes femmes font, dès l’entame de leur carrière professionnelle, les frais de leur appartenance à leur catégorie de genre.

Force est de constater que ces jeunes femmes sont réellement confrontées, dès le début de leur vie active, à l’écart salarial par rapport aux hommes. En effet, elles ont un moindre accès à certains statuts, fonctions et domaines mieux valorisés financièrement sur le marché du travail. De surcroît, leurs difficultés à occuper les emplois les plus prestigieux, les plus rémunérateurs perdurent en dépit du temps qui passe. Elles connaissent aussi une réelle difficulté à intégrer le cœur des métiers du domaine professionnel auquel elles ont été préparées pendant leurs études.

In fine, sept ans après leur intégration sur le marché du travail, ces jeunes femmes éprouvent davantage plus de désenchantement que leurs homologues masculins ou par rapport aux femmes diplômées de filières plus féminisées de l’enseignement supérieur. S.D.

Source: Référence de la publication: Les débuts de carrières des jeunes femmes dipplômées dans des filières scientifiques – «Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme»?, Thomas Couppié, Dominique Epiphane, CEREQ, Net.Doc.155, mars 2016, France

Publication téléchargeable gratuitement sur le site du CEREQ (Centre d’études et de recherches sur les qualifications): www.cereq.fr/publications/…www.cereq.fr/content/…pdf

Égalité des genres et emploi – Panorama des politiques de l’Union européenne

Ayant inscrit l’égalité entre les hommes et les femmes dans ses grands textes fondateurs (Traité de Rome en 1957, Traité d’Amsterdam en 1997 et Charte des droits fondamentaux en 2000), l’Union européenne a toujours manifesté clairement sa volonté d’œuvrer à l’égalité professionnelle. Que ce soit sous la forme de directives, de programmes d’actions ou de financements et programmes dédiés.

Cependant, quelque 60 ans après la signature du Traité de Rome, force est de constater que l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes n’est pas encore acquise dans sa globalité: l’écart salarial persiste au détriment des femmes, le taux d’emploi féminin demeure inférieur au taux d’emploi masculin et les femmes sont encore confrontées à toute une série d’obstacles et de discriminations tels que les stéréotypes genrés sur le marché du travail.

Cette première note d’analyse réalisée par PLS – Pour la Solidarité, European Think & Do Thank, dresse un panorama des politiques de l’Union européenne en matière d’égalité des genres et emploi. Lecteurs et lectrices pourront y découvrir les grands textes, les outils spécifiques pour favoriser l’égalité professionnelle ainsi que les institutions européennes qui sont parties prenantes sur cette question. S.D.

Source: Référence de la publication: Egalité des genres et emploi, Panorama des politiques de l’Union européenne, Anna Métral, sous la Direction de Denis Stokkink, PLS, Notes d’analyse, Février 2016, RSE & Diversité

Publication téléchargeable gratuitement: www.pourlasolidarite.eu/…

Chili: IVG thérapeutique enfin autorisée après un vote historique!

Au Chili, la question de l’avortement est une véritable pierre d’achoppement politique depuis des décennies car il s’agit d’un tabou absolu. Rien n’y fait, aucune flexibilité en la matière même s’il y a danger vital pour la mère.

Sur le continent latino-américain, farouchement catholique, rares sont les pays à autoriser même a minima les femmes à disposer de leur propre corps (en termes ce contraception, d’IVG). Et le Chili ne déroge pas en la matière. Pour rappel, l’avortement est totalement interdit depuis la dictature de Pinochet.

Aussi le vote historique intervenu ce 17 mars 2016 au sein de la Chambre des députés en faveur de l’avortement thérapeutique représente-t-il un petit pas, mais fondamental dans la reconnaissance du droit des femmes à disposer de leur propre corps.

Désormais, les Chiliennes pourront recourir à l’IVG en cas de viol, de fœtus non-viable et de risque pour la santé de la mère.

Faut-il y voir un effet ZIKA (épidémie due au moustique tigre au Brésil et en Colombie, avec pour conséquence la naissance de bébés atteints de microcéphalies)?

Quoiqu’il en soit, même si un premier feu vert doit désormais être validé par le Sénat, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’une première victoire car «ce dont il est question aujourd’hui, c’est de la dignité des femmes» comme l’a rapporté Maya Fernandes Allende, députée et petite-fille du présidente Salvador Allende assassiné par les troupes de Pinochet. S.D.

Source: information.tv5monde.com/terriennes/…