Un droit commun contre les violences de genre

«Les violences contre les femmes doivent être reconnues comme un crime dans toute l’Union, et leurs auteurs automatiquement poursuivis»: l’eurodéputée suédoise Eva-Britt Svensson résume ainsi le sens de la résolution dont elle est à l’origine. Consacré aux «priorités et la définition d’un nouveau cadre politique de l’Union en matière de lutte contre la violence à l’encontre des femmes», le texte appelle l’Europe à se doter d’un instrument de droit pénal commun contre les violences fondées sur le genre, du viol au harcèlement. La résolution, adoptée à une large majorité par le Parlement européen, mardi 5 avril, insiste également sur le nécessaire renforcement de l’aide aux victimes.

Il s’agit notamment de fixer des normes minimales pour assurer qu’elles bénéficient des conseils d’un juriste ; ou encore d’imposer que, pour 10 000 habitants, il existe au moins une structure spécialisée d’aide aux victimes. Pour créer cet arsenal commun, la balle est désormais dans le camp de la Commission européenne. Dans le cadre d’un plan quinquennal pour l’égalité hommes-femmes, elle doit justement présenter dans le courant de cette année 2011 une stratégie de lutte contre les violences. Entre 20 et 25% de l’ensemble des femmes en Europe ont subi des actes de violence physique au moins une fois au cours de leur vie adulte et plus de 10% ont été victimes de violences sexuelles avec usage de la force, fait observer la résolution. Mais selon le pays où elles vivent, «les femmes dans l’Union européenne ne bénéficient pas d’une protection égale », déplore Eva-Britt Svensson. In : «Les nouvelles news» avril 2011.

www.lesnouvellesnews.fr/index.php/civilisation-articles-section/civilisation/1041-resolution-parlement-europe-crimes-sexuels

Action collective en justice : Wal-Mart

Accusé de discrimination sexiste à l’encontre de ses employées, en termes de salaires comme de promotions, le géant américain Wal-Mart sera-t-il confronté à une action collective en justice? L’affaire est entre les mains de la Cour Suprême des Etats-Unis. Sa décision est censée être purement juridique, mais ses implications vont bien au-delà. En 2001, Betty Dukes et six employées de Wal-Mart engageaient une procédure judiciaire contre le mastodonte américain de la grande distribution pour des discriminations fondées sur le sexe. En 2007, l’affaire a pris une autre dimension: un juge fédéral les autorisait à mener une « class-action » – action en justice collective au nom de toutes les salariées qui s’estiment elles aussi discriminées.

Dans ce cas précis, les plaignantes pourraient représenter plus d’1 million de (ou d’ex-)salariées du groupe. Lequel risque ainsi d’y laisser des milliards. Le 29 mars, Wal-Mart a abattu sa dernière carte, en contestant devant la Cour Suprême la légitimité d’une class-action. Si les juges donnaient leur feu vert à une action collective, ce serait la plus vaste jamais menée. Et un appel d’air qui pourrait souffler de nombreuses compagnies. «Ce genre de procès pourrait se répandre comme une traînée de poudre. Ce serait peut être très efficace pour l’égalité homme femme mais destructeur pour les finances de beaucoup d’entreprises» s’inquiète un journaliste des Echos. Pourtant, un précédent existe, et il n’a qu’un an.

En mai 2010, le groupe pharmaceutique Novartis a été condamné par un tribunal de New-York pour discrimination envers les femmes qu’il employait aux Etats-Unis – là aussi, pour des salaires plus faibles et des promotions moindres. La plainte collective était menée par 12 femmes, au nom de 5 600 employées. Après sa condamnation, au terme d’un accord, Novartis s’est engagé à affecter plus de 150 millions de dollars à un fonds d’indemnisation. D’autres procédures menées par des femmes qui s’estiment victimes de discrimination sont en cours aux Etats-Unis, notamment à l’encontre de grandes banques. Mais ne prennent pas (pour le moment ?) la forme de class-actions.

In «Les nouvelles news» avril 2011. www.lesnouvellesnews.fr/index.php/civilisation-articles-section/parite/1037-discrimination-wal-mart-tente-echapper-proces-geant

Celle qui sauva 2.500 enfants au péril de sa vie

Décédée lundi 12 mai 2011 à l’âge de 98 ans, Irena Sendler a sauvé 2.500 enfants juifs du ghetto de Varsovie durant la seconde guerre Mondiale. Arrêté par la Gestapo en 1943 elle fut torturée et miraculeusement sauvée sur le chemin de l’exécution.

Figure de la résistance polonaise, Irena Sendler a sauvé 2.500 enfants juifs de Varsovie au risque de sa vie en les faisant sortir du ghetto instauré par les nazis. «On m’a éduquée dans l’idée qu’il faut sauver quelqu’un qui se noie, sans tenir compte de sa religion ou de sa nationalité», aimait-elle à dire.

Juste parmi les Nations. Née le 15 février 1910, Irena Sendler est longtemps restée peu connue ; il fallut attendre mars 2007 pour que la Pologne lui rende un hommage solennel et propose son nom pour le Prix Nobel de la Paix. Mais le choix du Jury s’est porté sur Al-Gore…un homme bien en vue plutôt que sur une «modeste» héroïne qui endura la torture des Nazis pour avoir, 2500 fois, sauvé les enfants des autres. Cependant, le mémorial israélien de l’Holocauste, le Yad Vashem, lui avait décerné dès 1965 le titre de Juste parmi les Nations, réservé aux non-juifs qui ont sauvé des juifs (un peu plus de 22.000 à ce jour).

Plan Prostitution au CDH

En Belgique, le CDH vient de communiquer qu’il a élaboré un «plan prostitution» sur 3 ans pour réduire drastiquement la prostitution d’abord «en changeant les mentalités» puis en organisant progressivement la PENALISATION du CLIENT de services sexuels (cf notre article de mars 2011 sur la situation en France). «Changer les mentalités» dans ce domaine ? Bien ! … en 3 ans?.le CDH a de l’ambition !

archives.lesoir.be/le-cdh-veut-penaliser-le-client-du-sexe_t-20110510-01DYXR.html

Projet Mic Mac

Dans son édition du mois de mai, Genre en Action a souhaité parler d’économie, de genre et d’un projet qui grandit et s’épanouit autour de ces problématiques : le projet Mic Mac ! Un projet qui se propose d’aborder différemment, genre, microéconomie, macroéconomie et mésoéconomie. Les femmes sont toujours victimes d’inégalités criantes et l’intégration transversale du genre dans les politiques économiques est loin d’être une réalité. De même, les modes de production dans lesquels elles sont investies et par lesquels elles créent de la richesse ne sont pas valorisés : économie sociale et solidaire, réseaux économiques alternatifs, économie reproductive, etc. Cela est particulièrement vrai dans les pays francophones, contrairement aux pays anglo-saxons qui ont déjà bien amorcé l’intégration des questions relatives au genre. Il s’agira durant les trois années à venir, d’?uvrer à une meilleure prise en compte du genre dans les politiques macroéconomiques des pays francophones par une recherche-action. Celle-ci vise à emmener enfin dans le champ de l’analyse la partie non monétisée de l’économie : le travail de reproduction sociale (travail non rémunéré) et la production qu’il engendre. C’est le travail domestique, de soin et communautaire (reconnu officiellement par le BIT comme étant du travail). Les résultats majeurs de ce projet sont les suivants : Aboutir au renforcement des capacités des économistes et des experts en genre francophones afin qu’ils soient en mesure de mieux articuler «genre et économie» par la formation et la mise en réseau.  Identifier l’impact différencié des politiques macroéconomiques sur le genre en milieu francophone et mettre en valeur certaines alternatives à l’approche microéconomique comme l’économie sociale et solidaire. Mettre en évidence des indicateurs (données qualitatives et quantitatives macroéconomiques/genre) et des mécanismes de suivi pouvant alimenter un «observatoire des inégalités de genre» et ainsi contribuer à développer des éléments de plaidoyer en faveur de la prise en compte du genre en macroéconomie.

Pour toute information ou contribution : barbara.ky@genreenaction.net

Pièce de 2EUR Isala Van Diest et Marie Popelin
Isala Van Diest

Marie Popelin et Isala Van Diest sur une pièce de 2€

A l’occasion de la 100ème journée de la femme le 8 mars 2011, des femmes sont mises à l’honneur dans différents lieux et sous différentes formes. Ce lundi 2 mai, Marie Popelin et Isala Van Diest ont été honorées par la Monnaie Royale de Belgique. En effet, pour la première fois en Belgique, une pièce de monnaie est frappée, honorant deux femmes qui ne sont pas des membres de la famille royale, mais deux militantes des droits des femmes.

Marie Popelin

Marie Popelin (Schaerbeek 1846 – Ixelles 1913), débuta sa carrière comme institutrice aux côtés d’Isabelle Gatti de Gamond. Celle-ci venait de créer les Cours d’éducation qui constituaient la première école laïque secondaire pour filles. L’école de Gatti de Gamond répondait donc à un besoin crucial, et des institutions du même genre fleurirent rapidement dans tout la Belgique. Après avoir elle-même dirigé pendant une dizaine d’années l’Ecole de Demoiselles de Mons, Marie Popelin décida d’entamer des études de droit à l’ULB. Qu’elle réussit.

Isala Van Diest, née à Louvain en 1842 et décédée à Knokke en 1916, est la première femme médecin de Belgique, et la première universitaire belge. Fille d’un chirurgien et accoucheur large d’esprit, elle et ses sœurs reçoivent la même éducation que leur frère. Leur mère les emmène en voyage en Angleterre, où elles entrent en contact avec le milieu progressiste.

Marie-Christine Exteil s’est éteinte – Porte Ouverte est en deuil

Marie-Christine Exsteyl, de la Porte Ouverte

Elle était toujours là, aussi loin que je me souvienne… avec sa fougue féministe, son engagement, sa générosité. Dans les années ’70, jeune diplômée en sciences politiques de l’ULB, elle a rejoint la Porte Ouverte, et combattu avec nous, avec Adèle et Lucie Hauwel, Jeanine Van Esch, Luce, Olga, Reina et les autres. Au grand départ d’Adèle, tu es devenue plus que jamais «un pilier» pour PO. Toujours sur le pont, vigilante et chaleureuse. C’est dur, Marie-Christine, ce vide que tu laisses en nous quittant… ce silence qui remplace autant tes coups de gueule contre l’injustice et le machisme sous toutes ses formes, que tes rires, tes histoires de chats et tes encouragements amicaux.

Mais tes combats n’ont de sens durable que s’ils ne s’arrêtent pas, comme toi, le 2 juin 2011. C’est dur, mais nous devons reprendre le flambeau que tu laisses entre nos mains. Tu voulais le Bien de l’Humanité, et tu faisais confiance en sa capacité de progresser… à condition qu’on se batte sans cesse pour plus d’égalité et de solidarité. Tu as pris plus que ta part dans ce combat: merci.

A nous de continuer.

G.De Meur et tous les membres du Comité P.O.

Témoignages et souvenirs

Chère Marie-Christine, je n’ai pas eu le temps de te dire tant de choses. Le dernier message que je m’apprêtais à t’envoyer semble avoir été prémonitoire et voila que c’est après ton grand départ que je te l’adresse.

Je revenais de la fête d’été de l’école de mes petits enfants. J’avais accompagné ma fille assez tôt dans l’après-midi car il fallait préparer les enfants avec des costumes, des maquillages. Et, soudain, au milieu de cette effervescence où les pères et les mères s’affairaient et mettaient la main à tout, je me suis sentie bien inutile. J’ai pensé: «il n’y a pas si longtemps, c’était moi qui faisais tous ces préparatifs.»

Mais j’ai été heureuse de constater qu’ielles s’en tiraient fort bien et que la génération de nos enfants semblait plus mixte; il y avait presque autant de pères que de mères, ielles sont l’avenir et n’ont plus besoin de moi. Triste mais à la fois « heureux temps qui passe » car le partage des tâches et des responsabilités semble acquis pour nos jeunes et c’est sans doute la partie visible et la plus joyeuse de nos combats.

Tant de choses que nous avons faites ensemble pour « La Porte Ouverte » ou à la Maison des Femmes, le 29 rue Blanche … Par ta présence fidèle, ta créativité, ta ténacité à défendre les causes des femmes, tu as été une des chevilles ouvrières des plus précieuses et efficace du féminisme belge.

Avec Adèle Hauwel et pour La Porte Ouverte, tu as élaboré et porté nos revendications devant les plus hautes instances. Dans ton travail au FOREM, je n’oublie pas ton combat pour que des crèches soient accessibles aux mères qui suivent une formation, pour que des formations qualifiantes pour les femmes demandeuses d’emploi soient mises en place au FOREM dans des secteurs innovants et porteurs d’emplois. Et tu as réussi tous tes combats même celui de pouvoir concilier ta vie professionnelle et ta vie familiale, avec un mari aimant et deux beaux gars dont tu étais fière.

Ton amitié chaleureuse et tes conseils avisés me manqueront beaucoup. C’est pas juste ce qui t’est arrivé.

Avec tous mes regrets pour cet hommage qui vient trop tôt.

Bien adelphiquement

Luce Hautier

 

Elle était tellement attentive à tout !

Marie Christine a été une lumière. Je revoyais les manifestations féministes à la RTBF l’autre soir où nous étions ensemble.

C’est elle qui m’y a attirée. Moi qui ai horreur de la foule, j’y suis allée parce qu’elle m’en a convaincue.

«On doit leur faire revoir la loi sur l’avortement, notre ventre nous appartient.» clamait-elle ! Je n’avais jamais vraiment trouvé ces manifestations fort utiles, avant. Elle m’a dit «tu dois être là». J’y étais.

Je suis retombée sur une message envoyé par elle en 2007. Il accompagnait une blague quelconque sur Dieu. Elle y écrivait à quelques-unes «Je ne crois pas en Dieu, mais moi je crois en VOUS, mes amies.»

Cela m’a bouleversée.

Dany Evraud

 

À la mémoire de mon amie d’enfance

J’exprimerai ici ma grande tristesse d’avoir perdu une amie d’enfance, dont j’ai été très proche durant nos humanités gréco-latines au lycée de Nivelles. Nous nous sommes moins vues durant une quinzaine d’années, prises par nos activités professionnelles et nos enfants qui grandissaient….

Puis nous nous sommes revues plus régulièrement, avec nos maris, en partageant un bon repas, en faisant de la marche Adeps, ou en Suisse aussi où mon mari travaillait et où Jean-Claude aimait tellement marcher…

Tous les mois aussi, nous partagions un repas à Nivelles avec des amies du lycée…et aussi lorsque certaines d’entre-elles, vivant à l’étranger, étaient de passage au pays.

Marie-Christine était toujours le « moteur » de ces retrouvailles, qui réjouissaient chacune; nous retrouvions une fraternité propre à cette classe d’élèves sorties en juin 68, enthousiastes et curieuses de tout…comme nous le sommes restées. Nos conversations étaient donc toujours très animées et d’un grand intérêt.

Marie-Christine était une personne chaleureuse, bienveillante, attentive aux autres.

Elle aimait profiter de la vie, à pleines dents, sans mesures… combien de fois lui ai-je dit de penser à préserver sa santé… en vain.

Je pense qu’elle a eu la vie pleine et dense qu’elle voulait et aimait…

Elle a beaucoup voyagé aussi, n’a pas attendu sa retraite pour vivre à fond, et elle a bien fait.

Elle n’aurait pas aimé, passionnée comme elle l’était, de devoir vivre petitement et se restreindre, et donc je pense que, même si elle est partie trop vite, sa dernière pirouette était celle qui lui convenait.

J’ai une chaleureuse pensée pour Jean-Claude, son mari qu’elle aimait tant, qui doit se sentir bien démuni.

Evelyne Lambermont

 

En souvenir d’une amie, compagne de lutte féministe.

J’ai eu la chance et le plaisir de travailler en tandem avec Marie-Christine à l’élaboration de la circulaire de Porte ouverte, mois après mois.

Toujours à l’affût, elle nous fournissait les sujets requérant réflexion, action, combat sans jamais baisser la garde, en vue d’une plus grande égalité homme-femme.

Ses recherches personnelles et ses contacts professionnels ont toujours permis à Porte ouverte de poursuivre le fil rouge du féminisme pluriel.

Merci à toi Marie-Christine.

Ton souvenir nous soutient.

Danièle Amthor

 

Je ne l’ai connue personnellement qu’aux réunions de la Porte Ouverte: Marie-Christine m’y est apparue comme un membre au dynamisme souriant, dont les remarques aux assemblées générales étaient réalistes et optimistes.

Edith Schouls

 

Le destin nous empêche brutalement de continuer à travailler ensemble à l’avènement de l’égalité entre les femmes et les hommes. Depuis quand nous sommes-nous rencontrées, Marie-Christine ? Etait-ce en tant que syndicalistes, avec Emilienne Brunfaut et Maryse Menu, qui ont pu mettre en ½uvre des actions positives pour que des chômeuses puissent entrer en formation professionnelle Onem dans des métiers traditionnellement masculins ? Etait-ce comme militantes politiques socialistes unies avec les féministes des autres partis politiques ou volontaires pour la création d’un Parti féministe ? Etait-ce comme pluraliste au sein du CFFB ? Mais aussi à Porte Ouverte, avec Adèle Hauwel ? Tu n’es plus là pour le dire. Sans être constamment en contact, nous avons vécu les épisodes les plus vifs du combat pour les droits des femmes. Aujourd’hui, tu savais comme les anciennes que la transmission manque de lieux, le dîner féministe d’Amazone nous l’avait une fois de plus prouvé. La belle couleur bleue que tu affectionnais illuminait souvent les réunions. Je l’associe à jamais à ton souvenir. Merci pour ton indéfectible gentillesse et solidarité, merci pour avoir tenu bon et donné exemple de droiture.

Christiane Labarre.

 

Marie-Christine, tu fus femme jusqu’au bout des ongles, et fière d’assumer ta féminité pleine de mère, épouse et femme de tête respectée.

Tu nous manques.

Annick Gillis-Thys

 

Hommages

Une féministe wallonne disparaît brutalement

C’est avec grande tristesse que nous avons appris le décès brutal de notre amie Marie-Christine Exsteyl. Tant son travail au sein du Forem à Nivelles, que toute sa vie, étaient centrés sur la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes. Que ce soit dans son engagement depuis plusieurs décennies en tant que vice présidente et cheville ouvrière du Groupement belge de la Porte Ouverte ou bien au sein du Conseil des Femmes Francophones de Belgique, Marie-Christine était une personne entière se battant pour ses convictions.

Elle avait participé avec beaucoup d’enthousiasme à notre Assemblée des Femmes et des Associations de Wallonie, en novembre dernier et était très active au sein de la Commission Droits des Femmes et Interculturalité du CFFB et avait tout particulièrement suivi les débats sur le Rapport des Assises de l’Interculturalité.

Nous regretterons sa présence enrichissante et dynamique.

Hommage paru in News letter de Synergie-Wallonie

Un engagement féministe indéfectible
Une femme de cœur aux valeurs nobles

Jeudi 02 juin 2011 à 18 heures, une grande figure du féminisme nous a quittés à tout jamais.

Marie-Christine EXSTEYL fit de l’égalité des chances entre femmes et hommes et de la laïcité son combat quotidien.

Vice-présidente du Groupement belge de la Porte Ouverte, elle a sans cesse lutté et avec acharnement pour l’émancipation économique des femmes.

In fine, elle fut aussi une pionnière en matière d’égalité des chances au sein du service public de l’emploi et de la formation professionnelle en Wallonie. En effet, elle fut l’une des fondatrices du premier Réseau Egalité des chances du FOREM.

Membre du Conseil des Femmes francophones de Belgique, elle a aussi défendu, avec sa conviction toute sienne, les valeurs qui lui étaient tellement chères à ses yeux.

Marie-Christine EXSTEYL a voué, jusqu’à l’épuisement total, sa vie à la cause des femmes. Mais c’était son idéal.

En 2009, Gisèle HALIMI titrait un de ses ouvrages «Ne vous résignez jamais». Ce fut aussi le credo de Marie-Christine EXSTEYL à l’égard de toutes les femmes.

Jeudi 02 juin 2011 à 18 heures, une grande voix du féminisme s’est éteinte.

Aujourd’hui et pour les années à venir, une splendide étoile du féminisme brille dans le firmament et continuera de briller à l’infini. Cette étoile, c’est notre s½ur (selon le principe de sororité) et c’est Marie-Christine EXSTEYL.

Sigrid DIEU. Hommage lu à l’Université des Femmes et au Conseil des femmes francophones de Belgique

Marie-Christine: l’adieu des siens

Je voudrais d abord vous remercier au nom de maman, papa, Renaud et moi d’être là. Nous ne nous attendions pas à vous voir aussi nombreux, en recevant vos marques de sympathie durant cette semaine nous avons découvert le rayonnement qui émanait de maman et combien elle pouvait toucher les gens.

Aujourd’hui nous disons au revoir à une femme, épouse et mère. Une femme avec un grand F, de ce genre de femmes qui font comprendre aux hommes qu ils ne sont après tout pas la composante principale de l’humanité. Une Femme de caractère et de convictions qui avait besoin de combats pour se réaliser, que ce soit dans la laïcité ou dans le féminisme.

Maman tu es entourée ici de tout ceux que tu as marqués sans parler de ceux qui n ont pu se joindre à nous. Maman tu es le ciment d une famille de 3 gars fiers comme des coqs qui s’aiment énormément et juste de façon évidente, sans se le dire. Nous t’aimeront toujours plus que tout, tu nous as imprégnés de tes convictions tu as fait de nous des hommes heureux, avec papa vous nous avez donné les outils pour être des êtres bons, humains simplement. Nous sommes fiers de t’avoir comme mère et épouse. Dorénavant, ton absence s’instillera dans les milles choses qui forment notre quotidien et directement nos pensées se ramèneront à toi, amers d’abord à cause du manque et douces en suite grâce aux souvenirs que nous avons de toi.

Nous continuerons à nous aimer et à t’aimer profondément, tes idées restent en nous et nous continuerons à les défendre. Jeudi matin, je t’appelais pour t’annoncer une bonne nouvelle, la relève que tu espérais tant devrait pointer le bout de son nez, j’aurais tellement voulu entendre ta surprise et ta joie. Nous allons essayer de l’éduquer comme toi tu l’as fait avec nous mais il faut dire que tu as mis la barre très haut, j’espère que papa sera là longtemps pour nous aider; en tout cas nous lui parlerons de toi, de sa grand-mère et de ses combats.

A tous ses amis je demanderais après un certain temps de supporter notre papa, mais vous le connaissez, 10 fois il vous dira non, alors insistez, invitez le 11 fois?.

Maman, nous connaissons tous tes convictions laïques, les croyances ne devraient jamais être que personnelles, se limiter à l’intérieur de la sphère privée, pourtant tu es partie le jour de l’ascension, une femme laïque jouant le rôle de jésus, voila un joli pied de nez. Nous connaissons aussi tous ton engagement féministe, je n’ai même pas été étonné quand j ai appris cette semaine seulement que le titre de ton mémoire obtenu en 1973 à l’ulb en science po est «la participation active des femmes dans la vie publique belge», autre remise à niveau, j’étais déjà enfant de la veuve et par ton départ tu rétablis une dernière fois l’égalité des sexes.

A l’ordre.

Chaque midi quand je serai sous le soleil et la lune réunis, je penserai à toi qui siège maintenant à l’orient en cette heure éternelle. Lorsque je serai dans l’ombre tu brilleras entre les astres. Lorsque le silence se fera et que je serai entouré, les yeux baissés sur les carrés, je penserai à toi. Nous ne sommes pas ici pour pleurer celle qui s’en est allée car nous savons qu’elle est vivante dans le grand temple éternel, notre joie est silencieuse et sincère, restez fidèles à l’idéal qu elle nous a montré. Nous nous réjouissons parce qu’elle a triomphé de la mort.

La mort n’est terrible que pour les enfants de l’obscurité.

Il est minuit maintenant, l’heure à laquelle les ténèbres les plus épaisses étendent leur voile de deuil. Alors, nous devons nous envelopper dans le manteau de la tristesse, dans le manteau de l’humilité.

Gémissons, gémissons, gémissons mais espérons.

Marie-Christine Exsteyl, de la Porte OuverteMarie-Christine Exsteyl, de la Porte Ouverte

Pensez au jour de votre mort. Cherchez la lumière que la mort ne peut éteindre, cherchez la vie que la mort ne peut ravir. Ton corps a rejoint les ténèbres mais ton esprit brûle toujours; que ton exemple nous guide et malgré notre douleur, que demeure l’espérance. Tu es maintenant plus près du pays de la beauté éternelle que nous qui attendons la vraie lumière.

Ton combat est fini, l’acacia symbole de notre espérance, je le mets sur ton sarcophage qui nous est sacré.

Voilà le point du jour, le soleil entre dans le temple de l’univers comme tu entrées dans la grand temple éternel où brille une lumière sans ombre.

Mes amis, espérons en confiance et sérénité.

Maman, tu seras toujours ma petite souris avec tes yeux qui se plissent et ton petit nez retroussé quand tu ris, voilà l image que je garderai de toi.

Merci pour tout maman et bon voyage.

Texte lu par Sylvain Nicolay, son fils, le jour de l’inhumation.