Plus de femmes dans les métiers techniques et scientifiques

«Plus de femmes dans les métiers techniques et scientifiques ? Des entreprises montrent la voie». Voici une brochure présentée dans le cadre du colloque du même nom en mai 2010 par les Comités Subrégionaux de l’emploi et de la formation de Tournai-Ath-Lessines et de Mouscron-Comines. De nombreuses filles restent malheureusement encore cantonnées dans des secteurs qui ne sont plus porteurs.

http://www.cseftournai-ath-lessines.be/WebSites/UploadFolder/74/CMS/Files/diversitebrochure.pdf

La femme du mois: Diana Elbaum

«Les Barons», «Rapt», c’est elle? aussi. Diana Elbaum est à la tête d’Entre chien et loup, société de production bruxelloise qui fête ses vingt ans cette année. Ce mois-ci, elle reçoit le prix Eurimages, qui récompense les coproducteurs les plus actifs au niveau européen. «L’expression « entre chien et loup » désigne ce moment du jour, éphémère, avant le crépuscule. Cet instant où l’homme et son ombre se confondent. Toutes les cultures parlent de ce moment précis où les choses les plus belles et les plus effrayantes peuvent arriver. «Le cinéma, c’est aussi ça, pour moi», explique Diana Elbaum. Pourtant, le cinéma n’est pas, au départ, une évidence pour elle. Après des études de littérature à New York, Diana a travaillé dans la publicité. «Mais je voulais plus, plus de contenu. Je me suis lancée dans la production de longs métrages, sans projet spécifique», explique-t-elle.

www.blogjump.eu/?p=12047

ONU: une victoire pour les Femmes

Nous vivons une période historique: l’Assemblée générale des Nations Unies a créé ONU-Femmes (www.unwomen.org), l’entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Il s’agit de «l’avancée la plus importante depuis le droit de vote pour les femmes». Là où les femmes sont éduquées et jouissent d’une pleine autonomie, les économies sont plus productives et plus solides. Là où il y a une réelle représentation des femmes, les sociétés vivent dans une paix et une stabilité plus grandes. Soyons vigilantes pour éviter que l’ONU-Femmes n’entraîne pas la responsabilisation des hommes et la promotion de la «wonderwoman».

www.genreenaction.net

Être une femme, un handicap pour les salaires

Une étude publiée tout récemment dans la revue du Centre de recherche en économie de sciences politiques (OFCE) montre que les interruptions de carrière liées à la naissance d’un enfant provoquent de gros retards salariaux et montre surtout que les femmes qui ne s’arrêtent pas de travailler affichent aussi des salaires de 17% inférieurs à ceux des hommes. La naissance d’un enfant bouscule encore un peu plus les équilibres au sein du couple; les femmes ralentissent voire interrompent leur carrière; leur taux d’activité qui culmine à 90% lorsqu’elles n’ont pas d’enfant, tombe à 83% pour celles qui en ont un en bas âge, à 64% pour celles qui en ont deux et à 43% pour celles qui en ont trois! Ce sont les femmes les moins bien insérées sur le marché du travail, que ce soit du fait de leur statut ou du niveau faible de leur diplôme, qui ont été le plus incitées à s’arrêter.

www.ofce.sciences-po.fr/

Djemila Benhabib raconte sa vie «à contre-Coran»

Profitant de son passage à Bruxelles, le Conseil des Femmes Francophones de Belgique a invité Djemila BENHABIB à présenter son livre «Ma vie à contre-coran» lors d’une CONFERENCE DEBAT à Amazone, ce mardi 19 octobre 2010.

Cette jeune Algérienne a dû fuir son pays après avoir subi, avec sa famille, les persécutions d’un fondamentalisme islamique pratiquant la torture et les assassinats. Son livre stigmatise avec force les règles qui, dans les pays musulmans, contreviennent à l’égalité hommes-femmes: l’héritage (double pour les hommes), le témoignage devant un tribunal (2 femmes pour un homme), la polygamie, la répudiation, la violence conjugale, les crimes d’honneur, la responsabilité maternelle à l’égard des enfants, les obstacles au mariage entre musulmans et non-musulmans, l’éducation, la contraception, les «mariages provisoires» (couverture religieuse à la prostitution), les mariages forcés?

Exilée en France, puis au Canada, où elle a conquis ses diplômes universitaires (physique, science po, droit!) elle constate actuellement avec étonnement et indignation, l’apparition en Occident de certaines pratiques fondamentalistes (par exemple des jeunes filles sommées de choisir entre «voile et viol») et la complaisance des pays d’accueil qui, sous prétexte de respect de l’autre et de liberté individuelle, tolèrent des pratiques patriarcales et arriérées (port du voile, entérinement de jugements de répudiation rendus à l’étranger, perte de droits en matière de logement et d’autorité parentale…?). Comme d’autres auteurs, elle y voit l’influence des «Frères musulmans», aidés par les pétrodollars de l’Arabie saoudite.

Elle souligne aussi le silence imposé aux musulmans laïques par voie d’intimidation, jusqu’aux menaces de mort… sans que le monde occidental ne s’en préoccupe véritablement et massivement: les musulmans progressistes sont tout simplement abandonnés face à l’oppression islamiste. Elle s’inquiète des règles qu’on enseigne dans les mosquées et les centres islamiques, non surveillés. Elle vitupère contre l’instauration de «tribunaux islamiques» dans certains de nos états de droit (Grande-Bretagne, Allemagne). Elle réfute avec force toute opportunité d’accommodements «raisonnables», portes d’entrée à des revendications toujours plus larges, faisant reculer l’intégration. Elle critique enfin la légitimité offerte par des partis politiques à des leaders islamiques autoproclamés, pourtant largement impopulaires dans leur communauté.

Son témoignage engagé est crédible, car fondé sur une expérience vécue et une connaissance intime des situations dans trois pays différents. Il est frappant de constater à quel point son analyse concorde avec celle d’autres musulmans (par exemple Mohamed Sifaoui) qui ont pris le risque de critiquer ces pratiques, souvent au péril de leur vie.

Voir: www.mohamed-sifaoui.com

Numéro consacré au rapport des Assises de l’Interculturalité

Logo Assises de l'interculturalité

Etant donné l’importance pour les droits des Femmes dans la Belgique du futur des thématiques abordées par les Assises de l’Interculturalité, la Porte Ouverte a décidé de dédier ce Bulletin de novembre à un numéro spécial consacré à la Clôture et au rapport des Assises de l’interculturalité.

Après un an de travaux laborieux et de discussions parfois houleuses en séminaires, les Assises de l’interculturalité impulsées par la ministre (CDH) Joëlle Milquet (1) a enfin accouché d’un volumineux rapport.

En conclusions de ce texte de 126 pages, des recommandations (2) ont été finalisées par un Comité de pilotage composé d’une vingtaine d’«experts» (ce Comité fut chargé d’achever la réflexion, alors que le Gouvernement en crise était limité à la gestion des «affaires courantes»).

Ces travaux, qui se sont tenus dans un cadrage orienté par le cabinet Milquet, se sont particulièrement focalisés sur la protection des «minorités», avec un accent mis principalement sur les publics à identité musulmane; on ne s’étonnera donc pas qu’ils aient engendré des conclusions également «orientées», sans approche globale, et en négligeant à la fois une série de voix qui auraient souhaité être entendue (3) et une autre série d’avis qui furent exprimés mais non retenus dans les conclusions.

Ainsi en examinant quelques thématiques, on constate une mise en exergue de revendications liées à une poussée de l’ingérence du religieux dans la vie publique et le système démocratique belge du XXIe siècle. Or ces poussées religieuses sur la société civile comportent de très nombreuses remises en question des progrès (encore si récents) réalisés par notre société en matière d’égalité des sexes. Cette menace sur les acquis des femmes nous mettent devant l’obligation de mettre nos lecteurs en garde contre les vices cachés (tant méthodologiques que politiques) de ces conclusions des Assises.

1. en charge notamment de l’Égalité des Chances et de la Politique de Migration et d’Asile
2. Le rapport est disponible ici
3. Voir par exemple la protestation de Gaia

NON au différentialisme!

Le rapport des Assises privilégie clairement une approche différentialiste de la société multiculturelle, et non une construction de société intégrée. D’entrée de jeu, il est ainsi précisé que les trois principes fondamentaux dans une société démocratique que sont l’égalité entre citoyens, la lutte contre le racisme et la xénophobie, et l’égalité de l’homme et de la femme, «ne sont effectivement pas absolus, ils coexistent avec d’autres principes, ce qui parfois entraîne la nécessité d’une mise en balance.»

Le postulat de départ du rapport est donc de désacraliser les valeurs fondamentales de notre société au profit de revendications de nature communautaristes essentiellement religieuses! En particulier, l’égalité de l’homme et la femme, à laquelle ne souscrivent pas les traditions et cultures visées par les Assises, sera constamment mise à mal par les propositions différentialistes. Voiles et burqas, mariages forcés, polygamie, crimes d’honneur ne sont que les parties visibles de l’iceberg de la misogynie des sociétés patriarcales théocratiques d’où proviennent les traditions, cultures et pratiques religieuses pour lesquelles on voudrait nous faire accepter des «accommodements» que nous trouvons vraiment pas raisonnables. La loi identique pour tous est la seule garantie de liberté pour les plus faibles, et en particulier les femmes…et tout doigt poussé dans l’engrenage différentialiste poussera quantité de femmes et de filles d’origine étrangère dans l’enfermement au sein d’une Communauté qui n’a pas l’habitude de les traiter en égales des hommes. Pour elles, un voile «autorisé», sera un voile «obligatoire»!

Voir également la réaction du R.A.P.P.E.L.: «Les assises de l’interculturalité ou la négation de l’universalisme laïque au profit du différentialisme culturel»

Le voile transforme les femmes en porte-drapeaux

La thématique du port du voile ne serait-elle pas un «cheval de Troie» plutôt qu’un «catalyseur émotionnel» comme le suggère d’aucun? En effet le débat sur la symbolique du voile est complexe, et se prête à manipulation et à de pernicieuses instrumentalisations.

Ainsi en ce qui concerne l’enseignement, le port de signes convictionnels (donc sous-entendu du voile) devrait selon le rapport des Assises être autorisé pour les trois années de l’enseignement secondaire supérieur, plus précisément à partir de 16 ans.

Nous considérons que cette limite est totalement absurde pour plusieurs raisons.

D’une part la soi-disant maturité des adolescents de 16 ans contraste avec les très nombreux exemples de comportements marginaux et irrationnels des adolescent/e/s: au contraire, il serait plus exact d’associer à cet âge non pas un accès à la maturité mais plutôt celui de la fragilité, de la recherche de soi, des tergiversations, des crises juvéniles, des besoins de «modèles», d’«idole»?et de comportements émotionnels.

On est en outre dans un cas de figure où les pressions familiales, religieuses, culturelles, de communauté au sens large pèsent lourdement sur les jeunes; pis encore, pour les filles, la peur d’insultes ou de représailles violentes de la part des mâles de la famille empêchent tout véritable choix. On sait d’ailleurs, que dans les rares établissements scolaires autorisant encore le port du voile, celui-ci induit des pressions (grossièretés sexistes et règlements de compte entre élèves au sein des établissements) à l’encontre des jeunes filles qui ne le portent pas… jusqu’à ce qu’elles cèdent et se soumettent au diktat machiste.Sans compter l’encouragement à plus de revendications que cela offrirait aux parents les plus radicaux qui pèsent déjà sur la sérénité de l’enseignement (cf enquête RTBF « Questions à la Une » du 21 janvier 2010).

Cette concession serait également dangereuse si elle portait sur les enseignantes: on pourrait craindre que des pressions s’installent en faveur d’une l’exigence du port du voile. Déjà à présent, de nombreuses enseignantes se plaignent d’injures et remarques désobligeantes à propos de leurs habitudes vestimentaires…

Pour protéger les écoles et leur préserver un véritable rôle émancipateur, il est clair que toute immixtion d’un religieux qui sépare les élèves et des traditions sexistes doit être proscrite.

La crainte exprimée d’un éventuel «repli communautaire» en cas d’absence d’accommodements est prétexte ou aveuglement. En effet, d’une part le «repli» existe déjà au sein des quartiers «ghettos» …et d’autre part, chaque concession faite aux revendications communautaristes ne fait qu’encourager les revendications suivantes!

En ce qui concerne le port du voile dans la Fonction publique, la recommandation issue des Assises propose une «autorisation généralisée du port de signes convictionnels pour tous les agents à l’exception d’une exigence de neutralité exclusive d’apparence aux seules fonctions qui disposent d’un pouvoir de coercition à l’égard des citoyens ou dont les décisions peuvent affecter de façon majeure leur existence».

D’une part cette proposition fait fi des diverses significations symboliques du port du voile, en la limitant à une soi-disant pratique religieuse…alors qu’il ne s’agit que d’un diktat politique très récent promulgué par le régime des Mollah en Iran, pour en revenir au patriarcat que l’occidentalisation avait fait reculer! Quant à considérer le port du voile comme une simple question vestimentaire… restons sérieux, tout de même!

Ensuite, vouloir limiter l’interdiction du port du voile aux fonctions d’autorité ou régaliennes représente un piège; le ou la fonctionnaire qui reçoit du public a, si pas une fonction d’autorité reconnue et rémunérée officiellement, au minimum une «aura» d’autorité dans la mesure où le, la représentante du service à apporter est en position de supériorité face à un(e) débiteur (trice) qui attend et sollicite un renseignement, une information, un document? L’aspect extérieur ainsi que le message que celui-ci pourrait traduire de manière sous-jacente pourrait jeter confusion et doute dans l’esprit de l’usager qui pourrait se sentir discriminé ou moins bien informé parce que lui(elle)-même porte des signes ou profèrent des remarques notoirement en opposition avec les convictions visibles et SUPPOSÉES du (de la) préposé(e). Après tout, les fonctionnaires ne reçoivent pas les administrés en maillot de bain, non plus. Ni décorés de croix gammées…

Enfin, comment cerner dans la réalité qui a véritablement une fonction d’autorité ou d’influence? Est-ce qu’une puéricultrice dans une crèche communale ou subsidiée par les deniers publics n’a pas une influence marquante sur un tout jeune enfant malléable? Est- ce qu’une femme médecin voilée dans un hôpital public, n’a pas une fonction d’autorité et d’influence sur sa patiente? D’autres exemples pourraient démontrer que l’autorité n’est pas seulement liée aux fonctions dites «régaliennes».

Quant à la problématique d’introduction de quotas culturels: autant dire de la science-fiction: réduire la question des relations sociales à une arithmétique de quotas conduirait à quantité d’effets pervers et à une rapide paralysie du système…au détriment du seul véritable bon critère d’engagement, qui est la compétence.

Ce pas ouvrirait aussi la voie à de nombreuses autres demandes d’«accommodements culturels». Les exemples qui ont proliféré en Angleterre et la marche arrière entamée par le Canada doivent nous ouvrir les yeux sur les dangers de ces propositions.

En savoir plus sur les résultats de la politique communautariste en Angleterre: l’intégrale ou un extrait de 11minutes.

Les droits s’accompagnent de devoirs; les efforts d’intégration doivent être partagés

Pas trace, dans le rapport des Assises, de proposition d’une réciprocité vis-à-vis de la société d’accueil pour construire «un mieux vivre ensemble», pas trace de «devoirs» mais bien d’exigence de droits particuliers et surtout, de droit à l’exception culturelle ( sous forme de concessions diverses faites à la «tradition» ou à une «religion») .

Obtenir des droits «comme les autres» est une quête absolument honorable, et cela rejoint le combat féministe, mais d’une part, cela s’accompagne de l’acceptation d’une réelle égalité de droits ET de DEVOIRS, et d’autre part, cela ne doit pas signifier l’obtention de droits exceptionnels, qui créeraient des types de citoyenneté différents dans la population belge.

Enfin, la RÉCIPROCITÉ dans le contact social est primordiale pour améliorer le «vivre ensemble». Si des différences culturelles créent une tension sociale, l’effort d’intégration à produire est partagé: la minorité qui «s’intègre» produit un effort d’adaptation… et la société qui intègre des minorités en son sein produit également un effort d’adaptation.

Ces deux efforts existent certainement dans le chef de certains individus, de certaines associations; ce sont ces tentatives de rapprochement qu’il faut encourager, et non les forces de repli communautaire, les tendances à s’isoler dans sa différence et à s’identifier à elles, par opposition aux autres tranches de la population.

Notre Groupement a toujours revendiqué pour les Femmes la stricte égalité avec les Hommes, et non des privilèges, des protections, des exceptions… cette éthique politique reste la nôtre dans ce nouveau problème de société qui menace, ô combien, le statut de la femme.

Comme le craint F. Dassetto(1) que «d’un fétichisme de pluralisme culturel absolu renforcent les identités closes et oublie comme dans le rapport de «poser la question de la base COMMUNE du pluralisme et de l’interculturalité… qui ne se réduit pas aux relations interpersonnelles.»

Il est indispensable d’avoir une approche globale de la situation et d’ analyser puis de tenir compte du contexte et des interactions qui jouent sur le vécu et les desiderata des «minorités» avant de revendiquer des droits (tout en oubliant de parler des devoirs) qui peuvent avoir des conséquences plus négatives que positives sur la construction d’une convergence collective du «vivre ensemble».

(1) Felice Dassetto, « Des assises de l’interculturalité mal assises » in Le Soir du 10 novembre 2010
(2) www.diversite.be

Journée de la Jupe

Ce 25 novembre: Journée de la JUPE!

Une femme sur sept est victime de violence en Belgique!!

La journée de la jupe est une action de résistance des femmes contre les violences spécifiquement tournées contre les femmes. Parce que dans certains quartiers porter une jupe catalogue la personne qui la porte comme une fille facile. Parce qu’on refuse de se couvrir de pied en cap pour ne pas mettre en émoi la libido masculine. Pour tenter de faire comprendre à certains hommes que notre liberté de nous vêtir peu ou prou est la même que la leur. Enfin que quelque soit notre habit, nous disposons de notre corps et que quand nous disons NON, c’est NON.