Djemila Benhabib raconte sa vie «à contre-Coran»

Profitant de son passage à Bruxelles, le Conseil des Femmes Francophones de Belgique a invité Djemila BENHABIB à présenter son livre «Ma vie à contre-coran» lors d’une CONFERENCE DEBAT à Amazone, ce mardi 19 octobre 2010.

Cette jeune Algérienne a dû fuir son pays après avoir subi, avec sa famille, les persécutions d’un fondamentalisme islamique pratiquant la torture et les assassinats. Son livre stigmatise avec force les règles qui, dans les pays musulmans, contreviennent à l’égalité hommes-femmes: l’héritage (double pour les hommes), le témoignage devant un tribunal (2 femmes pour un homme), la polygamie, la répudiation, la violence conjugale, les crimes d’honneur, la responsabilité maternelle à l’égard des enfants, les obstacles au mariage entre musulmans et non-musulmans, l’éducation, la contraception, les «mariages provisoires» (couverture religieuse à la prostitution), les mariages forcés?

Exilée en France, puis au Canada, où elle a conquis ses diplômes universitaires (physique, science po, droit!) elle constate actuellement avec étonnement et indignation, l’apparition en Occident de certaines pratiques fondamentalistes (par exemple des jeunes filles sommées de choisir entre «voile et viol») et la complaisance des pays d’accueil qui, sous prétexte de respect de l’autre et de liberté individuelle, tolèrent des pratiques patriarcales et arriérées (port du voile, entérinement de jugements de répudiation rendus à l’étranger, perte de droits en matière de logement et d’autorité parentale…?). Comme d’autres auteurs, elle y voit l’influence des «Frères musulmans», aidés par les pétrodollars de l’Arabie saoudite.

Elle souligne aussi le silence imposé aux musulmans laïques par voie d’intimidation, jusqu’aux menaces de mort… sans que le monde occidental ne s’en préoccupe véritablement et massivement: les musulmans progressistes sont tout simplement abandonnés face à l’oppression islamiste. Elle s’inquiète des règles qu’on enseigne dans les mosquées et les centres islamiques, non surveillés. Elle vitupère contre l’instauration de «tribunaux islamiques» dans certains de nos états de droit (Grande-Bretagne, Allemagne). Elle réfute avec force toute opportunité d’accommodements «raisonnables», portes d’entrée à des revendications toujours plus larges, faisant reculer l’intégration. Elle critique enfin la légitimité offerte par des partis politiques à des leaders islamiques autoproclamés, pourtant largement impopulaires dans leur communauté.

Son témoignage engagé est crédible, car fondé sur une expérience vécue et une connaissance intime des situations dans trois pays différents. Il est frappant de constater à quel point son analyse concorde avec celle d’autres musulmans (par exemple Mohamed Sifaoui) qui ont pris le risque de critiquer ces pratiques, souvent au péril de leur vie.

Voir: www.mohamed-sifaoui.com

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