Des économistes écoféministes

L’écoféminisme comme son nom l’implique unit les notions de féminisme et d’écologie. Le féminisme se préoccupe de la manière dont les femmes en général ont été subordonnées aux hommes en général. Les écologistes se préoccupent de la manière dont l’activité humaine détruit la viabilité des écosystèmes. L’économie politique écoféministe prétend que les deux sont liés. Ce lien n’est pas considéré comme dérivant de quelque identification essentialiste des femmes avec la nature, mais de la position des femmes particulièrement dans la société en relation avec des systèmes économiques dominés par les hommes («genrisation» de systèmes économiques).

Il voit un lien matériel entre l’externalisation et l’exploitation des femmes et l’externalisation et l’exploitation de la nature. Car pour l’économie politique écoféministe, «l’économie» est un système avec des limites qui excluent ou marginalisent beaucoup d’aspects de l’existence humaine et de la nature non humaine. La position des femmes par rapport à une économie basée sur l’argent est complexe. Les femmes peuvent être présentes en grand nombre comme consommatrices et comme travailleuses. Certaines femmes réussissent bien économiquement et certaines femmes oppriment et exploitent d’autres femmes et l’environnement. Ce sur quoi se concentre l’économie politique écoféministe n’est pas les femmes en soi mais le «travail des femmes», la série d’activités humaines qui ont été associées historiquement aux femmes à la fois à l’intérieur et à l’extérieur du marché.

Information: Actu’elle- Mouvements de femmes: rae.29rueblanche@skynet.be

Elles ont réussi…

Le groupe américain «Stop Violence Against Women» a obtenu gain de cause: sa campagne de sensibilisation des parlementaires US à la question des droits des femmes a conduit le Parlement à pérenniser le Bureau américain chargé de la problématique spécifiquement féminine (U.S. Office for Global Women’s Issues). Cette victoire ouvre la porte à d’importantes avancées pour combattre les violences faites aux femmes, améliorer les soins de santé offerts aux femmes, ainsi que leur scolarité et leurs chance de meilleure insertion dans la vie économique.

Une fracture sexuée

Bien loin de la parité, le système éducatif français développe une fracture sexuée qui est en passe de devancer la fracture sociale. Selon JL Auduc, les filles réussissent mieux que les garçons. Quel que soit le niveau scolaire, les résultats des filles dépassent ceux des garçons. En fin de parcours, 47% des filles obtiendront un diplôme du supérieur contre 37% des garçons. Il est même établi que les filles issues de catégories sociales classées comme défavorisées réussissent nationalement aussi bien ou mieux en lecture ou au baccalauréat que des garçons issus de catégories sociales caractérisées comme favorisées.

Parallèlement à cette évolution, on assiste à une spécialisation sexuée des filières. Dans le post bac, les filles fournissent 80% des étudiants des formations sociales, mais seulement 26% des futurs ingénieurs et 24% des étudiants en université de technologie.

Ces écarts reflètent l’importance des stéréotypes sexués. «Quand ils se jugent très bons en français, seul 1 garçon sur 10 va en section littéraire (contre) 3 filles sur 10. Quand ils se jugent très bons en maths, 8 garçons sur 10 vont en section scientifique (contre) 6 filles sur 10». Du coup les filles ont plus de mal à s’insérer socialement. Elles sont moins nombreuses à travailler et moins représentées dans les emplois d’encadrement.

Dans l’ensemble, le système éducatif s’est peu penché sur une mixité qui puisse offrir ses chances à tous. Faut-il comme on l’entend parfois, séparer les sexes systématiquement? Toutes les études menées dans les pays anglo-saxons concernant les classes séparées garçons-filles pour l’ensemble des apprentissages scolaires montrent qu’elles n’améliorent en rien les résultats scolaires des garçons et ne diminue pas leur décrochage scolaire. Ces classes séparées renforcent les stéréotypes sexuels, encouragent l’ignorance et le préjudice envers l’autre sexe, accentuent les différences dans l’éducation.

Les avancées féministes en danger!

Photo de Fatoumata Sidibé

Fatoumata Sidibé, récemment élue député, met le pays en garde dans une déclaration au Parlement belge contre les nouveaux dangers qui menacent l’égalité des genres: «En matière de promotion de l’égalité hommes/femmes, les femmes d’Occident ont parcouru un long chemin et amélioré considérablement leurs conditions de vie. N’oublions pas que la lutte pour l’émancipation a été une lente progression vers la liberté. Cependant cette évolution se heurte encore à des obstacles, à des retours en arrière qui fragilisent les acquis des femmes et constituent aujourd’hui une menace pour leurs droits.

Si, depuis quelques décennies, les femmes disposent plus librement de leur corps, actuellement, certaines d’entre elles sont soumises ou susceptibles d’être soumises à des restrictions relevant de certaines traditions et pratiques culturelles ou supposées religieuses. Ce faisant, on en revient au degré zéro des revendications des féministes des années 70: le droit de disposer de son corps. Ces remises en cause doivent donc nous préoccuper et nous inquiéter et demandent des décisions fermes de notre part.» Elle estime que des moyens suffisants doivent impérativement être rapidement alloués pour prévenir ces retours en arrière par l’éducation des jeunes et des populations fragilisées.

Pour obtenir son intervention du 20 juillet 2009 en version intégrale: fatoumatasidibe@dommel.be

La femme musulmane, une déesse mise en esclavage? par MCE

1. Contexte

L’actualité du mois de juin dernier a accéléré, ou peut-être débloqué une porte, quant à l’impasse qui planait sur la réalisation d’un grand débat et d’une prise de position claire des instances dirigeantes de notre pays en matière de port, dans l’exercice de la fonction publique, de signes «ostentatoires» ou tout au moins qui pourrait être perçus par d’aucuns comme une marque de prosélytisme ou de rattachement à une religion, une philosophie ou à une coutume tribale . En effet l’élection et la prestation de serment d’une jeune femme voilée auprès du Parlement Bruxellois, le 24 juin dernier a relancé la polémique et l’intérêt des médias; comme elle est la première députée voilée d’Europe continentale même une équipe d’Al Jézira était dans l’hémicycle pour filmer sa prestation de serment. Le député Denis Ducarme a annoncé qu’il déposait une proposition de loi cosignée par des parlementaires d’autres partis afin d’interdire le port d’insigne religieux ou culturel ostentatoires.

2. Analyses


Miroir, mon beau miroir, dis-moi
qui est la plus soumise?

Afin de pouvoir rendre un avis réaliste et motivé, il est nécessaire de brosser en premier lieu la description du contexte, des interactions agissant dans son champ, les rétroactes de la cause de la problématique du voile afin d’ en obtenir une vision globale évitant ainsi au maximum des arguments d’ordre EMOTIONNELS ou que d’aucuns nous reprocheraient d’être dépourvus de compassion

Nous tenterons de rendre compte des points de vues contradictoires, en particulier en ce qui concerne la notion de respect dû aux femmes, les uns et les autres considérant, par exemple, le port obligatoire du voile de façon diamétralement opposées: symbole résolument sexiste et moyenâgeux d’oppression, réduisant le statut de femme à celui de sous-homme, ou pour les autres, reconnaissance d’un pouvoir féminin d’essence quasi divine (exercé sur les hommes) et qu’il convient de neutraliser en le dissimulant.

De nombreux auteurs s’étant déjà penchés sur cette question, nous avons choisi de résumer une série d’arguments historiques, psychologiques et comparatifs avec les autres «religions du livre» qui nous semblaient particulièrement pertinents. Une telle analyse dépasse bien évidemment l’espace habituellement réservé à un article de notre Bulletin mensuel. Il a dès lors été décidé d’ouvrir une nouvelle rubrique «Opinions» dans notre site WEB (www.porteouverte.be), qui accueillera désormais, non seulement ce premier article de fond, mais également d’autres articles personnels rédigés par nos membres. Renseignements pratiques pour soumettre un article ici.

Photo de Fadila Laanan

Nouvelle Ministre de l’Egalité des Chances

Fadila Laanan est devenue la Ministre de l’égalité des chances du nouveau gouvernement de la Communauté française;elle gérera cette compétence en plus de celles de la culture et de la santé. La Déclaration de politique communautaire comporte de nouvelles mesures en matière d’égalité des femmes et des hommes;et ce, particulièrement en matière: d’enseignement, de lutte contre les stéréotypes sexistes dans les médias, de participation équilibrée des femmes et des hommes à la prise de décision, de sous représentation des femmes dans la carrière universitaire, d’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle.

Des Femmes au Top!

Photo de Sonia Sotomayor

Sonia Sotomayor, d’origine portoricaine, vient d’être nommée à l’âge de 54 ans, par les parlementaires américains, au poste prestigieux et influent de Juge la Cour suprême des Etats-Unis. Elle devient la troisième femme à accéder à la Cour suprême et est la première personne d’origine hispanique à y entrer. Malgré l’appui du Président Obama, elle a dû faire face aux votes négatifs de la plupart des républicains du comité juridique du Sénat, entre autres incités par le puissant américain lobby des armes car elle avait précédemment été soupçonnée de vouloir ériger des obstacles au port libre d’armes. En audition, elle a esquivé ce thème polémique ainsi que celui de l’interruption volontaire de grossesse en réservant son jugement à l’heure où elle siègerait à la Cour suprême.

Dans un tout autre registre, une alpiniste sud-coréenne, Oh Eun Sun vient, à l’âge de 43 ans d’atteindre le sommet du Gasherbrum culminant à 8068 m d’altitude;sans bouteille d’oxygène. Elle devient la première femme a avoir gravi 13 des 14 sommets de plus de 8000m, tous situés dans l’Himalaya .Elle devance ainsi de peu l’Autrichienne Gerlinde Kaltenbrunner qui se trouve «en route» pour son 13e sommet à 8000 m. et devrait l’atteindre incessamment. (Le Soir du 1er août 2009)

Travail décent et égalité des genres

Dans son rapport «Tendances mondiales de l’emploi des femmes», l’OIT expose que la crise économique mondiale constitue un nouvel obstacle à la poursuite d’une croissance durable et socialement équitable en rendant le travail décent pour les femmes de plus en plus difficile à réaliser. Il plaide en faveur de «solutions imaginatives» diverses pour faire face aux disparités entre femmes et hommes. Les seules régions où l’accroissement des taux de chômage devrait être moins défavorables aux femmes sont l’Asie de l’est, les économies développées, l’Europe du sud-est hors U.E.

La Directrice du «Bureau du BIT pour l’égalité entre hommes et femmes», Jane Hodges ajoute que les femmes cumulent des handicaps supplémentaires face à la hausse du taux de chômage, avec«un taux d’activité plus faible, une maîtrise plus rare de la propriété et des ressources, une concentration dans l’emploi informel ou vulnérable, des rémunérations moindres, une moins grande protection sociale mettant les femmes dans une position de plus grande faiblesse pour surmonter la crise». Le Directeur général du BIT, Juan Somavia ajoute que l’égalité entre hommes et femmes devait être un principe de référence de toute réponse politique parce que les effets de la crise financière et économique vont au-delà de la place des femmes dans le monde du travail et ont un impact sur la stabilité générale de la société, compte tenu des différents rôles que les femmes jouent.

in Le magazine de l’OIT Travail (numéro 65 d’avril 2009).

Isolées

L’Institut national de statistique a décortiqué le mode de vie des Belges en fonction de leur situation familiale. Ainsi, les personnes vivant seules sont en majorité des femmes (54,8%). Les familles mono-parentales, quant à elles, ont très souvent une femme à leur tête (84%), généralement divorcée ou veuve et de moins de 50ans. Ces personnes vivent d’avantage que les autres dans des logements au confort«insuffisant». In Le Soir du 29/7/09.

France: pourrait mieux faire!

Le rapport Grésy, remis au ministre du travail le 8 juillet, reprend dans le détail les inégalités entre hommes et femmes dans l’emploi:

  • Taux de chômage: 8,3% pour les femmes, 7,3% pour les hommes.
  • Temps partiel: 31% des femmes en 2007, 6% des hommes.
  • Niveaux de rémunération: les deux tiers des salariés faiblement payés sont des femmes; elles sont près de deux fois plus souvent au smic que les hommes.
  • Écarts de rémunération: en 2006, dans les entreprises de 10 salariés et plus, la rémunération brute totale moyenne des femmes est inférieure de 27% à celle des hommes; l’écart est plus élevé parmi les plus diplômés et les salariés les plus âgés (32% entre hommes et femmes titulaires d’un deuxième ou troisième cycle).
  • Écarts de retraite: une femme perçoit, en moyenne, une pension inférieure de 38% à celle d’un homme (source «Les femmes et leur retraite», rapport parlementaire 2008).