Parcours de femmes à partir de 40 ans

Le jeudi 14 mai 2009 dernier, le Centre régional du Libre Examen organisait un colloque abordant les thèmes de grande actualité suivant: Etat des lieux de la condition de la femme dans ses multiples rôles. Emploi- Comment lutter contre les discriminations multiples sur dans l’emploi? Danièle Meulders (DULBEA). Pensions – Tant d’années de travail pour une si petite pension de retraite: comment et pourquoi? Edwige Peemans-Poullet,Comité de Liaison des Femmes, l’Université des Femmes, Conseil de l’Egalité des Chances. Monoparentalité:- Quelles sont les difficultés des familles monoparentales? Comment les femmes peuvent-elles répondre aux difficultés liées à l’adolescence? Marie-Thérèse Casman, Sociologue de la Famille et psychologue à l’ULG. Santé- Prendre sa santé en main: une approche à l’encontre desurmédicalisation? Catherine Markstein (Femmes et Santé). Épanouissement – Rôles féminins, rôles masculins: des rapports sociaux jusque dans la famille. Françoise Claude (attachée au service Études des FPS). Vie affective- Et vogue la galère??Chantal Delvaux, journaliste et sexologue. Séduction-sexualité: Au delà de cette limite, votre séduction est-elle valable? Dr Myriam Gindt, Médecin – sexologue, psychothérapeute, auteur.

Le féminisme à l’heure de la guerre globale

Dans le cadre du festival littéraire de Passa Porta, à Bruxelles, l’écrivaine égyptienne Nawal El Saadawi fut interrogée, avec un point de vue féministe, par Sarah Bracke (KUL) et Stéphanie Loriaux (ULB). Elle partagea sa vision d’un monde en chantier.

Elle déclara notamment «les femmes qui croient se libérer en se voilant sont trompées par un oppresseur. Se libérer n’est pas une question de vêtement! Les oppresseurs contrôlent nos esprits par des idées fausses, comme les «identités». Les identités (sexe, religion, ethnie, … ) sont des prisons. Tenter d’atteindre une identité «pure» est une forme de racisme»? «Le vrai pouvoir réside dans la connaissance». «La liberté est un état d’esprit, elle ne se situe ni sur la peau, ni dans les cheveux? et le maquillage moderne n’est en fait qu’un «voile» moderne»!

A liremais en anglais: womensspace.wordpress.com

Le combat des femmes trahi!

Djemila Benhabib, auteur de «Ma vie à contre Coran», réagit à la position adoptée par la Fédération des femmes du Québec, fortement épaulée par des représentantes du Conseil islamique et Présence musulmane, lors de son assemblée générale spéciale tenue le 9 mai, en faveur du port du voile islamique dans la fonction et les services publics. «Les soldates de l’islam politique ont réussi à infiltrer la Fédération des femmes du Québec et à cancériser cette organisation de l’intérieur. J’accuse la FFQ de trahir le combat des femmes. Pour une poignée de militantes islamistes, la FFQ a sacrifié des millions de femmes musulmanes qui se battent au péril de leur vie. Aujourd’hui, il n’y a qu’un verbe qui tourne en boucle dans ma tête: j’accuse!

J’accuse la FFQ de trahir la lutte historique des femmes d’ici pour se débarrasser de l’hégémonie de l’Église catholique. J’accuse la FFQ de mettre un bâillon, (encore un! ), sur la bouche de toutes celles qui, dans le monde, subissent dans leur chair la barbarie des régimes oppressifs musulmans qui les obligent à porter ce linceul de la mort. J’accuse la FFQ de compromission avec des mouvements politiques des plus rétrogrades tels que le Conseil islamique canadien qui a mené une campagne acharnée pour l’instauration des tribunaux islamiques en Ontario ou encore Présence musulmane qui fait la promotion des thèses de Tarik Ramadan qui prône un «moratoire» sur la lapidation des femmes adultères, un châtiment préconisé par la charia islamique. Un moratoire???

Le 28 février 1994, Katia Bengana, une jeune lycéenne de 17 ans, fut sauvagement assassinée par le Groupe islamique armé (GIA) qui avait imposé aux femmes de mon pays, l’Algérie, l’obligation de porter le voile islamique. Katia était de cette trempe de femmes qui ne courbent pas l’échine. Ce jour-là, j’ai compris qu’être femme avait un prix. Ce jour-là, j’ai compris aussi que le combat pour la liberté et l’émancipation des femmes était l’un des plus périlleux. Cependant, j’étais loin de m’imaginer que cet engagement aussi ardu soit-il allait être aussi solitaire.

Lorsque j’ai rappelé aussi l’assassinat de Aqsa Parvez à Toronto, cette jeune fille de 16 ans assassinée par son père le 11 décembre 2007 parce qu’elle refusait le port du voile islamique, on me signifia que mon combat était émotif. Combien de Aqsa, de Katia faudra-t-il encore pour qu’enfin la FFQ comprenne que la bataille pour la liberté se déroule aussi, ici même, dans notre pays au sein de nombreuses familles musulmanes? Que vaut le sang de ces jeunes filles et de ces femmes? Pour la FFQ, certainement pas grand chose?».

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Voile: Obama désavoue des millions de Musulmanes

Le discours d’Obama au Caire a été salué pour son ouverture en rupture avec l’attitude arrogante et guerrière de l’administration Bush. Bien. Mais, dans son élan d’enthousiasme à s’attirer les sympathies des Musulmans… il a sacrifié, comme tant d’autres politiciens, l’idéal d’égalité entre les sexes.

En réaction, Catherine Kintzler (Professeure de philosophie émérite à Lille III et membre du bureau de la Société française de philosophie dont elle anime le site internet) exprime ses inquiétudes. Elle s’interroge sur les répercussions de telles déclarations sur la «liberté» des femmes musulmanes de porter le voile: «En encourageant et en justifiant le port du voile islamique, vous avez désavoué les millions de musulmanes qui ne le portent pas, vous avez réduit au silence celles qui luttent pour la liberté de conduire leur vie au péril même de celle-ci, vous n’avez même fait aucune distinction entre celles qui le portent librement et celles auxquelles il est imposé. Parmi toutes les interprétations de l’islam, et malgré votre volonté de vous adresser par ailleurs aux musulmans qui rejettent l’intégrisme, vous avez ainsi fait un choix, n’hésitant pas à vous mêler aux débats internes à une religion. A son frère qui, fort de votre autorité, lui demandera de s’ «habiller correctement» et lui imposera le port du voile, que pourra désormais répondre une jeune fille de culture musulmane désireuse de ne pas le porter? Vous l’avez déjà bâillonnée, vous lui avez donné l’ordre de s’incliner, vous lui avez fait savoir qu’une résistance équivaut à un désaveu de sa religion: vous avez déjà fait d’elle, soit une renégate, soit une ombre silencieuse.

www.marianne2.fr/Voile-Obama-desavoue-des-millions-de-Musulmanes_a180600.html

Nous ajouterons que le voile, et pire encore, la burqua, sont des marqueurs d’inégalité: au-delà d’être le signe d’une religion, le voile est celui d’une pratique qui soumet les femmes à une morale sexuelle inacceptable que nul ne peut faire semblant d’ignorer. Les encouragements à autoriser le port du voile bafouent le combat de millions de femmes qui se battent pour la liberté de ne pas le porter.

Le corps de la femme congolaise

Du champ de bataille à la marchandise de l’État. Les femmes d’Afrique centrale n’ont pas encore essuyé leurs larmes suites aux innombrables et quotidiens cas de viols et d’inimaginables mutilations perpétrés contre les filles et les femmes congolaises, tous âges confondu, par les envahisseurs ougando-burundo-rwandais, par les militaires et policiers gouvernementaux et aussi par certaines autorités politico-administratives congolaises, que de nouvelles exactions sont commises.

Les militaires et les policiers congolais enlèvent et vendent les filles et les femmes Congolaises à leurs semblables Angolais et Rwandais. Ils disent qu’ils les ont mariées?! Et l’argent sale est considéré comme étant une dot. Ces nouveaux crimes sont dénoncés dans une pétition en faveur de ces femmes: «Agir ici pour changer les choses là bas est ce que nous devons faire étant des femmes jouissant de nos libertés et de nos droits» demande notre correspondante.

Plus d’info: www.afede.net, rubrique « actualités »; lien vers la pétition: petition-4307.html

Comment être une mère parfaite?

En acceptant de ne pas l’être.

Dans son livre «La mère parfaite, c’est vous»Stéphane Clerget, pédopsychiatre, cherche à comprendre d’où vient le sentiment de culpabilité des femmes qui tentent de «mieux» concilier vie familiale et vie professionnelle, afin de les aider à s’en dégager.Pourquoi les mères sont-elles persuadées qu’elles élèvent mieux les enfants que les hommes? Tout simplement parce que cela fait 2000 ans que c’est leur fonction! La puissance des mères est installée dans l’imaginaire collectif depuis si longtemps que cela prendra encore du temps avant d’arriver à un réel partage des tâches éducatives entre femmes et hommes. La mère comme «un chef d’entreprise» doit apprendre à déléguer, la maternité est une affaire d’équipe. Certaines mères s’occupent de tout et finissent par faire des choses qu’elles ne supportent pas en pestant. L’enfant s’en rend compte et comme il est égocentrique il est persuadé que c’est de sa faute, d’où un effet plus négatif que si on avait chargé quelqu’un d’autre de la tâche.

Vient de paraître

«Les hommes et les femmes de l’Université. Deuxsiècles d’archives» sous la direction d’Armelle Le Goff (Archives nationales, Direction des Archives de France, Institut national de recherche pédagogique). Le décret du 17 mars 1808 organisait l’Université impériale et a marqué la naissance du premier corps enseignant public et laïc. Les contributions des différents auteurs de cet ouvrage s’organisent autour de deux thématiques: en première partie, un bilan des sourcesdisponibles et une méthodologie d’utilisation de ces sources et, en seconde partie, des éclairages différents et multiples sur des itinéraires ordinaires ou originaux.

En vente au prix de 25 euros à l’Institut national de Recherche pédagogique. Service des publications 19, allée de Fontenay BP 17424 F-69347 Lyon Cedex.

Les prisonnières de la pauvreté

Dans Le Soir du 28 mars, la Secrétaire générale d’Amnesty international, Irène Khan, présente une nouvelle campagne à l’occasion de la publication de son rapport annuel 2009. Libérer les «prisonniers de la pauvreté». Parmi les exemples et les chiffres cités, on découvre que 500.000 femmes meurent chaque année de complications liées à leur grossesse ou leur accouchement, une par minute. En effet, elles n’ont pas eu accès aux simplessoins qui auraient pu les sauver soit parce qu’elles sont trop isolées soit parce qu’elles manquent d’argent. Un scandale intolérable en matière de droits humains selon Amnesty.

Femmes et éducation scolaire

La Commission enseignement du Conseil des femmes francophones de Belgique a publié en mai dernier, un mémorandum pour une approche intégrée de l’égalité filles/garçons, femmes/hommes dans le système éducatif. Elle fait état d’un constat récurrent, celui de la non problématisation de faits statistiquement avérés: par exemple, la sous représentation sexuée en différents lieux du système éducatif (moins de 5% d’hommes dans l’enseignement maternel et à peine 7% de femmes, professeures ordinaires dans l’enseignement universitaire), ensuite la polarisation sexuée des filières techniques et professionnelles et aussi le pourcentage plus élevé d’échecs chez les garçons à tous les niveaux et dans toutes les options. Les études et les recherches montrent qu’il existe des formes de ségrégation sociale différentes de l’échec ou de la relégation et que celles-ci seraient véhiculées à travers des stéréotypes présents dans les comportements, attitudes, jugements et attentes des enseignants-tes et autres professionnels-les qui encadrent les enfants dès leur plus jeune âge, et ce le plus souvent à leur insu. Des mesures ont été prises par la Communauté française mais sont restées pour la plupart fragmentaires et rarement contraignantes.

De plus, l’analyse de la mise en œuvre des actions structurelles prônées dans le Programme d’actions adopté en 2005 révèle que l’esprit n’en est pas toujours respectéet que certains engagements pris ne sont pas toujours tenus. LE CFFB demande, entre autres, la création d’un organe de suivi et de contrôle chargé d’examiner les mesures prises tout au long du processus politique; il veillerait aussi à ce que des problématiques jusque là non reconnues mais qui ont des effets sur les trajectoires scolaires et professionnelles soient prises en compte; la Commission demande au prochain gouvernement de prendre des mesures afin d’intégrer, d’organiser, d’améliorer et d’évaluer la prise en compte du genre dans les futurs processus de prise de décision dans les domaines suivants: gestion de l’enseignement, la formation des professionnels du système éducatif, les programmes et l’environnement scolaires, le suivi et l’évaluation des politiques.

Voir pour plus de détails: www.universitedesfemmes.be (.pdf)

Personalia: Marilyn French

Portrait de Marilyn French

Marilyn French, une des grandes féministes du siècle dernier a succombé à une attaque de cœur à l’âge de 79 ans. Romancière et championne du féminisme, son premier roman, «Toilettes pour femmes» l’a propulsée dans un rôle majeur dans le mouvement féministe moderne.

Avec sa vision inflexible du sort fait aux femmes et un don pour les exprimer sur page imprimée, Marilyn French a largement contribué à populariser les thèses féministes, en les romançant; elle a ainsi contribué à forger un courant d’opinion majeur sur les questions de genre, parfois controversé, qui décrivait la société patriarcale qu’elle voyait autour d’elle.

«Mon but, dans la vie, est de changer l’entière structure sociale et économique de la civilisation occidentale, pour en faire un monde féministe» a-t-elle une fois déclaré.