Qui Aiderez Vous?

Au Canada, une campagne baptisée « Qui Aiderez Vous? » s’adresse directement aux témoins d’agressions potentielles, les exhortant à intervenir et, surtout, à ne pas rester silencieux.

Le gouvernement de l’Ontario, au Canada, a posté sur Internet une vidéo dans le cadre de sa campagne de sensibilisation contre les agressions sexuelles. Contrairement aux autres opérations de ce genre, celle-ci ne s’adresse pas aux victimes potentielles, mais à celles et ceux qui pourraient assister à des violences ou à des agressions sexuelles. Au travail, dans la rue, dans les transports, en boîte de nuit: le harcèlement ou les comportements déplacés voire violents peuvent avoir lieu partout. La vidéo se termine par cette phrase: «Quand vous ne faites rien, c’est lui (l’agresseur, NDLR) que vous aidez.» De quoi marquer les esprits et faire réfléchir. Regardez la vidéo!

Sources: madame.lefigaro.fr et www.dailymotion.com

Donnez ce maillot à votre femme, c’est son travail »: consigne non sexiste?

Étiquette machiste de l'équipementier Salvo Sports

L’équipementier sportif Salvo Sports s’est fait remarquer pour une inscription sexiste sur les maillots de l’équipe de football de Bornéo (Indonésie): « Instructions de lavage : donnez ce maillot à votre femme, c’est son travail ». Au vu de l’ampleur de la polémique, l’équipementier asiatique a été forcé de présenter ses excuses.

«Il n’y avait aucune intention d’humilier les femmes», affirme-t-il! «Nous voulions dire aux hommes d’apprendre auprès de leur femme la manière dont ils doivent s’occuper de leurs vêtements, car elles sont plus expertes dans ce domaine», peut-on lire sur Le Figaro. «Plutôt que de mal le laver, nous voulions dire aux hommes qu’ils feraient aussi bien de le donner à une femme car elles sont plus compétentes».

NDLR: Cela vous convainc-t-il? Si les excuses de Salvo Sports ont eu lieu le même jour que la journée du football féminin organisée par la Confédération asiatique de football, pas sûr que ces explications suffisent à faire oublier ce bad buzz sexiste.

Source: www.lalibre.be

Christine De Schryver-Schuler, lauréate du 22e prix André Ryckmans

Christine De Schryver-Schuler est la lauréate du 22e prix André Ryckmans (remise du prix: le 18 avril à 17h, à la Maison africaine, 33, rue d’Alsace Lorraine, 1050 Bruxelles). Elle est la représentante de V-day en RDC, la directrice et fondatrice de la Cité de la Joie, à Bukavu. Elle est aussi vice-présidente de la fondation Panzi (du Dr Mukwege).

La Cité de la Joie, conçue par et pour les femmes congolaises rescapées des viols et tortures liés au genre, a été créée par V-Day (initié par Eve Ensler) et la Fondation Panzi avec le soutien de l’UNICEF. Elle propose une nouvelle vision pour les femmes congolaises dans la recherche de la paix en RDC. La Cité de la Joie fournit à 180 femmes par an l’occasion de bénéficier d’activités de thérapie de groupe; en auto-défense ; en éducation sexuelle globale (comprenant le VIH/SIDA et le planning familial); en autonomisation économique ; en art du conte, de la danse, du théâtre ; en écologie et en horticulture. Les femmes congolaises ont conçu la Cité de la Joie, l’ont créée et l’ont développée, et vont la gérer et la diriger elles-mêmes. La Cité de la Joie marque le chapitre suivant de la campagne actuelle de V-Day, intitulée «STOP AU VIOL DE NOTRE RESSOURCE LA PLUS PRÉCIEUSE: pouvoir aux femmes et aux filles de la RDC».

5x15stories.com

Austérité et femmes en Belgique: combat et participation

En Belgique aussi, les mouvements féministes alertent les autorités sur les graves effets que l’austérité entraîne pour les femmes. Ainsi, Vie féminine a créé une mallette d’animation «Austérité et dette, les femmes s’en mêlent», qui est un outil d’alphabétisation économique, construit, pour comprendre et réfléchir de manière critique et collective sur les mesures d’austérité en application, s’approprier des notions d’économie, comprendre pour mieux agir. C’est aussi une opportunité pour s’interroger et discuter sur le «Que faire?» et comment se mettre en marche, ensemble.

De son côté l’association «Flora» a provoqué une réflexion portant tant sur les choix individuels des femmes (travail rémunéré, bénévole ou invisible, au foyer) que sur les statuts qui enferment les personnes dans des schémas (difficile pour un-e chômeur-euse d’être bénévole, pour un-e cohabitant-e d’être autonome). Débat qui s’est clôturé sur une classification du féminisme en deux catégories, par Irène Kaufer: le fémininisme d’intégration, qui amène les femmes sur le terrain des hommes et dans les mêmes schémas, et le féminisme de rupture, qui installe un nouveau paradigme. Flora suggère un troisième féminisme, le féminisme de transition. Moins radical que le féminisme de rupture, il invite à élaborer une société inclusive, impliquant tant les citoyen-ne-s que les associations et les politiques. Il s’agit aussi, de remettre en question la logique de hiérarchie et de domination, pour chercher davantage dans la culture de la participation et des réseaux (comme supports pour tisser des liens entre les différents acteurs d’une société) un moyen de co-construire une société dans laquelle la survalorisation du travail productif et la logique de profit ne peuvent se déployer au détriment de l’humain.

www.viefeminine.be et www.viefeminine.be

Austérité : impact de près de 7 milliards de dollars en défaveur des femmes au Québec

Les mesures d’austérité prises au Québec touchent davantage les femmes que les hommes, et les mesures pour relancer l’économie favorisent davantage les hommes que les femmes. Autrement dit c’est l’iniquité dans l’austérité comme dans la prospérité, …

C’est ce que conclut une étude de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques. «Les résultats sont clairs, dit la co-auteure de l’étude Evelyne Couturier: «… la sortie de crise depuis 2008 a eu un impact négatif sur les femmes, tant pour ce qui est de la relance que pour l’austérité».

Ainsi, les femmes ont absorbé 3,1 milliards de plus que les hommes des compressions dans les programmes sociaux, hausses de taxes et baisses ou gels de salaires imposés par les gouvernements. Quant aux mesures de relance économique, elles ont surtout consisté à investir dans des programmes d’infrastructures (travaux routiers, construction de bâtiments et autres), lesquels ont davantage favorisé les hommes qui sont beaucoup plus nombreux à travailler dans ces secteurs que les femmes. «Les hommes ont bénéficié de 7,2 milliards de dollars, contre 3,5 milliards pour les femmes» précise Evelyne Couturier. Soit plus du double…

Étude: iris-recherche.qc.ca

L’Allemagne rejoint le club des quotas féminins

Passée à la veille de la Journée Internationale des Droits des Femmes, la nouvelle loi allemande sur les quotas dans les conseils d’adminis­tration comble le retard de l’Allemagne en ce domaine… Elle exige au moins 30% de femmes dans les conseils d’adminis­tration des grandes entreprises allemandes à partir de 2016, et 50% à horizon 2018. Certains jugent cette avancée historique, estimant que son impact pourrait s’étendre au-delà des frontières du pays, vu la puissance des grandes entreprises allemandes à l’international.

Mais en Allemagne, les femmes doivent s’accommoder de poli­tiques défavorables pour celles qui travaillent profession­nelle­ment (manque de crèches, fermeture précoce des écoles,…). En outre, l’écart salarial y est plus grand (22,4%) que la moyenne européenne (16,4%). Les nouvelles administratrices devront donc agir au-delà du conseil de l’entreprise qu’elles intégreront…

Source: information.tv5monde.com/… et pdf

Trois mois de travail en plus pour la même rémunération

Dialogue social dans les entreprises et suivi
Mixité des métiers et entrepreneuriat féminin
Nouvelles places d'accueil des jeunes enfants et obligation de partage du congé parental

L’Equal Pay Day, ou journée de l’égalité salariale, symbolise le nombre de jours supplémentaires qu’il faut aux femmes pour gagner ce que gagnent les hommes en une année. Ainsi, au vu des écarts de salaire entre les femmes et les hommes en France, les femmes doivent travailler près de trois mois de plus pour atteindre la rémunération annuelle moyenne des hommes. Cette date symbolique est fixée cette année au 26 mars en France (NDLR et au 18 mars en Belgique).

A cette occasion, Marisol TOURAINE, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, et Pascale BOISTARD, secrétaire d’Etat chargée des droits des Femmes, ont rappelé plusieurs avancées dans la lutte contre les inégalités salariales entre femmes et hommes.

Source: femmes.gouv.fr

Hommage à une pionnière dans un milieu machiste

Florence Arthaud en 1997 - Archive Derrick Ceyrac - BelgaImage

Nous disons un adieu ému à Florence Arthaud, navigatrice morte ce 9 mars 2015 en Argentine dans un crash d’hélicoptère. Elle était détentrice du record de la traversée de l’Atlantique Nord à la voile en solitaire et vainqueure en 1990 de la Route du Rhum, la plus prestigieuse des transats en solitaire, à la barre d’un trimaran de 18,28 m et face à certains des meilleurs skippers français et étrangers. Cette année-là elle fut élue Championne des champions français par le journal L’Equipe.

Florence Arthaud demeurait une pionnière dans le milieu très masculin de la voile. «Les marins m’appelaient mimine et dans les médias on disait la petite fiancée de l’Atlantique. Maintenant on pourrait dire la vieille dame et la mer.» Elle s’était heurtée au machisme: quand vous voulez avoir les mêmes moyens que les hommes c’est beaucoup plus difficile pour une femme. «Ce n’est pas un métier de femme. C’est un univers rude, dur, où on est tout le temps sur les mers», confiait-elle encore à 57 ans. Elle a inspiré de nombreuses autres navigatrices françaises, qui ont écumé toutes les mers du monde dans son sillage. Isabelle Autissier, Catherine Chabaud et bien d’autres sont ses héritières.

Source: www.rtbf.be/info/…

«Pecephobie», une publicité gouvernementale sexiste

Novembre 2005. Ce n’est pas une révélation: nous assistons actuellement au retour du sexisme, sous une forme plus insidieuse que le sexisme autoritaire des siècles précédents, où les machistes prenaient moins de gants «culturels» ou pseudo-scientifiques. Un exemple particulièrement peu subtil de ce retour en arrière nous arrive par l’actuelle campagne de publicité gouvernementale en faveur de la sécurité informatique : visible à l’adresse http://www.belgium.be/pecephobie/index.html, elle a été lancée en cette fin d’octobre 2005 sous l’impulsion et la responsabilité de notre Gouvernement fédéral, qui d’ailleurs héberge la campagne sur son site officiel (http://www.belgium.be)

L’on y voit une femme («Ginette») en robe de vichy rose et petit tablier blanc nous montrant «sa» cuisine modèle: «son» four, «son» lave-vaisselle, «sa» machine à laver… et «son» film, où elle se présente en caricature vivante du stéréotype de femme-hystérique-inculte-et-sans-cervelle, prise de panique à la seule vue d’un ordinateur portable: elle en laisse tomber son plateau, attaque l’appareil au fly-tox et au balai… avant de l’enfermer dans «son» four pour l’empêcher de nuire à sa petite famille. On supposera que cela se veut humoristique. Cela fait penser aux mauvaises blagues que certains Français commettent sur les Belges…

Le dernier week-end d’octobre, l’action s’est prolongée en public: on a pu voir Ginette dans sa vitrine en véritable femme-objet dans une reproduction de «sa» cuisine-modèle (voir photo), au milieu de la rue Neuve à Bruxelles. La même campagne s’est également étalée sur nos écrans de télévision…

ginette- Est-il amusant de voir représenter la femme dans «sa» cuisine et «naturellement» rétive aux progrès technologiques, dont l’informatique – qu’en est-il alors de toutes les secrétaires de nos bureaux? Ce thème n’est en fait qu’une réactualisation du thème sexiste pourtant battu en brèche par toutes les statistiques des assurances-auto: celui de la femme au volant. Même si elle s’avère statistiquement meilleure conductrice que ses collègues masculins, elle continue à faire l’objet des moqueries sexistes…

La publicité nous habitue à ce genre de stéréotype, tant et si bien qu’en l’occurrence, c’est notre Ministre de l’Emploi et de l’Informatisation, Peter Vanvelthoven, qui a chaussé les grands sabots du sexisme ordinaire en permettant ce dérapage, qui est donc non seulement diffusé à très large échelle (le pays entier !), mais surtout : avec l’argent de nos impôts, sous le patronage de notre gouvernement fédéral… A-t-on oublié de consulter Christian Dupont, Membre du même Gouvernement et Ministre de la Fonction publique, qui a l’Égalité des Chances parmi ses attributions?

Cette utilisation des stéréotypes sexistes (même au prétexte de «second degré», car on n’est jamais sûr que cela soit «compris» ainsi, bien au contraire…) est inadmissible dans notre société qui se dit avancée, tout comme est inadmissible tout propos raciste.

Par ailleurs, les études à ce sujet concordent: à diplôme égal, les femmes n’accèdent pas aux mêmes postes que les hommes; à poste égal, elles gagnent rarement le même salaire que leurs collègues masculins. Et ce n’est certainement pas l’utilisation de l’image archaïque de la femme dans «sa» cuisine qui arrangera les choses!

Le Groupement belge de la Porte Ouverte pour l’émancipation économique de la travailleuse réclame:

  • le retrait intégral et immédiat de cette malheureuse publicité
  • son remplacement par un texte exprimant les excuses des Autorités fédérales auprès de la moitié de la population belge qui a ainsi été injuriée
  • et l’engagement ferme des mêmes Autorités à mettre en chantier un texte de loi punissant toutes formes de sexisme, notamment dans les secteurs d’influence que sont la publicité, les livres et jeux destinés à la Jeunesse et les médias (télévision, radio, presse).

© Porte Ouverte 2004-201

Appel à soutenir le Bureau Laïque International

Constatant:

  • Que la théorie dite du «choc des civilisations» entre d’un côté un occident chrétien, de l’autre un orient musulman, tend à s’imposer au mépris de tous ceux qui, partout dans le monde, militent en faveur d’un modèle politique fondé sur le principe de laïcité;
  • Que, sous couvert de défendre un «droit à la différence», de nombreux États légitiment la différence des droits entre les citoyens en fonction de leurs options spirituelles, favorisant ainsi les communautarismes;
  • Qu’avec l’aide des religions, des gouvernements tentent d’embrigader les peuples dans des affrontements guerriers meurtriers;
  • Qu’en plus de lutter contre les inégalités existant entre les hommes et les femmes, ces dernières doivent sans cesse défendre les droits acquis, notamment en matière d’égalité socio-professionnelle et de maîtrise de leur corps;
  • Que, dans de nombreux pays, l’avancée des divers intégrismes vient aggraver leur sujétion;
  • Que, malgréun mouvement de sécularisation et de recul des religions, la mondialisation des politiques néolibérales qui, à la faveur du consensus de Washington, ont engagé dès le début des années 80 la marche forcée vers la privatisation et la marchandisation de toutes les activités humaines a exacerbé les replis communautaires (le désengagement de l’État nécessitant le recours à des formes de solidarités traditionnelles et la substitution du principe de charité à celui de solidarité nationale);
  • Que la posture néolibérale qui consiste à désinvestir le champ social, laissant ainsi les religieux s’engouffrer dans la brèche, est aussi néfaste que la posture de la gauche communautariste qui n’hésite pas à faire alliance avec les mêmes religieux sous prétexte de contrer l’«impérialisme» occidental;
  • Que la crise économique actuelle accentue les inégalités de fait et la pauvreté;
  • Mais que, partout dans le monde, de nombreuses mobilisations ont lieu pour lier le combat laïque, le combat féministe et le combat social (en France, en Pologne, en Espagne, en Iran, en Irak, en Afrique du Nord, en Amérique du Sud, etc.);
  • les organisations et personnes ci-dessous ont constitué un Bureau Laïque International – dit BLI – basé sur les présentes résolutions, en vue de promouvoir le principe de laïcité dans le monde:
  1. Nous affirmons notre attachement au principe de laïcité. Le principe de laïcité, notamment par la stricte séparation des États et des Églises, garantit la non-ingérence de la religion dans la sphère de l’autorité publique, en même temps que la parfaite indépendance vis-à-vis de l’État des associations religieuses et spirituelles que les individus forment dans la société civile. La laïcité garantit aux citoyens la liberté de conscience absolue: la liberté de croire, de ne pas croire, de changer de croyance, ainsi que la liberté d’expression. A ce titre, la liberté de critiquer les religions ne saurait être remise en question et prévaut sur toutes les tentatives d’instaurer un délit de «diffamation des religions et de leurs prophètes».
  2. Nous affirmons notre attachement au principe de l’égalité et de l’universalité des droits. Attachés que nous sommes à une conception républicaine de la citoyenneté, nous rejetons toutes les formes de régimes qui, au nom d’un particularisme quelconque, segmentent le corps politique, que ce soit en vue de privilégier une catégorie de citoyens ou de l’exclure. À ce titre, nous entendons lutter contre toutes les formes de discriminations, notamment celles que subissent les femmes et les minorités.
  3. Nous affirmons notre refus du néolibéralisme mondialisé, prédateur et destructeur, qui accroît la paupérisation dont les femmes et les enfants sont toujours les premières victimes et qui requiert, comme palliatif au désengagement de l’État, le repli sur des solidarités traditionnelles de type communautaire. Face au néolibéralisme, nous appelons à la globalisation des combats.

Nous, fondateurs du BLI, lançons aujourd’hui un appel solennel à toutes les personnes et à toutes les organisations se reconnaissant sur nos principes à soutenir notre initiative – 2-11-2009

Signer l’appel

Collectif citoyen pour l’égalité et la laïcité (CCIEL, Montréal)
Parti pour la Laïcité et la Démocratie (Algérie, ex MDSL)
Organization for Women’s Liberation – Iran
Secularism Is A Women’s Issue (SIAWI)
Union des Familles Laïques (UFAL)

Djemila BENHABIB, auteur de Ma Vie à Contre Coran
Pierre GALAND, président du Centre d’action laïque (Belgique)
Marieme HELIE LUCAS, Fondatrice du WLUML
Harsh KAPOOR, SACW
Azar MAJEDI, Présidente de l’OWL
Nina SANKARI, Présidente de l’Initiative Féministe Européenne