Une communauté israélite bruxelloise choisit une femme

Après avoir instauré la «bat-mitsva» pour les jeunes filles, la synagogue «libérale» Beth Hillel de Forest (Bruxelles) a choisi une femme comme «rabbin». Il s’agit de Floriane Chinsky, une jeune française licenciée en droit et docteure en sociologie.

Bien que cette nomination soit assez peu courante, signalons qu’elle a été «ordonnée» à Jérusalem et que le monde anglo-saxon accueillit la première femme-rabbin en 1972: il ne s’agit donc pas d’une première mondiale.

Parmi les cinq autres cultes que l’Etat fédéral belge reconnaît et subventionne (ce qui implique la prise en charge des traitements et pensions) le culte protestant accepte les femmes-pasteurs depuis 1945 et l’anglican depuis 1994. Et quelles que soient les justifications théologiques, les cultes catholique, musulman et orthodoxe recrutent toujours leurs travailleurs sur des bases sexistes, au détriment des femmes.

Affiche Femme de l'année

Une affiche sexiste? Vraiment dommage

Cela fait quelques années que l’on assiste au retour du sexisme dans la publicité (vamps ou bécassines…), l’humour bas de gamme (les blondes…). Il est donc plutôt mal venu que l’affiche (ci-contre) appelant au prix «Femme de l’année», pourtant patronné par le Conseil des Femmes francophones de Belgique, ne montre d’une femme que les jambes nues, le symbole féminin servant de talon… aiguille. Nous aurions franchement préféré un visage. N’oublions pas que le sexisme passe aussi par l’image «réductrice» que l’on donne des femmes…

Pas d’arbitrage religieux en Ontario

Selon le porte-parole du premier Ministre de l’Ontario, «Il n’y aura pas d’arbitrage religieux en Ontario. Il y aura une seule loi pour les Ontariens». C’est le dénouement – espérons-le – de l’affaire qui commençait à faire grand bruit au Canada et en Europe, lorsqu’il fut question d’instaurer une juridiction musulmane d’arbitrage civil.

Ce même porte-parole a d’ailleurs précisé qu’il serait légiféré afin d’interdire tout arbitrage religieux. Il existe en effet des tribunaux chrétiens et juifs, qui peuvent statuer sur des cas de divorces qui n’impliquent pas de tiers (par exemple, des enfants) et où les deux conjoints sont volontaires. Mais on connaît la force que peuvent avoir les «pressions» de l’entourage pour inciter, voire forcer une des parties -la plus vulnérable- à se soumettre au dictat de l’autre, sous couvert d’un «consentement» apparent. Nous considérons en l’occurrence cette volonté laïque de n’admettre aucun arbitrage parallèle à la loi dans les matières civiles comme une indéniable victoire pour les femmes et pour les groupes minorisés par les pouvoirs religieux ou économiques.

Cherchez la femme

Affiche: Aux femmes le droit de mourir, mais non le droit de voter?

Alléchés par la petite annonce suivante, parue sur le site web du CFFB: «8 Mars 2005: Ouverture de l’exposition «Made in Belgium» à l’initiative de l’asbl «Collections et patrimoines», dans le cadre des 175 ans de la Belgique. Un parcours spécial sur «le Talent des Femmes» sera proposé aux visiteurs», nous avons convié les membres du groupement à une visite de cette exposition. Cette visite a eu lieu le samedi 10 septembre dernier, sous la conduite d’un membre du Comité de PO.

Affiche: plusieurs féministes belges

Mais… nous ne vîmes que bien peu de choses concernant les femmes à cette exposition organisée pour les 175 ans de la Belgique. A part une affiche montrant que les femmes avaient le droit d’être fusillées durant la guerre 14-18 mais pas celui de voter, et un cadre où figurent en vrac quelques féministes notoires de Belgique sans beaucoup d’explications, nous avons en vain cherché des informations substantielles sur «le talent des femmes», sur les actions suffragistes pour le droit de vote des femmes ou sur les combats pour les droits égaux au travail.

Certes, il était sans doute trop peu glorieux de rappeler que les femmes en Belgique n’ont obtenu le droit de vote aux élections communales qu’en 1921; que les veuves de guerre pouvaient par ailleurs participer aux législatives, ce qui montre qu’elles étaient alors censées voter comme leurs maris? Les femmes n’auront réellement chez nous le droit de vote à l’égal des hommes qu’en 1948 pour les niveaux provincial et national.

Nous recommandons à tous les visiteurs et visiteuses déçu-e-s comme nous de se procurer au moins la compilation réalisée par Daphné Ectors et Eliane Gubin «24 féministes belges» (disponible sur http://smooz.4your.net/cffb/files/talentfiches.doc).

Encore et toujours oubliées de l’Histoire?

On pouvait lire dans le Monde du 15 avril 2005 un article intitulé «Einstein relativisé», qui insistait sur la caractère «collectif» des grandes découvertes, même si tous les honneurs et la reconnaissance populaire se concentrent volontiers sur un seul homme? Ainsi, Einstein ne fut pas tout seul pour «mettre au monde» la théorie de la Relativité Restreinte? L’article cite, fort justement, une bonne dizaine d’autres Grands Hommes, physiciens ou mathématiciens ayant apporté leur pierre à cet édifice.

Mais! on a (évidemment?) oublié quelqu’un? ou plutôt quelqu’une: la mathématicienne serbe Mileva MARIC-Einstein, première épouse d’Albert Einstein dont on sait aujourd’hui qu’elle réalisa les calculs nécessaires à l’élaboration de la Théorie à laquelle elle travaillait avec son époux. Rendre justice à l’importance scientifique de Mileva MARIC dans la découverte de la Relativité restreinte ne diminue en rien le mérite du grand physicien. Mais la mise en évidence du rôle créateur des femmes dans l’histoire de l’Humanité est un devoir de mémoire que l’on ne peut oublier plus longtemps.

Personalia

Anne-Marie STORRER, avocate au Barreau de bruxelles et membre de longue date du Groupement Belge de la porte Ouverte vient de publier un nouvel ouvrage, «Le général van Halen et la révolution belge de 1830», aux éditions Racine. Nous la félicitons et lui souhaitons un vif succès.

Fin de carrière et sexisme

Certains membres du gouvernement belge proposent actuellement de retarder la fin de carrière en exigeant 40 ans d’ancienneté de travail avant de pouvoir s’arrêter de travailler.

L’ONEM, sur base de projections, a publié des chiffres alarmants. Actuellement, la pré-pension «classique» est octroyée à partir de 58 ans aux salariés et salariées qui comptent au moins 20 ans de carrière. Si le délai d’ancienneté était relevé à 40 ans, 70% des hommes et 84% des femmes seraient privés de pré-pension.

La raison de cette situation pour les femmes résulte du choix ou de l’obligation du travail à temps partiel; ainsi dix ans de travail à mi-temps ne comptent que pour cinq ans d’ancienneté.

Or nous constatons malheureusement que le temps partiel est imposé aux femmes dans une série de secteurs ou il est choisi soit à cause des mentalités et des rôles traditionnels soit à cause des difficultés à concilier vie professionnelle et vie familiale (à nouveau ce sont les femmes qui doivent chercher à concilier ce qui est très rarement le cas des hommes).

Il faut aussi savoir que les années de chômage ou d’interruption de carrière sont prises en compte pour calculer la pension MAIS LE SONT MOINS POUR LA PRé-PENSION; dans ce cas, elles ne sont «assimilées» qu’à raison d’un total de 3 ans calendrier. Les chômeurs et chômeuses qui, après avoir été salarié(e)s, sont victimes d’un chômage de longue durée perdent de manière importante leurs droits à la pré-pension.

Les femmes qui sont rares à bénéficier d’une pré pension sont presque à égalité avec les hommes chez les chômeurs âgés. Dans toutes les simulations elles sont davantage victimes d’une réforme.

Si on reporte l’âge minimum de 50 à 52 ans, les bonus d’allocations seront retirés à 19% des HOMMES et à 29% des FEMMES. Si on relève l’ancienneté requise de 20 à 30 ans par exemple, une perte financière importante s’ensuivra pour la moitié des hommes mais aussi pour 2/3 des femmes concernées; si on exige 54 ans et 30 ans d’ancienneté, le bonus disparaît pour 82% des HOMMES et 90% des Femmes.

Alors en conclusion, que dire? Restons vigilantes et solidaires!?

IN MEMORIAM

Marie-Thérèse Cuvelier. 7 mai 1923 – 5 octobre 2005.

Juriste, grande féministe, membre de PO.

On se souviendra que dans les années ’60 les hôtesses de l’air de la SABENA luttaient contre une limite d’âge sexiste (40 ans), contre une «Commission Esthétique» et pour obtenir la pension des navigants dont les hôtesses étaient exclues.

Les hôtesses de l’air ont du lutter devant les plus hautes juridictions pour atteindre leurs buts. Dans ce combat c’est Marie-Thérèse Cuvelier qui les a défendues avec succès.

En juin 2003, le B.C.F.H. (Belgian Corporation of Flying Hostesses) en association avec P.O. a rendu hommage à Marie-Thérèse Cuvelier au cours d’une séance organisée à Amazone.

Projet de garde alternée

La Chambre des députés et députées examine depuis mai 2005 le projet de loi, déposé par L. ONKELINX, Ministre de la Justice, relatif à la garde alternée des enfants en cas de divorce.

Précédemment les tribunaux privilégiaient de confier la garde à la mère, accordant un droit de visite au père avec garde des enfants un week-end sur deux.

Actuellement l’hébergement alterné a de plus en plus de succès mais n’est envisagé que lorsque les deux parents sont d’accord.

Le projet de loi a pour but d’éviter que le parent qui demande la garde alternée doive démontrer la pertinence de sa demande.

Celui ou celle qui s’y opposera devra prouver en quoi la solution est inappropriée.

Les chiffres disponibles montrent que seule une minorité de pères (moins de 30%) demandent la garde alternée mais que s’ils font cette démarche les juges la leur accordent en général.

Avec la montée de quelques mouvements d’hommes «masculinistes» qui d’ailleurs essaient maintenant de se faire appeler «humanistes», nous sommes en droit de nous interroger sur les intentions véritables de CERTAINS des hommes qui REVENDIQUENT cette garde alternée! Ne serait-ce pas une arme contre leur «ex», contre les femmes qu’ils considèrent avoir trop de pouvoir?

Pour mémoire nous pouvons, en parallèle, souligner que de nombreuses pensions alimentaires restent impayées, que les mères ont parfois été victimes de leur mari omnipotent?

Le débat sera animé et peut-être pas toujours au mieux des intérêts de l’enfant!

Prix INANNA

L’association Inanna a notamment pour mission la promotion des droits et de l’émancipation de toutes les femmes et en particulier les femmes issues des populations migrantes mais aussi le développement de la solidarité entre toutes les femmes et la valorisation de l’expression politique, intellectuelle et artistique des femmes.

En collaboration avec Amazone, l’ASBL lance un prix qui récompensera tous les 2 ans une femme qui par ses écrits ou ses actions milite pour l’avènement d’un monde plus juste, pour la répartition équitable des ressources de la planète et qui porte en même temps le combat du respect des droits des femmes au coeur de son engagement.

Le prix sera octroyé le 16 octobre à NAWAL EL SAADAWI, écrivaine et féministe égyptienne qui fut précédemment conseillère aux Nations Unies pour le programme d’aide aux femmes en Afrique et au Moyen-Orient. Comme souligné avec humour sur le site http://www.afrik.com/article4622.html «Nawal El Saadawi a commis toutes sortes de crimes: elle a écrit 27 livres – des nouvelles, des romans, de la poésie, des essais – ainsi que des articles qui «encensent la liberté». Elle avoue des penchants philosophiques et revendique sa condition de «femme libre à une époque où l’on ne tolère que les esclaves». Pour tout cela, Nawal El Saadawi, médecin et écrivain égyptien reconnu, est appréhendée à son domicile du Caire le 6 septembre 1981 et emmenée à la prison des femmes de Kanater?».