Congeler ses ovocytes, solution miracle pour concilier carrière et maternité?

La une de BusinessWeek sur les femmes qui congèlent leurs ovules pour mener leur carrière

Deux géants de la Silicon Valley, Facebook et Apple, vont faciliter pour leurs employées la congélation d’ovocytes, en leur payant ce traitement qui permet aux femmes d’avoir des enfants plus tard. Nouvelle potion magique pour les femmes ou illusion d’optique?

La mesure laisse quelque peu sceptique la chroniqueuse du New York Times Claire Cain Miller: «En déboursant ainsi pour permettre aux femmes de retarder leurs grossesses, les employeurs aident-ils à atteindre un équilibre entre carrière et maternité, ou bien aident-ils les politiques à ne pas prendre les mesures qui résoudraient le problème, comme le congé parental, les moyens de garde d’enfants, ou encore une flexibilité dans les modalités du travail». Et certaines ajoutent: et si on incitait un peu plus les pères à prendre leur part du boulot dans l’éducation des enfants et les tâches domestiques? (Pour mémoire, en France les femmes y consacrent 4h30 par jour contre 2h30 pour les hommes.)

De son côté, le professeur Bertrand Vergely, philosophe et théologien, estime que ces compagnies «se servent en réalité de cette proposition pour gagner de l’argent: les femmes deviennent encore plus corvéables, déchargées du souci de la maternité, et peuvent en cela se consacrer corps et âme à l’entreprise. (…) ce gain de productivité, caché sous une enveloppe féministe, donne une excellente image à l’entreprise. (…) Il est également très difficile de critiquer les entreprises, protégées par leur apparent combat pour l’égalité et les progrès des femmes, sans passer pour un réactionnaire sexiste.»

Mais certaines femmes en sont ravies: ainsi, sur le site américain Eggsurance, on trouve de véritables odes d’amour à la pionnière Sheryl Sandberg et un engagement: «nous allons utiliser toutes les nouvelles technologies à notre disposition pour nous aider à atteindre tous nos rêves.»

Source: Extraits de m.tv5monde.com/…

Menace de mort sur une féministe aux Etats-Unis

Anita Sarkeesian

Anita Sarkeesian, influente vidéoblogueuse spécialiste de la représentation des femmes dans les jeux vidéo, a annulé la tenue d’une conférence à l’université de l’Utah après une menace de tuerie. «Les féministes ont gâché ma vie et j’aurai ma revanche, pour moi et pour ceux qu’elles ont lésés», a écrit un étudiant dans un courrier électronique adressé à plusieurs responsables du campus, promettant «la plus grande tuerie dans une école de l’histoire américaine. Nous vivons dans une nation de trouillards émasculés trop effrayés pour mettre au défi les viles harpies féministes qui cherchent à nous détruire. Le féminisme s’est emparé de chaque aspect de notre société, et les femmes comme Sarkeesian veulent nous punir de ne serait-ce qu’avoir l’idée d’être des hommes…».

Le combat d’Anita Sarkeesian n’est pas nouveau: fin mai 2009, elle crée le compte FeministFrequency sur YouTube et met en ligne sa première vidéo. Fin juin 2009, elle lance le site feministfrequency.com, dont le but est de «déconstruire la représentation des femmes dans les médias». Son blog est spécialisé en sociologie des médias en traitant notamment de la représentation des femmes dans la culture populaire. Ses vidéos analysent l’usage de dispositifs narratifs et de clichés pour décrire les femmes dans la culture populaire.

En 2012, elle lance un appel aux dons sur le site Kickstarter afin de réaliser une nouvelle série sur la représentation des femmes dans les jeux vidéo. L’objectif, fixé à 6 000 dollars, est dépassé: plus de 158 000 dollars sont récoltés. À la suite de son appel, elle est harcelée moralement (menace de mort, de viol, insultes sexistes, détournement de photos en images pornographiques…). Un internaute crée un jeu consistant à la battre jusqu’à la défigurer.

Source: edition.cnn.com/…

Madame «la Présidente»

A l’Assemblée nationale, début octobre, se sont opposés Julien Aubert (UMP) et Sandrine Mazetier (PS), alors présidente de séance. Le premier refusait d’utiliser les termes «Madame la Présidente» au moment de prendre la parole, prônant le respect de la langue dictée par l’Académie française et l’appelant à la place «Madame le Président». Sandrine Mazetier avait rappelé au respect du règlement.

Pour son attitude, le député s’est vu priver d’un quart de son indemnité parlementaire (environ 1400 euros) du mois d’octobre. L’UMP a réagi, publiant une tribune dans Le Figaro. Les quelque 140 députés signataires demandent au Président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, d’annuler la sanction, qu’ils jugent disproportionnée. Ils rappellent «l’importance de la liberté d’expression au sein de l’hémicycle.» Ils ont dû être bien déçus à la lecture d’une mise au point, publiée par l’Académie. En effet, celle-ci commence, par une déclaration de bienveillance envers les nouveaux termes féminins, et elle se termine par une absolution générale: que chacun-e fasse à sa guise, respecte l’autre et aille en paix. Elle a donné raison à Madame la présidente. Elle considère que «l’indifférence juridique et politique au sexe des individus» doit prévaloir (ce qui revient à prôner l’usage du masculin pour l’Académie) mais demande cependant à chacun de «s’incliner devant le désir légitime des individus». Cette décision s’inscrit dans le processus de féminisation des métiers et des fonctions, engagé en 1935 et la 8e édition du dictionnaire. C’est ainsi que l’Académie nous autorise depuis à utiliser les mots factrice, avocate ou pharmacienne.

Quant au député sanctionné, il se voit victime d’une novlangue «idéologisée» par la gauche. Il envisage de saisir le Conseil constitutionnel ou la Cour européenne des droits de l’homme.

Sources: www.liberation.fr/… et www.lefigaro.fr/…

Egalité femmes/hommes: peut-être en 2095…

Il faudra attendre… 2095 pour atteindre l’égalité entre les femmes et les hommes sur le plan professionnel, selon le dernier rapport annuel sur le fossé entre les genres du Forum économique mondial (WEF). Depuis 2006, les inégalités dont souffrent dans le monde les femmes en matière économique et d’emploi ont peu diminué, souligne le WEF, en précisant que leurs opportunités dans ce secteur atteignent aujourd’hui seulement 60% de celles des hommes. Pourtant, «Seules les économies qui offrent un accès complet à tous leurs talents resteront compétitives et prospéreront» estime le fondateur et dirigeant du WEF, Klaus Schwab.

L’étude du WEF, qui couvre 142 pays, montre en revanche que les inégalités entre les femmes et les hommes ont reculé dans les secteurs de la santé et de l’éducation. Mais elles restent très importantes en matière de participation à la vie politique: les femmes comptent pour seulement 21% des décideurs politiques dans le monde. Dans le classement des pays les plus égalitaires sur tous les plans, on retrouve en tête, sans surprise, les cinq pays du nord de l’Europe. La Belgique se classe 10ème et la France 16ème. Les États-Unis occupent le 20e rang et la Grande-Bretagne le 26e. Le Yémen reste en queue de classement.

Source: www.liberation.fr/…

Les Kurdes syriens proclament l’égalité hommes-femmes

Des femmes kurdes, non loin de Kobané, en Syrie. - Photo Aris Messinis / AFP

Les autorités locales dans les régions kurdes de Syrie ont promulgué un décret garantissant aux femmes les mêmes droits que les hommes.

Les femmes et les hommes doivent être «égaux […] dans tous les aspects de la vie publique et privée», proclame le texte.

Le décret balaye une série de droits allant de l’interdiction de se marier avant 18 ans, ou contre son consentement, aux conditions de travail et rémunérations qui doivent être égales à celles des hommes en passant par le congé maternité garanti jusqu’au troisième enfant. Il condamne également les «crimes d’honneur», les «violences et discriminations» contre les femmes et interdit la polygamie.

Enfin, le décret garantit aux femmes les mêmes droits que les hommes en matière d’héritage et pour se porter témoin devant les tribunaux. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), les femmes kurdes syriennes ne touchaient jusqu’alors aucun héritage.

Ce décret est «un affront aux lois passées par le groupe État islamique qui sont extrêmement discriminatoires à l’égard des femmes», a estimé le directeur de l’OSDH Rami Abdel Rahmane. Le nouveau décret constitue «une étape majeure pour la région, dont la société tribale a longtemps été régulée par des mœurs sociales conservatrices», a-t-il ajouté.

Les Kurdes du nord-est de la Syrie ont ainsi décidé de prendre le contre-pied du groupe armé terroriste Daech, lequel sème la terreur et a décrété un «califat», appliquant une version ultra-marginale de la charia dont les femmes et les minorités religieuses sont les premières victimes.

Source: www.fait-religieux.com/…


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L’écart salarial: 20% à 25% par heure dans le secteur privé

Couverture du rapport 2014 «Ecart salarial entre les femmes et les hommes en Belgique»

Tous secteurs confondus, l’écart salarial entre hommes et femmes par heure de travail est de 10% en 2011 comme en 2010, écart en légère baisse par rapport à 2008 et 2009 (11%) et à 2007 (12%). Dans le secteur privé, cet écart se creuse considérablement: en 2011, les hommes gagnent par heure 25% de plus que les femmes s’ils sont employés et 20% de plus s’ils sont ouvriers.

Sur base annuelle, l’écart est bien plus important, quoiqu’en baisse par rapport aux années précédentes: 22% tous secteurs confondus. Ceci est dû au temps partiel, bien plus répandu chez les femmes.

Plusieurs facteurs expliquent l’inégalité des revenus: le travail à temps partiel, l’éducation, l’âge, la composition de famille, l’origine et la ségrégation sur le marché du travail. Ainsi 45,9% des femmes travaillent à temps partiel, contre seulement 10,3% des travailleurs ; 9,4% de la partie explicable de l’écart salarial est attribué à la présence (ou à l’absence) d’une nationalité étrangère. Les femmes sont davantage présentes dans les secteurs les moins bien rémunérés et leur ancienneté est moindre que celle des hommes. Mais une partie de l’écart salarial demeure inexpliqué: à formations, anciennetés et âges égaux, les femmes gagnent moins que leurs homologues masculins dans la même profession.

Douze recommandations politiques concluent le rapport de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes: contrôler et adapter la neutralité de genre dans les classifications de fonctions, combattre les choix d’études stéréotypés, postes vacants proposés aux femmes comme aux hommes par les services de placement professionnel, éliminer les obstacles qui entravent l’accès au marché du travail (ré-insertion facile, meilleures possibilités de combiner travail, famille et vie privée), s’attaquer aux pièges à l’emploi, améliorer le congé parental et mieux le répartir entre les partenaires, des garderies abordables, de nouvelles mesures pour briser le plafond de verre, des investissements en formations, plus de transparence dans les négociations salariales individuelles, une attention accrue aux groupes vulnérables, renforcer les statistiques relatives à l’écart salarial.

Source: L’écart salarial entre les femmes et les hommes en Belgique. Rapport 2014

En France, les succès scolaires des femmes ne dopent pas leur carrière

Stéréotypes dans les jouets: la moto pour un garçon, le ménage pour la fille

En France, les femmes sont plus diplômées que les hommes, leur taux d’activité est identique chez les jeunes, mais elles sont moins nombreuses à décrocher un contrat à durée indéterminée (47 % contre 60%) et leur salaire est inférieur de 8 à 18 % selon le diplôme.

C’est ce que révèle une étude de l’Institut national d’études démographiques, lequel en impute la première responsabilité aux stéréotypes de genre subsistant dans les manuels scolaires. Ces derniers offriraient dès le plus jeune âge une représentation sexuée des activités, au détriment des femmes.

En outre, la charge des affaires privées creuse les inégalités. Les auteurs pointent le cercle vicieux: les salaires plus faibles, le temps partiel et le chômage incitent les femmes à investir davantage la sphère domestique, et réciproquement, cet investissement les éloigne du marché du travail.

Source: Christelle Hamel, Wilfried Rault, Les inégalités de genre sous l’oeil des démographes, Population & Sociétés, n°517, décembre 2014

Prendre des risques – un métier d’homme ?

Selon les dernières statistiques de l’OCDE analysées par le Boston Consulting Group (BCG), le ratio est aujourd’hui de 48 auto-entrepreneuses pour 100 auto-entrepreneurs dans le monde. L’entrepreneuriat féminin progresse, aussi bien dans les pays industrialisés qu’émergents (sauf en Inde et au Brésil). Dans les premiers, la crise et le chômage a poussé le mouvement, ainsi que des programmes incitatifs (accès aux financements et structures d’accompagnement). Dans les pays en développement, l’auto-emploi est souvent une nécessité pour les femmes. Le ratio y est de 85 femmes ayant monté leur affaire pour 100 hommes. L’accès au micro-crédit et au transport les aident dans cette direction.

Mais les femmes consacrent moins de temps à leur entreprise que les auto-entrepreneurs hommes. Certaines choisissent ce statut pour mieux équilibrer vie professionnelle et personnelle. Par conséquent, leur société dégage moins de bénéfices et les femmes embauchent moins et se paient moins que les hommes (NDLR avec les conséquences à long terme, notamment sur leur pension). L’égalité entre les genres reste donc à atteindre!

Adapté de Lysiane Baudu

En Indonésie, il faut passer un test de virginité pour devenir policière

En Indonésie, les femmes qui veulent devenir policières doivent se plier à un test de virginité. Pour Nisha Varia, directrice des Droits des Femmes au sein de HRW, « ce test est invasif et abusif. Il n’a aucune incidence sur la capacité à être une bonne policière ». Au nom de la convention des Droits de la l’Homme, Human Rights Watch dénonce cette pratique jugée humiliante et discriminatoire.

Source: Marie Gathon dans www.levif.be

Ce n’est pas un enfant qui plombe la carrière d’une femme, c’est son conjoint

De nombreuses études montrent que la carrière des femmes pâtit du fait qu’elles ont des enfants. Mais une nouvelle étude réalisée auprès de 25.000 hommes et femmes diplômés de la Harvard Business School, tend à montrer que ce qui ralentit réellement les femmes, ce n’est pas leur progéniture, mais bien un mari peu coopérant. Il existe en effet une corrélation entre le fait qu’un conjoint fasse toujours passer ses ambitions en premier et une carrière peu épanouissante pour la femme. Plus de 70% des hommes s’attendaient à ce que leur carrière soit prioritaire sur celle de leur femme, et leurs attentes n’ont pas été déçues. Par contre, seules 3 à 7 % des femmes s’attendaient à ce que leur carrière passe en premier.

Dans slate.com, Jessica Grose rappelle qu’en 2005, Linda Hirshman avait donné un conseil controversé aux femmes ambitieuses: http://prospect.org/article/homeward-bound-0 épouser un homme qui a moins bien réussi qu’elles. En anglais, on parle de marry down, c’est-à-dire se marier avec quelqu’un qui a moins de «potentiel» et qui gagne moins que vous. Ce conseil est peut-être cynique, mais non éloigné de la réalité: beaucoup de femmes qui occupent de hautes fonctions dirigeantes ont effectivement un mari qui ne travaille pas.

Source: www.slate.fr/…