Dans une quinzaine de pays d’Afrique et du Moyen-Orient, les mutilations génitales féminines, – quoique en déclin,- demeurent encore une pratique courante qui risque de faire trente millions de victimes dans les dix ans à venir. L’Unicef publie à ce sujet un rapport inédit et détaillé, basé sur des enquêtes réalisées sur les 20 dernières années dans 29 pays, là où vivent plus de 90 % des femmes excisées dans le monde: 125 millions de femmes et de fillettes y sont excisées.
Même si des lois ont été votées dans la plupart des pays concernés pour interdire toute forme de mutilations sexuelles, la tradition se perpétue car «les femmes ont peur d’être discriminées, d’être rejetées par le groupe, … et de ne pas trouver de mari». Pourtant, dans la plupart de ces pays, la majorité des femmes et des filles veulent abandonner la pratique et le rapport montre que les hommes manifestent aussi une volonté d’y mettre fin. Il faut donc encourager et accompagner un changement collectif et notamment impliquer les hommes.
In fine, pour l’UNICEF, NON à la médicalisation des excisions par des professionnels de la santé.
Une tendance qui se développe rapidement. Certes, la pratique est ainsi moins douloureuse et moins risquée, «mais les risques qu’encourent les fillettes ne sont pas juste d’ordre médical, rappelle Laurent Duvillier. C’est un contrôle de leur sexualité. C’est une atteinte à leur intégrité physique, à leurs droits fondamentaux et à leur avenir. Nous défendons un abandon total de l’excision sous toutes ses formes.»
Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Mutilations génitales féminines/excision: aperçu statistique et étude de la dynamique des changements, UNICEF, New York, 2013
www.unicef.org