Prix Nobel de la Paix 2011: trois femmes du sud

Ellen Johnson-Sirleaf, présidente du Liberia et première femme élue à la tête d’un pays africain, Leymah Gbowee, une autre Libérienne, militante pour la paix et responsable du mouvement pacifiste «Women of Liberia Mass Action for Peace» et Tawakkol Karman, une Yémenite active dans la défense des droits humains, fondatrice en 2005 du groupe «Femmes journalistes sans chaînes» ont reçu le Nobel de la Paix 2011.

Depuis sa création, en 1901, seules douze femmes s’étaient vues décerner le Prix Nobel de la Paix.

Sexisme symbolique – Faut-il supprimer le mot «mademoiselle»?

Formulaire sexiste: Mademoiselle

C’est la nouvelle campagne, lancée conjointement avec les «Chiennes de garde», de l’association française «Osez le féminisme»: le retrait de la case « mademoiselle » dans les formulaires administratifs. « Ça peut paraître un détail, mais c’est très symbolique des inégalités, explique Julie Muret, membre de l’association. Cela oblige la femme à exposer une situation personnelle et familiale. » Elle note également « la connotation condescendante » du terme, alors que les hommes n’ont pas à choisir entre « monsieur » et « damoiseau », voire « jeune puceau ». Remarquons au passage notre retard par rapport aux féministes du Nord: l’Allemagne par exemple a abandonné la distinction, et le mot « Fräulein » n’y est quasiment plus utilisé.

Lire: bigbrowser.blog.lemonde.fr/2011/09/27/faut-il-supprimer-le-mot-mademoiselle/

Le nouveau manifeste des féministes

Le 5 avril 1971, 343 femmes signaient dans le Nouvel Observateur un manifeste pour réclamer «l’avortement libre». Parmi celles que Charlie Hebdo a rebaptisées «les 343 salopes», Simone de Beauvoir, Delphine Seyrig, Catherine Deneuve, Françoise Sagan osaient écrire: «Un million de femmes se font avorter chaque année en France… Je déclare que je suis l’une d’elles.»

Quarante ans après cet appel des «343», un collectif de 343 femmes publie dans «Libération» un texte contre les inégalités d’aujourd’hui. Convaincues que l’idée reçue affirmant que l’égalité des genres est acquise n’est qu’un mythe, et qu’il n’y a qu’à regarder autour de soi pour se rendre compte qu’il n’en est rien, elles s’attellent à réveiller les consciences. Pour ces femmes militantes, l’égalité homme-femme est un enjeu politique qui n’est pas gagné d’avance, même si nous devons beaucoup aux pionnières. C’est pourquoi le manifeste d’aujourd’hui, intitulé «L’égalité maintenant!», porte sur l’avortement mais aussi sur les violences sexistes, les retraites et les salaires «inférieurs à ceux des hommes», sur les tâches ménagères si mal partagées, la maternité obligatoire ou les portes du pouvoir trop souvent fermées… le patriarcat n’est pas mort, le combat continue!

www.liberation.fr/societe/01012329402-le-nouveau-manifeste-des-feministes

A lire aussi:

  • «Notre ventre nous appartient», le Manifeste de 1971 en intégralité en pdf.
  • «L’égalité maintenant! 343 femmes s’engagent»: le manifeste de 2011, en pdf

« Bruxelles pionnières »

Trop peu de femmes lancent leur entreprise. L’asbl «Bruxelles pionnières» va donc encourager leurs initiatives et l’entrepreunariat féminin au sein de la région de Bruxelles-Capitale. Cette nouvelle structure, qui disposera d’un budget de l’ordre de 500.000 euros, compte accompagner en trois ans une soixantaine de projets en émergence, une trentaine de projets en pré-incubation ainsi qu’une vingtaine de nouvelles entreprises de services innovants dirigées par des femmes.

Alors… foncez, Mesdames!
http://www.bruxellespionnieres.org

Organiser la résistance: manifeste pour les droits des Femmes

Les droits des femmes sont de plus en plus soumis aux pressions de fondamentalismes réactionnaires et religieux dans le monde. Ces mouvements sont devenus puissants au cours des dernières années; ils disposent actuellement de larges moyens, mettent en œuvre des stratégies et acquièrent toujours plus d’influence dans les forums internationaux relatifs aux droits humains.

Exemplatif à cet égard: ce séminaire de plusieurs jours organisé au début de 2011 par Family Watch International (mouvement républicain conservateur aux Etats-Unis: site): des diplomates africains délégués à l’ONU y ont été invités, tous frais payés, en vue de les influencer vers une vision d’inspiration religieuse et de droite, visant à restreindre les droits sexuels et les droits des femmes en général.

Les droits des femmes et l’égalité entre femmes et hommes furent dès lors fortement soumis au feu pendant les sessions ultérieures des Commissions des Nations Unies «Statut de la Femme» et «Population et Développement». Ainsi, celle-ci spécifie dans ses conclusions que les droits des femmes sont subordonnés aux coutumes nationales relatives aux convictions religieuses.

Le fondamentalisme réactionnaire et religieux s’affirme à travers le monde. Grandes sont les différences entre mouvements, mais tous s’attaquent aux droits des femmes. S’en suivent une restriction des droits sexuels et de santé reproductive, de l’autonomie, de la liberté des femmes, et de leur participation à la vie publique et économique, un droit de la famille discriminatoire et davantage de violence à l’encontre des femmes. Sous prétexte de retour aux valeurs «traditionnelles» de la famille et de la communauté, ces mouvements prônent l’inégalité entre femmes et hommes, des rôles strictement séparés selon le genre, et un rôle restreint de la femme, notamment cantonnée au foyer. La présence et le statut particulier dont bénéficient des institutions religieuses, tels le Vatican et l’Organisation de la Conférence islamique, dans les institutions internationales, notamment aux Nations Unies, constituent un facteur important de leur impact dans les forums internationaux. Ce phénomène est renforcé par la baisse généralisée du soutien au droit des femmes et par la capacité déclinante des organisations de femmes à exercer une influence au sein de ces institutions.

Réagissons! Le fondamentalisme conservateur et religieux doit être combattu. Les organisations de femmes doivent recevoir des fonds pour pouvoir remplir à fond leur rôle de défense des droits des femmes. Les droits humains des femmes ne peuvent pas être subordonnés à la tradition, aux coutumes ethniques ou à la religion. L’égalité et la liberté sont les principes fondamentaux de tous les droits humains et les droits des femmes sont des droits humains.

Le Conseil des Femmes francophones, en partenariat avec le Vrouwenraad, a dès lors émis un manifeste (en partie reproduit ci-dessus), complété par des revendications (www.cffb.be/toutes-les-actualites/98-manifeste-pour-les-droits-des-femmes).

Rejoignez-nous en signant ce manifeste via Facebook (http://www.facebook.com/#!/groups/151018241654489/) ou en envoyant un courriel de soutien au Conseil des femmes (cffb@amazone.be).

Une artiste engagée

À l’occasion de la Journée Internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, vernissage de l’exposition de peintures de Fatoumata Sidibé «Les Masques parlent aussi» le vendredi 18 novembre 2011 à partir de 18h30, à la Amart Louise Gallery, 34 rue Dejoncker à 1060 Bruxelles.

Présence de l’artiste les 19 et 25 novembre de 18h à 20h00 et le 27 novembre de 14h à 18h

Polygamie et charia annoncées en Libye

«Les femmes se révoltent contre la décision du CNT et s’adressent à l’ONU», par Nabil Benali: l’une des principales composantes des forces rebelles, l’organisation des femmes dénommée « Les femmes de la Libye libre » (Nisa’a libya al hurra) a saisi le Comité des droits de l’Homme de l’ONU et publié un communiqué dans lequel elle se dit «choquée» par les propos du président du Conseil national de Transition (CNT), Mustapha Abdeljalil, qui a promis d’instaurer la charia et d’abroger la loi interdisant la polygamie. Selon cette organisation, le discours d’Abdeljalil n’était pas à la hauteur des événements, notamment parce qu’«il a spolié les femmes libyennes du droit de choisir librement leur époux, ouvertement, publiquement et de manière dictatoriale».

Printemps des Hommes… annonce d’un hiver pour les Femmes? …grâce à l’intervention des forces européennes et aux frais des contribuables européens!

Lire plus: sisyphe.org/spip.php?article4031

Le coup de patte de Mo

Faut pas râler, Mo, c’est pas ta faute si certains amis «progressistes» sont vraiment persuadés que l’égalité Homme/Femme, c’est fait, plus besoin de lutter! «On ne va pas me dire qu’à travail égal, il n’y a pas salaire égal», écrivait l’un de ces amis, pourtant très porté sur le social.

Alors pourquoi les Femmes Prévoyantes Socialistes (FPS), demandent-elles au prochain Gouvernement les arrêtés qui concrétiseraient l’application de la loi du 12 janvier 2007, intégrant la dimension du genre dans l’ensemble des politiques fédérales? Et vite, tant que survit encore ce Fédéral à compétences réduites! Pour répondre à mon estimé «ami progressiste» les FPS demandent, notamment, que l’on mette fin aux discriminations des travailleurs à temps partiel en matière de sécurité sociale (chômage, pension), essentiellement défavorables aux femmes. Sait-on que la Convention de l’Europe sur la Prévention et la Lutte contre la Violence à l’égard des Femmes et la Violence Collective n’est toujours pas transposée dans le droit belge? Nous n’en sommes pas à la situation de certaines femmes au Congo, par exemple, mais les violences conjugales frappent rarement le sexe dit fort.

Non, le sexisme n’est pas mort, cher ami progressiste: en outre, il n’y a toujours pas de loi spécifique pour le sanctionner, comme la loi de 1981 contre le racisme et la xénophobie.

Et pourquoi ne créerait-on pas un organe de contrôle de la publicité, indépendant bien sûr, pour lutter contre l’hypersexualisation de la société et les images stéréotypées?

Mais quand on voit que, parmi les «négociateurs» qui doivent concocter les nouvelles règles de notre avenir politique, il n’y a plus une seule femme, comment ne pas être plutôt pessimiste?

Mo

L’Agenda 2012: à offrir ou s’offrir!

L’agenda féministe 2012 de l’Université des Femmes «Mesdames, tournez!» vous conte les premiers pas des pionnières et de leurs héritières, l’appropriation de la vidéo par les femmes ou encore les compétences des techniciennes. Elles ont dû faire preuve d’ingéniosité, de courage et de patience pour imposer leur présence et leurs idées dans une invention, un nouvel art et ses métiers: le cinéma, dont leurs confrères masculins ont tenté, depuis les prémices, de les tenir éloignées et dans lequel ils ont voulu minimiser leur intervention.

Prix: 9€ – Format: 10 x 15 cm. En vente dans les bonnes librairies et à l’Université des Femmes asbl – 10 rue du Méridien à 1210 Bruxelles – Tél.: 02-229.38.25

info@universitedesfemmes.be Compte: 001-1118659-34 (Frais d’envoi pour la Belgique: 1,83 ¤)