Dimanche 27 mars, 2 manifestations se sont croisées. Une des marches était organisée par un nouveau collectif d’étudiant-es qui affirmaient représenter «le nouveau visage de la lutte contre l’avortement». Ces jeunes, en citant des déclarations du pape, demandent que soit abolie la loi du 3 avril 1990 dépénalisant partiellement l’avortement en Belgique. Cette loi permet une interruption volontaire de grossesse jusqu’à la 12ième semaine de gestation après un délai de réflexion de 6 jours à dater du premier contact avec le médecin. Au delà, l’IVG n’est autorisée que si la santé de la patiente est en danger ou si le foetus est atteint d’une malformation grave ou d’une maladie réputée incurable.
Les délais imposés par la loi actuelle sont basés sur des faits scientifiquement avérés, dont les jeunes «anti-avortement» – qui se disent soutenus par leur foi et «par le respect de la vie (humaine)» – semblent ignorer la portée: jusqu’à 12 semaines, l’embryon qui mesure environ 8cm n’a aucune possibilité de vie autonome, et se distingue difficilement des embryons d’autres espèces animales (ci-contre on constate la similitude entre un embryon humain et un singe).
Les réactions ou les perceptions conscientes (perception de la douleur par exemple) sont en outre impossibles avant la 24ème semaine, l’écorce cérébrale foetale (cortex) n’étant pas fonctionnelle avant. Il n’existe pas non plus d’ondes cérébrales régulières avant ce stade du développement. Il est tout de même paradoxal de parler d’être humain sans cerveau «humain» !
Même si l’avortement ne doit pas être pris à la légère, et si on privilégiera évidement d’autres formes de contraceptions, il reste comparable à d’autres interventions chirurgicales entraînant l’ablation de chair ou de partie d’organe. Par contre ne pas pouvoir mettre fin à une grossesse non désirée, voire résultant de violence, pénalise lourdement la femme pour le reste de son existence et peut également peser sur tout un équilibre familial et/ou professionnel.
http://archives.lesoir.be/societe-partisans-et-opposants-a-la-depenalisation_t-20110327-01ARKG.html
http://www.ulb.ac.be/cal/ivg/download/igv_final.pdf