Salaires de femmes!

Une analyse syndicale relative aux salaires des femmes (voir www. ituc-csi. org) démontre que les femmes ayant des enfants gagnent en moyenne un tiers de moins que leurs homologues masculins et rencontrent des obstacles spécifiques de carrière. L’étude souligne l’importance sur la progression professionnelle du déséquilibre dans la participation aux tâches ménagères; les mères reçoivent 68% du salaire des hommes de même qualification et les femmes en général 74%; d’un autre côté, des employeurs n’hésitent pas à rogner sur les congés de maternité et continuent à faire passer des tests de grossesse illégaux avant l’embauche. Une autre étude a été menée par le World Economic Forum (WEF) concluant que moins de 5% des entreprises sondées sont dirigées par un CEO féminin, aucune en Belgique, la Finlande est l’exception avec 13% d’entreprises. Sans surprise, les femmes travaillent surtout aux échelons les plus bas sauf en Norvège. Toutes les entreprises interrogées disent compter au moins 40% de dirigeants féminins parce qu’elles y sont légalement obligées! (www. weforum. org)

Le temps partiel, c’est mauvais pour le moral

Le temps partiel subi est facteur de syndromes dépressifs. C’est la principale conclusion d’une étude publiée par l’INVS et réalisée entre 2002 et 2003. Le rapport entre temps partiel et dépression n’est pas forcément nouveau. Par contre, la distinction entre le temps partiel subi et choisi est une première. L’enquête montre que les syndromes dépressifs sont particulièrement forts en cas d’activité partielle subie par le travailleur: 11,2% des personnes interrogées déclarent ainsi souffrir de ces troubles.

Voir Le Figaro du 24 février 2010

Ecrasons la femme! Ou l’intolérable misogynie des religions

Yvon Toussaint Journaliste et écrivain, ancien directeur et rédacteur en chef du «Soir» rappelle que Voltaire faisait feu des quatre fers dans son combat contre «le despotisme de l’esprit». Et la rage de l’Eglise à vouloir tout régenter, voire même tout dogmatiser. C’était un temps où, face à l’écritoire, on n’avait pas peur des mots. Voltaire est donc accoutumé à dire l’Infâme pour l’Eglise catholique, le mot signifiant sans ambages qu’il la considérait comme vile, intolérante, abjecte et détestable. «Rien ne m’interdit de paraphraser l’expression voltairienne et de glisser de l’infâme à la femme pour exprimer l’intolérable misogynie dont les religions, toutes les religions, font preuve. Certes, il faut convenir que toutes les religions ne nous menacent pas également, ici et maintenant.

La faculté de pouvoir discriminer les femmes, de les humilier, les clôturer, les infantiliser, les mutiler, dépend de l’histoire ou de la géographie, comme d’un certain nombre d’égarements et de perversions mentales propres à tel ou tel culte. En vérité je vous le dis, les deux branches de la pieuse tenaille qui menacent nos filles et nos compagnes, sont une minorité d’islamistes emportée par un élan prosélyte et un catholicisme revanchard qui pourrait se croire en situation de rependre du poil de la bête. Comment ne pas admettre, par simple honnêteté intellectuelle, que le signe que constitue le port d’un voile – et a fortiori celui d’une burqa – renvoie à une symbolique ô combien explicite: celle d’une soumission de la femme à l’homme, d’une culture ségrégationniste, d’un ensevelissement?»

http://archives.lesoir.be/contrepieds-ecrasons-la-femme-_t-20100409-00VDAR.html
http://blog.sansdieucestmieux.info/ (12/4/2010)

Maternité et allaitement

Dans son éditorial du 8 mars , la rédactrice en chef du Soir, Béatrice Delvaux remarquait que la société ne renvoyaient plus les femmes aux fourneaux avec mépris mais que c’était pire, plus subtil et plus meurtrier de les coller au plancher ou les scotcher au plafond, les reléguer dans des emplois peu qualifiés et faire en sorte qu’elles restent rongées par un sentiment de culpabilité «femme-mère»; parmi les solutions d’amélioration elle cite l’introduction de la garde alternée en cas de divorce. Par ailleurs à côté des timides propositions constructives qui voient le jour, que penser des poussées insidieuses et culpabilisantes envers les femmes qui ne souhaitent pas avoir d’enfants (voir l’article «Faut-il être mère pour être reconnue femme?» sur le site de www.ripostelaique.com n°130) ou envers les femmes qui ne souhaitent pas allaiter ou allaiter dans un court laps de temps?

Conférences de Leïla Babès: Femme et islam

Dans le cadre de son séminaire de sensibilisation à l’islam dans une perspective historique et sociopolitique, l’ASBL Dakira organise un cycle de conférences:

«La condition de la femme en islam: approche socio-historique» le 28 avril à 19h.
«La question du voile: le voile démystifié» le 05 mai à 19h.

Leïla Babès est professeure de sociologie des religions à l’Université catholique de Lille. Franco-algérienne, intellectuelle attachée à la critique scientifique des textes et à la conception de la liberté, elle se définit comme une «musulmane laïque». Elle est l’auteur entre autres de Liberté, égalité et droits des femmes avec Tareq Oubrou (Albin Michel, 2002), Le voile démystifié (Bayard 2004).

Auditoire H1302 du Bâtiment H (Campus du Solbosch-ULB) – 50, Av F. Roosevelt – 1050 Bruxelles, PAF: 5 ¤

Dépénalisation de l’avortement

Le 3 avril la loi Lallemand-Michielsen, dépénalisant partiellement l’avortement, avait 20 ans. Les femmes ne meurent plus suite à un avortement pratiqué clandestinement dans des conditions sanitaires dangereuses. Les victimes d’incestes ou de viols ne sont plus doublement punies et chaque femme a, avec l’apport supplémentaire de la libéralisation de la contraception, théoriquement acquis le droit de disposer librement de son corps, le droit à la santé.

A l’occasion de cet anniversaire, les passions émotionnelles de mouvements «pro-vies» y compris des prêtres, des militants d’extrême droite et des groupuscules de plusieurs pays européens se sont manifestées dans le cadre d’une «marche pour la vie». Soutenue par le nouveau chef de l’église catholique belge, A. J. Léonard, les manifestants ont entamé aussi bien des chants mystiques que des déclarations subjectives et outrancières telles que des comparaisons avec les camps d’exterminations nazis ou des affirmations sur les traumatismes et séquelles psychologiques post-IVG. Il s’agit là de campagnes de culpabilisation et d’influence envers les femmes comme les pratiquent la Pologne ou l’Irlande. Parallèlement, une«Marche pour le droit à l’avortement en Europe» a été organisée par plusieurs associations laïques, féministes et syndicales le 1ier avril; elle était assortie d’une «Lettre ouverte aux Etats européens ne reconnaissant pas le droit à l’avortement et à l’Union européenne». Sources: Le Soir du 29 mars (p3 et édito p4); La Libre Belgique du 26 mars (p12)

http://www.youtube.com/watch?v=03UVucLnNcA
http://www.rtlinfo.be/videos/13h/146403

Jump Forum

Le 29 avril Jump organise à Bruxelles un séminaire sur «the extraordinary impact of women in the economy». Les oratrices sont des femmes impliquées à haut niveau dans la vie professionnelle. Informations, coordonnées et ensuite les actes sont disponibles sur le site http://www.forumjump.be/files/forum2010/annonce2010.pdf

Métier non traditionnel

Depuis début avril, le Port de Bruxelles a engagé la première éclusière en Belgique La jeune femme commence une formation sur le tas auprès de plusieurs écluses afin d’être polyvalente. Dans cet environnement entièrement masculin, ce métier demande un «certain tempérament» afin de ne pas se laisser impressionner par les«coups de gueule de certains mariniers» affirme le capitaine du port; une seconde recrue devrait la rejoindre prochainement car sur 22 candidat-es, 2/3 sont des femmes.

Voir article dans Le Soir du 9 avril 2010

Prages

Le projet européen Prages «Practising gender equality in science» vient de publier «Guidelines for gender equality programmes in science» réalisé par l’italienne Marina Cacacede l’ASDO; ce guide est disponible auprès de info@asdo-info.org.

«Le temps partiel a incontestablement un genre, le genre féminin»

Si, pour beaucoup de femmes, le travail est désormais la norme, le temps plein ne l’est toujours pas: en 2006, plus de 80 % des salariés à temps partiel étaient des femmes. «Le temps partiel a incontestablement un genre, le genre féminin, constate l’entrepreneuse Geneviève Bel dans un rapport présenté en 2008 au Conseil économique et social. Près d’une femme active sur trois travaille à temps partiel, contre un homme sur vingt seulement. Et du nord au sud de l’Europe, aucune autre forme d’emploi n’est à ce point sexuée.»

Par Anne Chemin dans le Monde du 6 mars 2010.