Femmes et Technologies de l’Information et la Communication (TIC)

Le réseau ADA organise le 19 novembre à Bruxelles à partir de 13h30, un séminaire concernant la faible présence de jeunes et en particulier de jeunes femmes dans les formations et les métiers de l’informatique. Un ensemble d’experts du monde des entreprises, de l’administration, de l’enseignement et de la Commission Européenne viendront confronter leurs expériences et proposer des pistes de solutions. L’utilisation d’un réseau pour favoriser le recrutement constitue un outil de premier ordre.

Pour en savoir plus, consulter le site: http://www.ada-online.be

Une femme importante en Iran

Azar Majedi est présidente de l’Organisation pour la libération des femmes en Iran. Elle affirme lors d’une récente interview qu’il existe un grand mouvement de protestation contre le régime en Iran et qu’il est composé d’ouvriers, de féministes, de jeunes luttant pour mettre fin aux restrictions et pour la liberté culturelle. De même, un mouvement laïque important y existe; elle déclare encore s’opposer au port du voile qui est «l’outil et le symbole de l’oppression et de l’asservissement de la femme»…

«De plus aujourd’hui, il est devenu la bannière du mouvement islamique: beaucoup de femmes en Occident et ailleurs portent le voile pour afficher leur position politique, pour protester contre la politique américaine et occidentale. Je me bats contre le voile et dénonce sa nature; de plus je suis pour l’interdiction du port du voile par les mineures; un enfant n’a pas de religion; c’est la religion de ses parents qu’on lui inculque; le voile limite le développement physique et intellectuel de la fillette et doit être interdit. Je suis aussi favorable à l’interdiction de la burka partout; cependant, je ne pense pas que le port d’autres styles de voile par les adultes doive être interdit sauf dans les lieux et institutions publiques, sinon on limiterait le droit des individus à choisir leur religion et leur tenue vestimentaire. Une interdiction totale aurait un effet négatif plutôt que positif et ne permettrait pas d’atteindre la concrétisation des droits et libertés des femmes; il faut se battre contre les 2 pôles du terrorisme… le mouvement islamique et l’agression américaine afin d’ouvrir les yeux des femmes qui ont soi-disant choisi librement ce symbole comme prise de position politique.»

La cinquième édition des «Indicateurs clés du marché du travail»

Parmi ses objectifs, l’OIT a pour mission d’identifier les défis mondiaux de l’emploi dans un contexte où les possibilités de travail décent sont très recherchées dans le monde entier. Ce rapport donne un meilleur aperçu de ce que l’OIT appelle le «travail décent» à savoir celui qui tout en étant productif apporte une juste rémunération, la sécurité sur le lieu de travail et une «protection sociale pour les familles». L’étude propose aussi de nombreux indicateurs dans des domaines tels que le chômage, le chômage des jeunes, celui de longue durée, les travailleur et travailleuses à temps partiel, l’emploi par secteur…

Les différentes sections de ce nouveau rapport peuvent être téléchargées sur le site de l’OIT

En Belgique aussi inégalité au travail

Des statistiques qui viennent d’être publiées par le Bureau fédéral du Plan montrent que la proportion des femmes sur le marché du travail est passée en 20 ans de 37% à 44% MAIS que la part des femmes dans les heures de travail croit moins vite que leur part dans l’emploi.

La proportion des femmes parmi les plus de 50 ans enregistre en revanche une forte augmentation passant de 12,5 à 19,2%. Leur part dans les compétences (mesurées par le niveau de diplôme) est quant à elle, tout au long de la période étudiée, plus élevée que leur part dans l’emploi. Cette constatation fait s’interroger l’Institut pour un développement durable «Ne s’agit-il pas là d’un gaspillage, alors même que les besoins de personnes compétentes sont croissants, et n’est-ce pas la preuve que l’égalité des genres est encore loin d’être atteinte sur le marché du travail?»

Réseau européen des migrations

La Commission vient de présenter une proposition de décision instituant un Réseau européen des migrations (REM). Celui-ci aura pour objectif de satisfaire les besoins des institutions communautaires, des autorités et institutions des pays membres ainsi que le grand public en informations sur l’immigration et l’asile, en fournissant des informations actualisées, objectives et fiables, en vue d’appuyer l’élaboration des politiques et la prise des décisions dans ces domaines dans l’Union européenne». Les points de contact nationaux seront désignés par les États membres eux-mêmes. Nous rappelons à cette occasion que les femmes demandeuses d’asile peuvent se prévaloir de raisons spécifiques liées à leur genre afin de demander l’asile pour se protéger par exemple, de violences sexuelles et de l’exploitation pornographique de jeunes femmes.

Consultance en matière de «diversité»

Dans le cadre de la gestion de la diversité et de la lutte contre les discriminations dans l’emploi, le Ministre de la Région wallonne J-C Marcourt a prévu un budget spécifique pour le financement de consultants agréés ou d’actions de mise en oeuvre; la Région vient ainsi d’agréer l’organisme «Pour la Solidarité» (www.pourlasolidarite.be) en tant que consultant à côté de cinq autres structures. Leurs missions consisteront à accompagner les entreprises dans le cadre de l’analyse et du diagnostic de la situation de l’entreprise en termes d’égalité des droits et de traitement sur les «critères de genre, d’origine, de handicap et d’âge mais également sur les pratiques de management.» Remarquons que le critère du genre est toutefois transversal et ne cadre pas avec «une minorité»:

  • l’implémentation d’une politique de «gestion de la diversité»
  • le suivi et l’évaluation de cette politique
  • l’engagement dans un processus de labellisation éventuel.

Plus d’informations sur les aides: http://emploi.wallonie.be/themes/emploi/diversité.html

Rent a wife

Vous lisez bien mais ce n’est pas une suggestion de notre part…

Un jugement «historique» pour nos annales: en septembre dernier le Tribunal de commerce de Bruxelles a condamné la société de location de DVD par correspondance «DVD Post» et l’agence de marketing Emakina pour la campagne «Rent a wife» jugée discriminatoire envers les femmes. Ce jugement est peu banal à plus d’un titre: d’abord dit le lobby du secteur de la pub «il est très rare que des campagnes publicitaires litigieuses fassent l’objet d’actions en justice»; ce sont d’habitude plutôt les instances d’autodiscipline de la pub qui interviennent dans ce genre d’affaires. Ensuite comme le remarque le responsable de l’Institut pour l’Égalité des Femmes et des Hommes (IEFH) dont émane la plainte, «c’est la première fois que des comportements sexistes sont définis dans un cadre juridique par un juge sur base de l’ancienne loi anti-discrimination; c’est un très bon point pour toutes les organisations de défense des femmes et pour tous les hommes et les femmes qu’un tel sexisme a choqués. Ce précédent fera date». Nous l’espérons vivement…

La campagne de pub incriminée proposait aux hommes, via un site, de «louer une femme parmi 9.500 profils disponibles et de la faire livrer à domicile»; le texte ajoutait qu’il était même possible de s’en faire livrer plusieurs sur la même journée ou de procéder à son échange.

Bien entendu Emakina arguait, comme d’autres auteurs de publicité sexistes ou à relent pornographique précédemment, avoir fait appel à l’humour et au second degré. Souvenez vous de l’exemple navrant de notre Ministre Vanvelthoven et de sa «Ginette»! C’est l’excuse habituelle… Oseraient-ils le faire pour d’autres publics discriminés pour leur couleur de peau, leur religion ou leurs préférences sexuelles? Nous en doutons et imaginons aisément le tollé qui s’en suivrait. Mais en ce qui concerne la femme et son corps, tout semble permis, tellement «normal», tant on est habitué à ces publicités qui proposent parfums, lingeries, voitures, alcools… en exhibant des femmes lascives!

Petit-déjeuner de la libre pensée au Parlement européen

Durant les semaines de session plénière du Parlement européen, se sont tenus les petits déjeuners chrétiens;voici à présent maintenant les petits déjeuners de la libre-pensée. L’eurodéputée belge Véronique De Keyser est à l’origine de cette initiative.

Tout récemment, une trentaine de député-e-s, d’assistant-e-s et de fonctionnaires ont débattu du thème «L’égalité des sexes prime sur la liberté de religion». Le sujet était inspiré des conclusions d’un rapport récent du Conseil québécois du Statut de la Femme qui s’est longuement penché sur cette question. En effet au Québec étaient privilégiés jusqu’ici en la matière «les accommodements raisonnables» qui n’étaient pas toujours très égalitaires. Le premier Ministre québécois vient d’annoncer qu’il allait faire amender la Charte des Droits de la Personne pour consacrer la subordination de la liberté religieuse à l’égalité entre les sexes. Le groupe a reconnu qu’en Europe, nous avions besoin d’un débat structuré au niveau des États à ce sujet. Les religions doivent respecter sans restriction nos droits fondamentaux.

Journée internationale contre les violences faites aux femmes

Le 25 novembre est la Journée internationale contre les violences faites aux femmes. De nombreuses manifestations auront lieu à travers le monde. On nous signale quelques manifestations en Belgique, dont la marche du 26/11 départ rue de l’Industrie à 10H30/11h (métro Arts/Loi), pour la paix et contre les violences faites aux femmes (Organisatrice Maddy Tiembe de l’asbl AFEDE).

Sur la même page…

Nous avons été choqués de voir sur la même page WEB du journal La Meuse l’annonce du drame de Charleroi et une photo de deux pin-up fort légèrement vêtues. Sans vouloir prôner une «pudeur» rigoriste et désuète, on aurait tout de même espéré que la Presse ait la décence de ne pas mélanger les genres… Nous vous laissons apprécier la pertinence de cette juxtaposition:

«Charleroi samedi 27 octobre 2007. Le corps de la jeune étudiante carolo d’origine pakistanaise, abattue en pleine rue à Lodelinsart, sera rapatrié à Islamabad. Vendredi, ses amis lui ont un rendu un dernier et vibrant hommage. Mais tous ont peur de représailles du frère de Sadia, le tireur présumé.

Les camarades de classe de Sadia lui ont rendu hommage, hier matin, dans les murs de la haute école où la jeune fille terminait ses études. Son ami n’a pu participer à cette cérémonie, par crainte d’éventuelles représailles. Quant à l’auteur présumé des faits, le propre frère de Sadia, il court toujours…

Hier matin, pour les amis et les camarades de classe de Sadia Sheikh, la peur d’éventuelles représailles était aussi lourde que la douleur d’avoir perdu une amie pleine de joie de vivre, trop tôt disparue dans des conditions tragiques, tuée à coup de carabine.

Une balle a également blessé sa s?ur cadette, Sarya. La jeune fille de 18 ans, avait voulu s’interposer entre le tireur et Sadia. Sarya est toujours hospitalisée, tandis que le tireur a disparu dans la nature et aurait même quitté le territoire belge.

Ses amis, mais aussi des parents d’élèves lui ont rendu hommage par des textes chargés d’émotion. Le climat d’une vendetta socioculturelle passée d’âge a durement frappé les esprits.»

Nous aurions préféré la dignité du style des élèves de l’HEPCUT, camarades de classe de la jeune étudiante martyre, dont nous reproduisons le communiqué:

«Le lundi 22 octobre dernier, notre compagne de classe et amie, Sadia SHEIKH, Belge d’origine pakistanaise, a été sauvagement abattue pour avoir refusé le mari pakistanais qu’on voulait lui imposer. Pour lui rendre hommage et pour dénoncer cette barbarie, nous organisons une marche silencieuse le mercredi 14 novembre 2007 de 10h00 à 12h00. Nous comptons sur votre présence massive et solidaire pour dénoncer cette attaque sauvage contre les droits humains essentiels.»

Les élèves de 3è droit de l’HEPCUT – http://sadia12.skyrock.com/

Quelques constats:

  • les faits sont horribles et il est tragique que ce qui est relaté ici comme «fait divers» (et qui est plutôt un symptôme de la gravité de l’état de dégénérescence de notre société) fasse assez peu d’écho dans la société civile…On attend une «Marche Blanche» pour condamner massivement, sans appel et sans hésitations ce type de dérive des «traditions religieuses»…
  • la présentation indécente sur la page WEB, est symptomatique de la perte de repères de notre société: les droits des Femmes sont bafoués au nom de la Tolérance, de la Liberté (mais de qui?) et du relativisme culturel. La poursuite de la lutte pour affirmer les principes inaliénables d’égalité entre Hommes et Femmes semble n’être l’affaire que d’une minorité de militant(e)s qui n’est prise au sérieux que par une poignée d’hommes et de femmes…les autres étant soient convaincus que «tout est fait, tout est acquis», ou au contraire «que tout est déjà irrémédiablement perdu», et les autres…étant tout simplement opposés à cette égalité. Les Femmes continuent encore et toujours à être présentées comme des marchandises à consommer…du regard ou autrement…ce qui ne contribue sûrement pas à clarifier leur statut d’égales aux Hommes.
  • l’absence d’analyse et de prévention: tout l’historique du drame montre que son issue était parfaitement prévisible mais que l’on n’a pas su crier assez fort pour l’empêcher; ce silence camoufle la complicité passive de toute la société belge vis-à-vis des crimes perpétrés par des personnes d’une autre origine culturelle contre les leurs. Pourtant, ne pas dénoncer, ne pas s’opposer, n’est-ce déjà collaborer? Nous nous demandons comment les autres jeunes filles de Belgique pourront elles encore revendiquer leur liberté et l’égalité, et faire confiance aux LOIS de ce pays pour les protéger?

La Tolérance zéro à l’encontre des violences familiales et de toutes les formes de manœuvres d’infériorisation des femmes demande un arsenal juridique plus puissant et plus diversifié:

  • la stricte application de lois réglementant la publication d’images et de propos sexistes et/ou incitant à manquer de respect aux Femmes (et aux Hommes aussi, car les considérer tous comme voyeurs obsédés sexuels n’est pas un compliment) et la poursuite systématiques de ceux qui les commettent.
  • le vote d’une loi affirmant la prévalence des principes légaux d’égalités entre Hommes et femmes sur toute autre règle ou coutume traditionnelle, sectaire ou religieuse.
  • l’instauration d’un droit à dénoncer et poursuivre les auteurs de menaces et/ou de sévices à l’encontre dune femme (ou d’un homme) pouvant être engagé par d’autres témoins que la victime elle-même, celle-ci étant souvent paralysée par son appartenance familiale, ethnique, religieuse ou tout autre lien affectif.

Marche Mondiale des Femmes

La Coordination Bruxelloise de la Marche Mondiale des Femmes, active depuis début 2005, rassemble une trentaine d’associations. Elle organisera le 23/11/ 2007 sa matinée d’échanges aux Ateliers des Tanneurs à 1000 Bruxelles, pour donner suite une fois encore à ses revendications en matière d’emploi, d’accueil de la petite enfance, de mobilité, de santé sexuelle et reproductive, de logement et de violences faites aux femmes. Six tables (pour six thèmes) réuniront représentants locaux et régionaux, politiques et d’associations de femmes, afin de constater les avancées dans ces différents domaines. Trente personnes ont aussi pu participer aux séances plénières organisées les 9/11 et 16/11 au Parlement bruxellois.