Les femmes de lettres, oubliées des programmes scolaires

Ces dix dernières années, les œuvres imposées au bac L (NDLR: baccalauréat littéraire) – la seule pour laquelle il existe une liste obligatoire – ont toutes été écrites par des hommes. Et en France, rares sont les auteures à se faire une place dans les cours de Français. Certes, elles ont été moins nombreuses au cours des siècles passés, en raison des obstacles mis en évidence par Virginia Woolf dans Une chambre à soi: dépendance financière vis-à-vis de l’époux et lutte contre les idées reçues de l’époque (les femmes censées être moins intelligentes que les hommes). Mais depuis, elles ont acquis leurs lettres de noblesse, dont une série de Prix Nobel: Selma Lagerlöf, Grazia Deledda, Sigrid Undset, Pearl Buck, Gabriela Mistral, Nelly Sachs, Nadine Gordimer, Toni Morrison, Wislawa Szymborska, Elfriede Jelinek, Doris Lessing, Svetlana Alexievitch. Pas sûr qu’elles soient fort évoquées dans nos cursus scolaires!

Et les lettres françaises peuvent s’enorgueillir aussi: Christine de Pisan, Louise Labbé, Simone de Beauvoir, Marie Noël, Andrée Chedid, Anne Perrier, George Sand, Geneviève Serreau, Nathalie Sarraute, Anne Philipe, Marguerite Yourcenar, Madeleine Bourdouxhe, Ariane Lefort, Amélie Nothomb et notre poète belge Colette Nys-Mazure récompensée de moult prix et dont nous reproduisons une citation: «L’écriture assume cet écartèlement: enracinée au secret de l’humus d’une expérience strictement individuelle, elle s’efforce de dépasser l’anecdote pour croître et déployer ses branches entre terre et nuages, entre la boue et les oiseaux. La sente voudrait rejoindre les voies carrossables comme les ruisseaux vont aux fleuves vers la mer, l’océan battant les rives d’un continent à l’autre». Merci Colette!

Etudier des auteures femmes «c’est très important pour la formation de l’identité des filles: elles ne sont pas obligées de s’identifier aux grands hommes pour exister», défend Michèle Idels. Sans chercher une parité, la moisson est suffisamment large pour y trouver de quoi enseigner.

Source: www.liberation.fr/societe/2015/04/24/les-femmes-de-lettres…

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