Plusieurs études confirment la persistance des inégalités entre hommes et femmes

Trois études récentes nous offrent un regard concordant sur les inégalités persistantes relatives à la situation des femmes dans le monde et en France.

1. Sur 173 pays étudiés, 155 présentent encore au moins une loi handicapant les possibilités des femmes dans la vie économique ; 943 différences légales ont été dénombrées. Dans 100 pays, des restrictions existent en matière d’accès à l’emploi ; dans 18 pays, les maris peuvent encore légalement empêcher leur épouse de travailler à l’extérieur. Néanmoins, en l’espace de deux ans, des progrès ont été engrangés dans 65 pays.

Source: Highlights from Women, Business and the Law 2016 , Getting to Equal

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2. L’analyse de la situation économique détecte aussi des inégalités persistantes: l’accès à l’emploi progresse mais «on constate que les femmes restent une variable d’ajustement privilégiée dans un contexte de libéralisation et de crise économique». Plus souvent au chômage, elles ont aussi plus de risque de perdre leur emploi. L’emploi des femmes reste cantonné aux postes les moins valorisés, dans l’agriculture, le commerce et les services. Elles sont moins payées et davantage touchées par la pauvreté. Aux Etats-Unis, le taux de pauvreté des femmes était de 14,5% contre 10,9% pour les hommes (2011). Et surtout, les femmes continuent de faire des doubles journées.

Source: Attané Is (dir), L’Atlas mondial des femmes, Institut national d’études démographiques, éd. Autrement

3. Le conseil économique social et environnemental (CESE) de France a dressé en un panorama inédit de la place des femmes dans les organisations de la société civile représentées au CESE.

La part des femmes dans les exécutifs des organisations ne progresse que très lentement et une division sexuée du travail persiste. Il existe un déficit de modèles féminins, la figure traditionnelle du militant restant très largement masculine. Il se conjugue, sous l’influence de l’éducation et des normes sociales, à une tendance des femmes à sous-évaluer leurs compétences, à culpabiliser lorsque leur engagement déborde sur la sphère familiale, aboutissant à une autocensure, voire un sentiment d’illégitimité confortés par un entre soi masculin et le contournement encore trop fréquent des règles mises en œuvre pour favoriser la parité.

Les organisations ne prennent pas encore suffisamment en compte les thématiques plus spécifiques aux femmes, tant professionnelles (égalité professionnelle, conciliation des différentes sphères de la vie etc.), qu’économiques («taxe rose») ou sociales (remboursements de certaines pilules contraceptives etc.).

Source: Guichet, Cl, Les forces vives au féminin

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