2007, année européenne de l’égalité des chances pour tous

Comme notre Bulletin l’avait déjà annoncé, 2007 devrait donner un grand élan à la marche vers plus d’égalité dans les faits. Le Comité économique et social européen a récemment rendu un avis sur la proposition du Parlement et du Conseil européens pour sa mise en œuvre effective. Nous relevons quelques commentaires et observation; en positif, il s’agit de la réaffirmation que l’instauration de l’égalité des chances est une priorité de la politique européenne.

Le Comité insiste sur le fait «qu’il convient de se pencher sur les différences de degré et de portée de la protection anti-discriminatoire en fonction des différents motifs de discrimination.» Le Comité recommande vivement que chaque type de discrimination (fondée sur le sexe, la race ou l’origine ethnique, la religion ou les convictions, un handicap, l’âge ou l’orientation sexuelle) soit interdit dans les domaines de l’emploi, de la formation, de l’enseignement, de la protection sociale, des avantages sociaux ainsi que de l’accès aux biens et services, sans quoi une hiérarchie serait créée entre les groupes»

La Porte Ouverte insiste quant à elle, sur le fait que l’égalité des sexes est transversale parce que genre et sexe traversent toutes les autres catégories d’inégalité et de discrimination et que la recherche de plus d’égalité et de justice envers les femmes ne peut être mise sur le même pied que celle des groupes minoritaires; rappelons d’ailleurs si besoin est que constituant la moitié de l’humanité, nous ne pouvons pas considérer les Femmes comme groupe minoritaire!

Toutefois le Comité fait remarquer que cette année sera l’occasion de mettre l’accent sur ceux qui sont oubliés y compris les jeunes et les enfants ainsi que «les gens qui sont victimes de discriminations multiples pour plusieurs raisons».

Nous insistons ici aussi sur le langage qui parle de jeunes et d’enfants en amalgamant les sexes, masquant le fait que les fillettes et les jeunes filles sont victimes de discriminations supplémentaires spécifiques.

Une femme à la tête d’un empire économique

Liz Mohn règne sur le groupe Bertelsmann, géant mondial des médias avec le rang de cinquième groupe médiatique mondial. Bien que mère de 3 enfants, elle se consacre toujours à la gestion de cet empire qui compte 76.000 salariés dans 63 pays. Aidée du clan familial et de managers qu’elle choisit personnellement, elle résiste à la mode «people», se refusant aux déclarations publiques superficielles sur ses performances de «busyness woman», et préférant, en «femme de cœur», présenter plusieurs fondations philanthropiques dont elle assure le parrainage.

Une autre grande dame

Une pionnière de la défense de l’égalité pour les femmes est décédée récemment à Washington. La grande féministe Betty Friedan avait écrit en 1963 «La femme mystifiée» qui fit beaucoup de bruit et eut une renommée internationale. Ce livre donna un élan important à la lutte pour plus d’égalité. Elle avait fondé il y a déjà 40 ans la «National Organization for Women» (NOW)

Faire carrière: mission impossible pour les Femmes d’Europe?

C’est sous ce titre que le numéro de mars de Trends-Tendances ainsi que la newsletter de RH Tribune (Relations Humaines) relatent que l’UBS Europe Business Monitor a mené une enquête dans plusieurs milliers de grandes entreprises européennes.

À la question de savoir quelles pratiques ont été mises en œuvre afin de favoriser l’accès des femmes aux postes de direction, les dirigeants répondent comme mesure la plus utilisée l’offre d’un système d’heures plus flexibles. En Belgique, ce sont 57% des répondants qui ont privilégié cette réponse .Or nul n’ignore que la «flexibilité» profite le plus souvent à l’employeur, qui dispose ainsi de son personnel selon ses critères et son propre intérêt!

La seconde mesure la plus répandue est la mise en place d’une politique encourageant la promotion professionnelle à tous les niveaux (33%) et la troisième vise à offrir des modules de formation aux femmes de retour d’un congé de maternité

Les revues Newsweek et Trends-Tendance relatent que contrairement aux USA, l’Europe «tue ses femmes à coup de gentillesse» en leur offrant de plus longs congés de maternité, puis en les incitant à prendre un congé parental complémentaire via une politique fiscale qui décourage un second revenu, associé parfois à des subventions visant à les inciter à rester à la maison. L’Europe «dilapiderait ainsi son talent féminin»: beaucoup d’entre elles ne reprennent jamais leurs fonctions. En outre, rares sont les entreprises qui offrent à leur personnel des deux sexes des conditions de travail leur permettant vraiment de combiner facilement vie professionnelle et familiale, sans constituer un frein à l’embauche ou à la promotion en défaveur des femmes, et en particulier des mères.

Or, tant que le partage des tâches domestiques ne sera pas totalement entré dans les mœurs, l’essentiel de celles-ci et de l’éducation des enfants continueront de reposer sur les femmes. Qui plus est, au lieu de les aider à réaliser leur carrière, l’Europe tend à les reléguer dans du travail à temps partiel moins valorisé et mal payé. Celles qui veulent lutter contre la discrimination se retrouvent paralysées par des lois qui favorisent en fait les employeurs.

Les articles précisent encore (études de l’OIT et de l’OCDE à l’appui) que «congé de maternité = employeur dissuadé», la longueur prévisible de ces congés dissuadant les employeurs à engager les Femmes et les promouvoir. L’article belge publie toutefois quelques réactions de dirigeantes belges qui nuancent ces constatations.

STERE/O: faire la chasse aux stéréotypes de sexe dans l’Europe élargie

Mené en partenariat avec la France, l’Italie, L’Allemagne, la Hongrie et la Bulgarie, le projet STERE/O est centré sur l’impact des stéréotypes de sexe dans la division du travail. Il vise à analyser comment les stéréotypes culturels distribuent et spécifient les rôles et les places affectés à chaque sexe; afin de donner plus de recul quant à la réalité de la «vieille Europe», on examinera une situation comparée des stéréotypes à l’œuvre dans la sphère du travail à l’Est et à l’Ouest. La matière collectée et analysée servira à l’élaboration d’un guide des pratiques pour l’égalité entre femmes et hommes au travail, qui sera largement diffusé en 2006

Information reprise du site de «Retravailler-Liège», ASBL et organisme d’insertion socioprofessionnelle: http://www.retravailler-liege.be/

Egalité des chances entre les femmes et les hommes en Turquie

Lors d’un colloque à Ankara, le Commissaire européen chargé de l’Emploi, des Affaires sociales et de l’Égalité des Chances, Monsieur V. Spidla a, dans son discours, insisté sur le fait que malgré les progrès, les femmes sont toujours victimes de discriminations dans la vie quotidienne, de violences surtout dans la sphère privée; alors que l’égalité entre les femmes et les hommes est un droit fondamental de l’Union européenne et le fondement d’une société pluraliste.

Le Commissaire, en brossant un rapide tableau de la situation des femmes dans les pays de la Communauté, a fait ressortir que l’écart de rémunération restait important entre le sexes et qu’une ségrégation sectorielle importante en était une des causes; que les femmes étaient aussi quatre fois plus présentes dans le travail à temps partiel qui offre très souvent des conditions moins favorables qu’un emploi à temps plein; que les tâches ménagères continuaient à leur incomber principalement, ce qui se traduit par des difficultés pour concilier vie professionnelle et vie familiale.

Des problèmes subsistent en Turquie a-t-il fait remarquer, entre autres, l’analphabétisme reste élevé, près d’un cinquième des femmes ne savent ni lire ni écrire en Turquie, ce taux allant jusqu’à 50% dans les régions rurales d’Anatolie; le pourcentage de femmes actives ne cesse de diminuer mais l’économie souterraine occupe un nombre «disproportionné»de femmes. Cela signifie que les femmes bénéficient peu de la protection assurée par le droit du travail et ne profitent pas de ses importantes adaptations au droit communautaire. Pour la Commission, l’égalité des chances entre femmes et hommes est une priorité des négociations d’adhésion.

Hommes à marier

Le journal «Métro» rapportait le 22 mars les résultats d’une enquête récente menée auprès d’un échantillon de célibataires par le bureau d’études MINTEL. Les rapports au sein du couple sont en train de changer, les schémas de comportement dictés par le rôle social se confondent et ce sont désormais les hommes qui veulent se marier et mener une vie de famille: 39% pensent qu’une relation stable est la chose la plus importante dans la vie, une opinion partagée par seulement 26% de femmes.

Un homme sur cinq est préoccupé par le mariage pour seulement 15% des femmes. Les hommes disent rechercher de plus en plus la sécurité alors que les femmes célibataires plus aventurières préfèrent voyager et découvrir de nouvelles choses, conclut le rapport.

ADA, les femmes et l’informatique

La quatrième édition de Digitales se profile à l’horizon: ces 1er, 2 et 3 juin, nous vous invitons toutes et tous à rejoindre ADA, dans les locaux d’Interface 3, 30 rue du Méridien à 1210 Bruxelles, pour trois jours d’échanges, d’ateliers, de séminaires et de découvertes autour de la thématique Femmes et Nouvelles Technologies. GRATUIT! http://www.stormy-weather.be/digitales-2006/reservations.php3?%20lang=fr%20

Les élections communales approchent

Comme nous le faisons traditionnellement, nous désirons faire connaître à toutes et tous les destinataires de notre publication les noms de ceux et celles de nos MEMBRES dont la candidature est présentée aux prochaines élections, à savoir les élections communales d’octobre 2006. Nous leur demandons de se faire connaître en personne et par écrit en temps utiles au siège social de la PO avec tous les renseignements nécessaires à l’information (commune, parti, place sur la liste, nom utilisé?).

Afghanistan: la retraite de la guerrière

En Afghanistan, Bibi Ayesha a durant 25 ans protégé non seulement sa famille mais aussi sa tribu et ses voisins de toute sa vallée natale.

Sous le nom de guerre de «Commandant Kaftar», elle est entrée en guerre juste après l’invasion de l’Armée Rouge à la fin des années ’70 par le fait qu’elle avait appris le maniement des armes grâce à son père comme aînée des enfants. Au fil du temps, les hommes de la vallée se sont mis sous ses ordres.

Après le départ des Soviétiques et la fin de la guerre civile dans le milieu des années ’90, elle a poursuivi le combat au côté du Commandant Massoud; elle dit maintenant que les Talibans étaient pires que les Russes.

À 55 ans, elle vient de rendre une partie de ses armes après avoir négocié avec les Nations Unies. Elle continue pourtant à distribuer ses ordres à partir de chez elle et espère qu’un jour prochain, le gouvernement lui offrira un poste à sa mesure.