Faire carrière: mission impossible pour les Femmes d’Europe?

C’est sous ce titre que le numéro de mars de Trends-Tendances ainsi que la newsletter de RH Tribune (Relations Humaines) relatent que l’UBS Europe Business Monitor a mené une enquête dans plusieurs milliers de grandes entreprises européennes.

À la question de savoir quelles pratiques ont été mises en œuvre afin de favoriser l’accès des femmes aux postes de direction, les dirigeants répondent comme mesure la plus utilisée l’offre d’un système d’heures plus flexibles. En Belgique, ce sont 57% des répondants qui ont privilégié cette réponse .Or nul n’ignore que la «flexibilité» profite le plus souvent à l’employeur, qui dispose ainsi de son personnel selon ses critères et son propre intérêt!

La seconde mesure la plus répandue est la mise en place d’une politique encourageant la promotion professionnelle à tous les niveaux (33%) et la troisième vise à offrir des modules de formation aux femmes de retour d’un congé de maternité

Les revues Newsweek et Trends-Tendance relatent que contrairement aux USA, l’Europe «tue ses femmes à coup de gentillesse» en leur offrant de plus longs congés de maternité, puis en les incitant à prendre un congé parental complémentaire via une politique fiscale qui décourage un second revenu, associé parfois à des subventions visant à les inciter à rester à la maison. L’Europe «dilapiderait ainsi son talent féminin»: beaucoup d’entre elles ne reprennent jamais leurs fonctions. En outre, rares sont les entreprises qui offrent à leur personnel des deux sexes des conditions de travail leur permettant vraiment de combiner facilement vie professionnelle et familiale, sans constituer un frein à l’embauche ou à la promotion en défaveur des femmes, et en particulier des mères.

Or, tant que le partage des tâches domestiques ne sera pas totalement entré dans les mœurs, l’essentiel de celles-ci et de l’éducation des enfants continueront de reposer sur les femmes. Qui plus est, au lieu de les aider à réaliser leur carrière, l’Europe tend à les reléguer dans du travail à temps partiel moins valorisé et mal payé. Celles qui veulent lutter contre la discrimination se retrouvent paralysées par des lois qui favorisent en fait les employeurs.

Les articles précisent encore (études de l’OIT et de l’OCDE à l’appui) que «congé de maternité = employeur dissuadé», la longueur prévisible de ces congés dissuadant les employeurs à engager les Femmes et les promouvoir. L’article belge publie toutefois quelques réactions de dirigeantes belges qui nuancent ces constatations.

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