L’emploi en Europe

En 2004, 194,5 millions de personnes âgées de 15 ans et plus avaient un emploi ou exerçait une activité professionnelle dans l’Union Européenne selon un rapport publié par EUROSTAT .

Le taux d’emploi total pour la classe d’âge 15-64 ans s’est situé à 63,3% comparé à 62,4% en 2000. En 2004 le taux d’emploi des femmes a atteint 55,7%.

Le Conseil européen de Lisbonne a fixé des objectifs à long terme en matière de taux d’emploi pour 2010 à savoir 70% pour la population âgée de 15 à 64 ans et 60% pour les femmes du même groupe d’âge.

Le Conseil européen de Stockholm de 2001 a également fixé un objectif à long terme pour le taux d’emploi des personnes âgées entre 55 et 64 ans, visant à atteindre les 50% pour 2010.

Emploi et pauvreté

Le rapport de l’UNIFEM (Fonds de développement des Nations Unies pour la femme) publié dans la perspective du sommet mondial 2005 attire l’attention sur la pauvreté des femmes travaillant dans l’économie informelle, et l’impact de ce phénomène sur les efforts pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement. Ce rapport, intitulé «Progrès des femmes dans le monde – 2005:les femmes, le travail et la pauvreté» est la 3ième publication d’une série biennale lancée en 2000 pour recenser et mesurer les engagements du monde envers l’égalité femmes-hommes.

Plus de détails sur: http://www.unifem.org/resources/item_detail.php?ProductID=48

Journée Internationale pour l’Élimination de la Pauvreté

Le lundi 17 octobre s’est tenue la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté. La veille, une marche mondiale des femmes réunissait aussi en Belgique presque 5000 participants et participantes pour réclamer égalité et solidarité tout en marchant contre la violence faite aux femmes, le sexisme et la pauvreté.

C’était aussi l’occasion pour certaines des organisations participantes de faire valoir que certaines orientations politiques aggravent les inégalités.

Ainsi le maintien dans certains domaines du statut de «cohabitant» discrimine largement les femmes (les «cohabitants» étant surtout des «cohabitantes») notamment dans le droit à l’assurance chômage, avec une limite dans le temps et dans le montant des allocations

L’allocation de de revenu garanti est un autre exemple cité en ce qui concerne les travailleurs à temps partiel; bien que le système ait été revu, il se fait que moins le temps de travail est important moins le montant du complément AGR est élevé; la majorité des travailleurs à temps partiel étant des femmes, cette mesure aussi aussi se révèle discriminatoire dans les faits.

Programme européen PROGRESS en matière d’emploi et de Sécurité sociale

Le Parlement européen vient d’adopter un rapport sur la proposition de décision du Parlement et du Conseil relative à un programme communautaire en matière d’emploi et de solidarité sociale.

Le programme PROGRESS sera un nouveau programme communautaire pour l’emploi qui devra couvrir la période 2007-2013.

Il rassemblera une série de programmes d’action visant à combattre la discrimination, promouvoir l’égalité femmes- hommes, collaborer dans le cadre de la lutte contre l’exclusion sociale et enfin concernera des incitants pour favoriser l’emploi.

Au stade actuel, les aspects budgétaires restent encore à négocier en raison du manque probable de perspectives financières. Il convient donc de rester vigilant-e-s et de faire pression si nécessaire afin que la proposition de programme soit adoptée rapidement.

Mois Culture Femmes à Ixelles

En partenariat avec la Ville de Bruxelles, la deuxième édition du «Mois Culture Femmes» s’est déroulé du 2 au 27 novembre 2005 (sous l’égide de l’échevine de la culture du Patrimoine et de la petite enfance Sylvie Foucart de la commune d’Ixelles). Dans ce cadre, la journée du mardi 15 novembre fut notamment consacrée à la conférence «Comment les stéréotypes machistes se transmettent à nos enfants au travers du matériel ludique et pédagogique», avec P. Niedzwiecky, E. Seron, A. Turin et F. Meus a eu lieu le à 19h à la Chapelle de Boendael.

Ce fut également l’occasion de présenter l’album de coloriage COLORMIMI («Mais qu’est-ce qu’elles font?») de Sisca Locca.

Une lectrice nous écrit: Traité Constitutionnel Européen et publicité machiste

Nous avions écrit dans la circulaire de juin dernier que l’avocate Gisèle Halimi avait appelé à rejeter le Traité Constitutionnel Européen lors du référendum français du 29 mai 2005, sur base d’une non reconnaissance suffisante de l’égalité femme/homme par ce Traité.

Madame Sophie Coeurnelle, juriste et membre de la Porte Ouverte, nous a écrit pour manifester son désaccord face à cette prise de position, car il y est bien précisé que l’Union est caractérisée (entre autre) par l’égalité entre les femmes et les hommes (Partie I, Art. 2: «Les valeurs de l’Union») et que l’Union promeut (ente autre) l’égalité entre les femmes et les hommes (Partie I, Art. 3: «Les objectifs de l’Union»).

D’autre part, notre lectrice conteste l’interprétation de l’Article II-61 par Gisèle Halimi, car «Toute personne a le droit à la vie» ne saurait remettre en cause les droits à l’IVG, étant donné qu’en droit, la «personne», sujet de droit, est un être humain ayant vécu une naissance, né vivant ou mort-né.

Même si nous ne tenons pas à prendre parti sur l’ensemble du Traité, nous remercions Madame Coeurnelle de nous avoir fait part de ces précisions.

Par ailleurs, notre lectrice nous a envoyé copie de sa lettre de protestation au Soir, suite à une promotion passée cet été, dans laquelle le quotidien, à la recherche de jeunes talents, n’a pas trouvé une seule femme à placer dans sa photo de huit «jeunes loups» (avec la collaboration de funradio, euroclear, Parténa et, plus inquiétant, du FOREM).

Assemblée générale

Nous convions tous nos membres en ordre de cotisation à notre prochaine Assemblée générale statutaire annuelle, qui se tiendra le mardi 28 février 2006 à 18h30, local H2.165 du bâtiment H, ULB avenue Héger, Campus du Solbosch. Les personnes (H/F, membres de PO) désireuses de se porter candidates pour devenir membre de notre Comité sont invitées à nous le faire connaître par écrit; celles qui désirent soutenir une candidature nous le communiqueront en nous renvoyant pour le 15 février le formulaire ci-joint complété et signé.

Du travail et des chiffres: petit rappel

Le quotidien gratuit «Metro», publié à plusieurs milliers d’exemplaire, donnait en décembre 2005 dans son encadré «le chiffre du jour: 2,41» que le salaire brut moyen par heure des hommes est supérieur de 2,41€ à celui d’une femme qui fait le même travail. Les hommes représentent 56% du travail du marché rémunéré, mais ils encaissent 65% de la masse salariale.

La première «Générale» de l’armée belge

Danielle Levillez, pharmacienne de formation, a été élevée au grade de générale de brigade et nommée au commandement de la composante médicale, une des quatre composantes de l’armée belge. Déjà la première femme à avoir été nommée colonelle en 2002, Danielle Levillez est vice-présidente du comité évaluant la place des femmes dans l’Otan.

La féminisation de la profession médicale

Le journal LE SOIR du 4 décembre 2005 titrait «La féminisation de la profession (de médecin) complique la planification du nombre de médecins».

Le journal relatait entre autres un témoignage confirmant «un désintérêt des nouvelles générations pour la médecine générale particulièrement hors des villes». Paradoxe disait-il car en juin 2005, alors que le numerus clausus impose un quota strict, toutes les places de généralistes n’ont pas été pourvues en Communauté française. «Cette tendance est accentuée par la féminisation du métier de médecin. Aujourd’hui les auditoires de médecine comptent 6 filles pour 4 garçons. Mais la moyenne d’heures de travail prestées est très différente: d’après une étude de l’École de santé publique de L’ULB, les médecins mâles de 45 ans avoisinent les 5000 heures annuelles pour 2200 heures pour leurs cons½urs. Rien de vraiment étonnant à cela: le temps partiel choisi permet aux médecins féminins de «moins mal» concilier vie professionnelle et vie familiale. Certaines disciplines comme la dermatologie ou la pédiatrie, parce qu’elles se prêtent mieux à une pratique à domicile, seront bientôt quasi exclusivement pratiquées par des femmes. De plus, une partie importante des nouvelles générations de médecins, hommes ou femmes, sont réticentes à un régime de disponibilité permanente pour leurs patients, quitte à renoncer à une partie des revenus qui y sont liés»

Un commentaire: faut-il être choquée par le commentaire du journaliste comme s’il allait de soi que ce sont toujours les femmes, mêmes à un niveau de responsabilités et de professionnalisme comme ceux des docteur-e-s en médecine, qui doivent et souhaitent mieux «concilier» ou par le fait que, elles normalement auraient les moyens de se faire aider matériellement même pour la garde des enfants alors que beaucoup d’autres femmes n’ont ni les moyens ni une position sociale et financière suffisantes pour oser affirmer qu’elles exigent de partager la «conciliation» avec leur conjoint?

Autre commentaire: l’article ne dit pas ce que l’étude conclut à propos de la spécialisation en gynécologie. Alors qu’il nous paraît que cette profession qui concerne le corps des femmes et les décisions majeures qui parfois s’imposent (exemple avorter ou non, ligaturer ou non) devrait très majoritairement exercée par des femmes, il y a toujours une majorité de gynécologues masculins, d’une part, les places à l’entrée de la spécialisation faisant souvent l’objet de «parrainage» intensif et d’autre part aucune solution n’est apportée aux femmes qui doivent quitter leur domicile la nuit pour un accouchement alors qu’elles n’ont pas de conjoint disposé à prendre en charge les petits enfants et la gestion familiale pendant leurs heures de travail! A quand une solution?