Où est la parité hommes/femmes?

Quand on sait que, dans les 589 communes du pays, il y a seulement 36 femmes bourgmestres. Et l’on se souvient qu’il y a environ quatre-vingts ans que les femmes peuvent devenir bourgmestre (avec certaines modalités pour les femmes mariées et l’exercice du droit de police). En 1921, quatre femmes deviennent bourgmestres (Rappelons qu’à cette époque, le nombre de communes était beaucoup plus élevé qu’actuellement).

Le droit des femmes à un travail rémunéré comme garant de leur émancipation dans nos société est de plus en plus reconnu. Des lectures permettent de découvrir que cette affirmation sous-entend des politiques d’emploi dans certains pays. C’est ainsi que nous lisons par exemple, dans un rapport présenté par les Pays-Bas (qui sont loin d’être les champions en matière de travail desfemmes!) présenté à un organe des Nations Unies; il souligne l’argumentation rapide du nombre des femmes qui ont un emploi (N.D.L.R. Quel emploi? De quelle durée? Quelrevenu?); le rappoteur souligne la volonté officielle de mieux utiliser le potentiel économique des femmes (CEDAW/C/NET/2/p.63).

Avoir son indépendance économique, dans son cercle personnel et familial, même au prix peut-être d’une autre dépendance dans son cercle professionnel -qui est différent du premier- permet d’échapper à une éventuelle violence et surtout de le prévenir, notemment si cette « mutation » s’accompagne d’une émancipation psychologique.

Commémoration 2000: Louise De Craene-Van Duuren et Georgette Ciselet

Première conférence commémorative: Madame Danièle MEULDERS, professeure à DULBEA et présidente de l’Institut du Travail de l’ULB parlera de Travail des femmes XXIe siècle et Madame Dina SENSI de l’Université de Liège), docteure en sciences de l’Education parlera du Mainstreaming de genre à notre tribune à l’AMAZONE, rue du Méridien 10-1210 Bruxelles, le jeudi 12 octobre 2000 à 18h. (Le Mainstreaming est l’intégration de la notion de genre/sexe dans tous les domaines).

Nous vous invitons aussi au vernissage de l’exposition Femmes: travail, salaire et libertés (organisée par le Groupement (PO), le Mundaneum de Mons et les Archives libérales) dans la Grande Salle de l’Europe à l’Hôtel de Ville de Saint-Gilles, Bruxelles (1er étage), Place Maurice Van Meenen 39 à 1060 Bruxelles, le vendredi 20 octobre 2000 à 19h. Entrée cochère sous l’escalier de pierre extérieur.

Métro: Horta – Bus et tramway à la Barrière de Saint-Gilles: 18-48-81-82.

L’exposition sera accessible (entrée gratuite) du lundi au samedi de 10h. à 18h, jusqu’au 7 novembre.

En rappelant les anniversaires de naissance des fondatrices du Groupement, nous n’avons pas voulu en faire une simple commémoration. Les deux femmes, les deux féministes, auxquelles nous rendons hommage sont, certes, des femmes remarquables par leur action. Mais ce qui est frappant en elles, en elles deux, malgré la dissemblance de leurs personnalités et de leurs carrières, c’est leur lucidité, leur clairvoyance, le souci qu’elles avaient de l’avenir des femmes dans la société ; elles soulignaient la nécessité d’accélérer le processus d’émancipation des femmes.

L’exposition sera transférée dans le Hall communal de l’Hôtel communal de Woluwé-Saint-Lambert, 2 avenue Paul Hymans à 1200 Bruxelles où elle sera accessible du 16 novembre au 1er décembre, du lundi au vendredi de 8h. à 17h. (Entrée gratuite). Tramway 39 et 44- arrêt Chien vert.

Seconde conférence commémorative le jeudi 23 novembre 2000 à 19h à Amazone par Madame Eliane Gubin (professeure à l’ULB): Le Féminisme du XXème au XXIème siècle.

Une femme à la tête de l’ENA

On y met du temps à reconnaître les compétences ou le dévouement des femmes. C’est ainsi que nous apprenons, avec un mélange de satisfaction et d’agacement, que le gouvernement français vient pour la première fois, en septembre 2000, de nommer une femme, Madame Marie-Françoise BECHTEL, conseillère d’Etat, à la tête de la prestigieuse E.N.A. (Ecole nationale d’administration). Ce sont les mêmes sentiments qui nous animent lorsque nous constatons que bientôt (19 octobre 2000) une statue sera inaugurée à Bruxelles à la mémoire des nombreuses femmes qui ont été détenues et sont mortes au camp de Ravensbrück pendant la deuxième guerre mondiale qui prit fin en 1945.

Satisfaction, nous le disons, mélangée d’impatience parce que les féministes ne peuvent admettre d’être perpé­tuel­lement invitées à méditer sur le thème: Tout vient(à point à qui sait attendre! (Le Soir, 15 septembre 2000)

Marche 2000 contre la pauvreté et la violence

Dans le cadre de la MARCHE des femmes contre la pauvreté et la violence, notre pays participe à cette action. Elle se terminera par une journée de manifestation et d’action et notre Groupement y sera présent. Cette journée se déroulera à Bruxelles au Parc du Cinquantenaire (Métro Schuman).

Le rendez-vous de la Marche est fixé le samedi 14 octobre à 10 heures dans le parc (côté Schuman) tandis que dans l’après-midi se dérouleront une série de débats. Le Groupement belge de la Porte Ouverte y animera un ATELIER à partir de 13h sur le thème: « Femmes immigrées et violence » qui sera dirigée par Mme EXSTEYL, vice-présidente du Groupement.

On compte évidemment sur votre participation. Les organisatrices de la Marche vous indiqueront les lieux, les emplacements des ateliers et les parcours seront fléchés. La journée se terminera par une soirée à l’Ancienne Belgique de Bruxelles. Les marcheuses rejoindront New York où se déroulera la manifestation mondiale le mardi 17 octobre.

Des métiers et des femmes

C’est sans doute dans le domaine du travail manuel et du travail technique qu’on constate les disparités les plus criantes entra les travailleuses et les travailleurs. C’est sans doute aussi dans ce domaine que le déséquilibre numérique entre hommes et femmes est le plus prononcé et que la ségrégation hommes-femmes est la plus marquée.

On le voit dans la répartition des écolières et des écoliers dans les établissements d’enseignement qui préparent à ces métiers. Il n’empêche que des jeunes filles veulent s’y préparer et le ministère fédéral de l’emploi mène une campagne pour l’entrée des femmes dans les métiers « d’homme ».

Une brève séquence filmée présentée à la R.T.B.F. a donné la parole à certaines de celles qui ont réussi à vaincre le carcan de la ségrégation. Elles ont clairement expliqué qu’une de leurs motivations était le salaire toujours plus élevé dans les métiers « masculins » que dans les métiers féminins. La parole a été donnée à une soudeuse, une sapeur-pompière, une aléseuse, une maçonne, etc. Elles se sont bien intégrées dans leur milieu de travail.

Des réticences du côté des employeurs ? Une importante industrie a surmonté les préjugés et s’en trouve bien.

Le film montre le caractère suranné du primat donné à la force physique, notamment grâce au développement technique.

Une difficile intégration dans le milieu masculin ? Les difficultés ne sont pas plus insurmontables que celles auxquelles, il y a un siècle, les premières étudiantes des universités durent faire face.

Il est regrettable que le Forem (l’organisation officielle chargée de l’emploi et de la formation) doive avouer avoir suivi une politique de dissuasion à l’égard des chômeuses qui cherchaient à se frayer un chemin dans les « métiers d’homme ». (« Le Soir » 16 et 17 septembre 2000). Si l’autorité politique et les partenaires sociaux qui sont parties prenantes dans la direction de cet organisme en ont la volonté réelle, la ségrégation des sexes pourra prendre fin.

La question de l’évaluation des tâches sous ses aspects techniques demeure mais elle doit être résolue par la volonté des parties.

Jeux olympiques de Sidney

Que l’on aime ou non le vedettisme, il convient que les femmes en bénéficient comme les hommes. Il n’y a pas si longtemps les sportives se plaignaient à juste titre du manque d’intérêt des médias pour leurs activités et leurs performances.

La presse n’a pas manqué de souligner cette fois le souci des organisateurs de présenter au public des signes; c’est une femme, une sportive australienne, qui ranime la flamme olympique, par exemple; elle est, en même temps la représentante de sa communauté, celle des aborigènes d’Australie.

La délégation belge est bien « équilibrée » numériquement entre les hommes et les femmes. Et c’est une femme qui apporte à notre pays sa première médaille; et elle pratique une discipline sportive (le judo) dont les femmes étaient exclues naguère; la presse ne manque pas de souligner qu’une de nos championnes de judo assiste aux Jeux de Sydney en spectatrice alors qu’à Séoul elle-même, en tant que femme n’a pu participer aux Jeux que dans des épreuves de démonstration et non de compétition.

Un dirigeant olympique belge déclare que la période des olympiques amateurs non rémunérés est terminée; que les femmes tirent aussi profit de cette évolution.

Même quand on en est aux célébrations, il est bon de se souvenir du passé qui est souvent loin de mériter la nostalgie. On se souviendra, dans ce pays des antipodes, du sort misérable des prisonnières britanniques déportées au 19ème siècle pour peupler ces terres; venues par bateaux entiers sur lesquels elles étaient harcelées par le personnel masculin de surveillance et aussi par les déportés masculins, elles étaient « choisies » comme au marché par les coloniaux établis dans le pays et celles qui n’étaient pas « choisies » comme épouses n’avaient d’autres ressources que la prostitution. Ce souvenir permet d’évoquer la grande figure des femmes britanniques qui dénoncèrent ces conditions et se portèrent volontaires pour accompagner les convois; on citera le figure d’Elisabeth Fry.

Le livre «Deux féministes»

Le livre «Deux féministes» est un volume de 86 pages comprenant les biographies des deux féministes Louise De Craene-Van Duuren (1875-1938) et Georgette Ciselet (1900-1983), les témoignages de personnes qui les ont connues, des articles de leur plume et des photos.

En octobre 2000, il faut diffusé par le Service de l’Émancipation d’Anvers, la ville natale des deux féministes.

Il est vendu au prix de 100FB. s’il est acquis sur place (à nos réunions, au siège social sur rendez-vous, dans le cadre de l’exposition ou à la librairie féministe ARTEMYS, galerie Bortier 8 à 1000 Bruxelles (près de la gare centrale et de la bibliothèque Albertine) qui est ouverte les mardis et jeudis de 12h. à 18h., les vendredis de 12. à 19h, les samedis de 10h. à 19h.

Pour l’envoi à domicile, il y a lieu de faire le versement préalable de 150FB. par exemplaire au C.C.P. 000-0361469-33 du groupement en mentionnant: n exemplaires de «Deux féministes».

Il dépend de vous de faire de cet ouvrage un best-seller! en l’offrant à vos amis et amies.

Élections communales du 8 octobre 2000

Nous avons le plaisir d’attirer votre attention sur les candidatures de MEMBRES de notre Groupement qui ont bien voulu nous en aviser.

  • Bruxelles-ville: Lucienne MOHIN, 46ème candidate sur la liste P.R.L. du Bourgmestre
  • Saint-Gilles-lez-Bruxelles: Catherine FRANÇOIS, 11ème candidate sur la liste du Bourgmestre
  • Saint-Josse-ten-Noode: Luce HAUTIER, 12ème candidate sur la liste du Bourgmestre

On devra s’y habituer et cesser de s’étonner en constatant que, dans telle commune (ici Forest) il y a concurrence entre plusieurs femmes puisque, aux prochaines élections communales, ce sont des femmes qui sont têtes de liste des partis de la majorité sortante et des principaux partis de l’opposition. De telles situations ne sont-elles pas la «règle» quand il s’agit d’hommes?

Commémoration 2000

Louise De Craene-Van Duuren (1875-1938) et Georgette Ciselet (1900-1983)

Nous vous invitons à la seconde conférence commémorative. Madame Eliane GUBIN, historienne, Professeure à l’Université de Bruxelles, fera à notre tribune un exposé sur Le féminisme du XXème au XXIème SIECLE dans une des salles de l’AMAZONE (10 rue du Méridienà 1210 Bruxelles), le jeudi 23 novembre 2000 à 19 heures.

L’exposition Femmes: Travail, salaire, Liberté dans la salle de l’Europe à l’Hôtel de Ville de Saint-Gilles à Bruxelles (place Maurice Van Meenen à 1060 Bruxelles) se poursuit jusqu’au 7 novembre 2000 du lundi au jeudi de 14 à 18 heures (entrée gratuite).

Métro: Horta ou tram et bus 18-48-81-82 à la barrière de Saint-Gilles.

Cette même exposition, organisée par le Groupement, avec le Mundaneum et les Archives libérales aura lieu ensuite du 21 au 30 novembre 2000. Vernissage le mardi 21 novembre à 18 heures dans le Hall communal de l’Hôtel communal de Woluwé-Saint-Lambert (av. Paul Hymans 2 à 1200 Bruxelles). Du lundi au vendredi de 8 à 17 h. – le jeudi jusque 19h – Entrée gratuite.

Métro: direction Stockel – Arrêt Tomberg à partir de la gare centrale
Bus: 28 à partir de la gare du Nord.

Réflexion après les élections du 8 octobre 2000

On n’en a pas fini de commenter les résultats des élections. C’est logique puisque trois mois séparent les élections communales de leurs conséquences sur le terrain, et on évalue à l’aune de ces élections le degré de satisfaction ou d’insatisfaction du corps électoral pour les autres degrés de pouvoir. Et l’on glose sur l’incidence du type de scrutin sur la stabilité de l’exécutif qui est sans doute dans nos sociétés expérimentales siège du pouvoir politique.

En ce qui nous concerne, nous déclarons uniment que nous ne disposons pas de moyens techniques pour procéder à de telles évaluations. Ce qui nous importe, c’est de constater combien de femmes émergent dans les rangs du pouvoir et des postes de décision. Ce qui nous importe, c’est de voir une proportion accrue de femmes aux postes de décisions. L’auteure de ces lignes pense même que, devant les grands nombres et dans des conditions qui seraient normales au départ, la proportion «naturelle» hommes-femmes serait la parité à l’arrivée. Cela est sans compter le poids des traditions.

Nous avons recommandé le vote de préférence en faveur des candidates.

D’autres groupes que nous ont eux aussi, préconisé le vote de préférence pour «leurs» candidats, pour ceux à qui ils veulent donner un coup de pouce, pour ceux par lesquels ils veulent être représentés. Les chercheurs et chercheuses étudieront certainement comment ces candidats ont été représentés par les groupes en question, s’ils constatent que le vote n’a pas propulsé vers le pouvoir un nombre considérable de femmes (ce que certains traduisent en disant que «les»femmes ne veulent pas être dirigées par des femmes), il y aura lieu de se demander si le «votez femmes» a eu une portée exclusive et, si, sous le poids des traditions et de la tolérance, les partisans du «votez femmes» n’ont pas voter aussi pour des candidats masculins parce qu’il y a – c’est indiscutable – des personnes très valables parmi eux et si, au contraire, les autres groupes sélectifs n’ont pas répandu le mot d’ordre de voter exclusivement pour «leurs candidats» quelles que soient les qualités et les compétences de personnes qui n’appartiennent pas à «leur»groupe.

Ensuite, il y a les effets des élections sur la composition des pouvoirs exécutifs qui sont sans doute les personnes qui détiennent le réel pouvoir politique. Vous avez lu dans la presse les tractations à ce sujet, tractations qui ont écarté un certain nombre de femmes. Il est malheureux que cela se passe mais il est heureux que cela ne passe pas inaperçu. C’est ainsi que l’hebdomadaire très répandu «Brussel deze Week» du 18 octobre 2000 consacre, en première page, un éditorial à l’élimination des femmes «Brusselse regering doet het opnieuw zonder vrouwen» (le gouvernement bruxellois fonctionne à nouveau sans femmes) en analysant les diverses méthodes et motivations pour éliminer les femmes (N.D.L.R. Ce n’est pas uniquement le gouvernement bruxellois qui ne compte aucune femme!). De son côté, un journaliste du «Soir», (19 octobre 2000) constate qu’il faut des mesures contraignantes pour établir la parité hommes-femmes au départ parmi les candidats?et on sait ce que devient la parité à l’arrivée !

N’attendons pas le 2 janvier 2000 pour mettre en place une stratégie globale tendant à réaliser dans les faits une parité hommes-femmes dans toutes les activités.

Les chiffres concernant la vie politique et les élections sont sans doute une évidence que l’on fait apparaître facilement et ils sont éloquents. Mais il ne s’agit que d’une partie de la discrimination fondée sur le sexe. En effet, on la rencontre dans tous les domaines. L’une de nos conférencières, universitaire de renom, nous communiquait les données concernant la répartition des femmes parmi le personnel de son institut: 6% de femmes dans le corps professoral, 12% dans le personnel enseignant et 54% dans le personnel administratif. Autrement dit, au fur et à mesure que l’on s’élève dans la hiérarchie, la proportion des femmes diminue. Une société meilleure et plus juste pour tous et toutes ne pourra exister que s’il y a des femmes en nombre dans tous les domaines de pouvoir, de décision, d’influence et à tous les échelons.