Menaces sur l’interruption volontaire de grossesse

Manifestation pour l'IVG au Pérou

Au nom des restrictions budgétaires, les députés conservateurs portugais ont adopté un projet de loi instaurant un ticket modérateur pour les femmes ayant recours à une interruption volontaire de grossesse, alors que cette IVG était depuis 2007 totalement prise en charge par l’Etat. Les femmes les plus pauvres en seront les premières victimes. La mise en place d’un ticket modérateur est un facteur d’aggravation des inégalités sociales, et peut pousser de nombreuses femmes à l’avortement clandestin. Le droit d’avorter jusqu’à la dixième semaine de grosses avait été adopté en 2007 suite à un référendum gagné à 59%. Avant cela, les femmes encouraient jusqu’à trois ans de prison, excepté en cas de grossesse issue d’un viol, de malformation du fœtus ou de risque pour la vie de la mère.

Par ailleurs, le texte prévoit que les femmes désirant avorter devront se rendre au Planning familial et subir un examen psychologique préalable, qu’elles en aient ou non besoin. Comme, la procédure de l’IVG prévoit un délai légal très limité (10 semaines), les nouvelles propositions vont provoquer des retards dangereux, pouvant facilement mettre les femmes hors délais légaux. Ici encore on peut craindre une recrudescence des avortements clandestins et à risque. En outre, des médecins objecteurs de conscience peuvent participer aux consultations imposées et ainsi opérer une pression et faire obstacle à une possibilité d’IVG dans les délais.

A l’origine de ce recul, une initiative législative des citoyen-ne-s «Pour le Droit à Naître». Au cours des auditions qui s’en suivirent, la Direction Générale de la Santé, l’entité qui a toujours suivi la mise en œuvre de la loi, n’a pas été entendue. Le débat démocratique a été biaisé, voire absent. Le processus s’apparente à un authentique coup d’État législatif.

En France aussi, les mouvements conservateurs refont surface: un projet de loi relatif à la modernisation du système de santé, voté par les député-e-s en avril 2015, incluait quatre mesures phares pour renforcer le droit d’avorter. La Commission des affaires sociales du Sénat les a supprimés!

Sources: http://www.50-50magazine.fr/… et www.osezlefeminisme.fr/…

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