En pleine « islamofolie »

Par Marcel Bauwens et Michèle Coerten

Nous naviguons en pleine «islamofolie», une zone dangereuse où la raison, la logique, le respect des faits n’ont plus cours. La «Nef des fous», le bateau où sont embarqués les Humains, n’avance plus au moteur mais au voile islamique. En pleine tempête! Pas étonnant que certain(e)s y perdent le nord…

Essayons de faire le point en repartant à zéro.

Depuis des décennies, nous accueillons dans ce pays des immigrés de toutes origines. Nous ne sommes pas «racistes». Et nous n’avons de problèmes qu’avec la seule communauté musulmane. C’est un fait indéniable. La raison en est politico-religieuse. L’Islam n’est pas une religion proprement dite, c’est une vision théocratique totalitaire. De là une série d’exigences comminatoires que nous ne pouvons admettre. Ceux et celles qui prennent des positions dans le débat sur «le voile» devraient avoir l’honnêteté intellectuelle de lire le Coran (Internet: taper «le Saint Coran»); Ca demande évidemment un effort! Mais si chacun(e) faisait cet effort, on débattrait en connaissance de cause.

On verrait enfin que les «féministes laïques» qui se prononcent pour le port du voile (aussi des enfants? Sinon à partir de quel âge?) sont sans doute des masochistes qui aiment être battues (4/34). C’est le droit de Zoe Genot, députée fédérale Ecolo. de se revendiquer de cette tendance en encourageant le prosélytisme islamique. Molière connaissait déjà le phénomène. Il fait dire à Martine, dans Le médecin malgré lui: «Il me plaît d’être battue» (1)

Demandez donc au collectif des femmes battuesce qu’elles en pensent. Chez nous des femmes aussi sont battues. Par violence, par alcoolisme. Pour les musulmanes, la pratique est, en plus, sacralisée par un texte religieux! Il va de soi que tous les Musulmans ne battent pas leur(s) femme(s), bien que le texte coranique puisse apparaître comme un encouragement à le faire!

Signe politique

Le voile islamique n’est PAS un symbole religieux. Sinon les hommes pieux revendiqueraient aussi le droit de le porter. La question du port du voile n’est pas non plus une démarche anodine. C’est un signe d’une importance politique capitale. Comment expliquer sinon le nombre de télévisions du monde entier, mais surtout des pays islamiques, venues assister à la prestation de serment de Mahinur Özdemir comme députée au Parlement bruxellois? C’est un symbole, qui draine, en plus, les rancoeurs légitimes du conflit israélo-palestinien. Les télévisions ne déplacent pas des équipes à l’étranger pour «un bout d’étoffe»ou un caprice de jeune fille !

Soumission

Les femmes – laïques ou non – qui prônent le port du voile se prononcent également, ce faisant, et en connaissance de cause pour la soumission de la femme à l’homme (4/34). Elles prolongent indûment dans la vie sociale, la soumission sexuelle que l’on dit «naturelle» de la femme. Elles renoncent à leur liberté. La femme voilée se soumet aussi par crainte des responsabilités. C’est la «servitude volontaire» (2). Qu’en disent les membres du mouvement «Ni putes, ni soumises»? Une chose est sûre: si elles sont soumises, les femmes voilées ne sont pas des putes. Ce sont celles qui ne portent pas le voile qui sont automatiquement traitées de putes?

Les femmes voilées sont aussi désintéressées puisqu’elles trouvent normal de ne toucher, en cas d’héritage, que la moitié de la part d’un garçon (4/11). Et elles acceptent, comme allant de soi, qu’il faille le témoignage de deux femmes pour s’opposer à celui d’UN homme. Des femmes modernes quoi!

«Interdit d’interdire»

C’était l’un des slogans de mai 1968. Il a figuré sur des pancartes brandies par de jeunes femmes voilées sous la forme: «interdire: supprimer. Mots à condamner!» Tiens donc! Mais l’Islam dont elles brandissent le voile INTERDIT à une musulmane d’épouser un non-musulman, interdit à un musulman de changer de religion, interdit les relations sexuelles avant le mariage, interdit la liberté d’expression, interdit d’être non-croyant, interdit de consommer des produits contenant de l’alcool ou du porc, etc., etc… C’est la paille et la poutre! Car, enfin, les laïcs n’entendent interdire le port du voile QUE dans les écoles publiques et dans les services publics seulement. Là où ils entendent faire respecter le principe de neutralité de l’Etat et préconisent le principe de la séparation des Pouvoirs religieux et de l’ Etat. Partout ailleurs chacun fait ce qu’il veut… Il y a des limites à ne pas franchir, c’est tout. Et encore trop?

L’enjeu

Le véritable enjeu est celui du pouvoir dans le monde. L’organisation des «Frères musulmans», équivalent de l’»Opus Dei» catholique, y travaille dans l’ombre. Son but affirmé: conquérir le monde entier pour l’Islam. Il s’agira dès lors de choisir entre un régime politico-religieux absolutiste et un régime libéral relativiste. Exagération? Vision inspirée par un laïcisme intolérant? Non! Déduction imposée par les FAITS que voici:

  • Les pouvoirs islamiques au plus haut niveau ont préparé trois projets de «déclarations universelles islamiques des droits de l’homme» (textes sur Internet). L’Islam rejette ainsi la «Déclaration universelle des Droits de l’Homme» votée par les Nations-Unies en 1948. Les «féministes laïques» (sic!) et toutes les «islamofollesdu voile» ont-elles remarqué que, dans ces textes islamiques a disparu l’égalité de droits de la femme pour être remplacé par une vague notion d’égalité de dignité?
  • A l’initiative des pays islamistes, l’ONU a voté une résolution demandant aux Etats membres de condamner tout «dénigrement» d’une religion. Qui va faire la distinction entre une critique justifiée de la religion et le dénigrement? Un tribunal religieux?

Derrière le port du voile islamique se profile bien autre chose que la protection de la pudeur de jeunes filles. Et d’ailleurs quel est le péril qui les guette? La libido incontrôlée des mâles?

Ceci dit, il ne faut pas prendre tout immigré pour un islamiste fondamentaliste et terroriste. Cette gigantesque lutte pour le pouvoir universel nous dépasse tous et se joue par-dessus nos têtes de citoyen(ne)s ordinaires. Soyons solidaires des immigrés d’esprit libéral et des femmes musulmanes qui n’entendent pas se voir imposer chez nous le voile qu’elles voulaient enlever dans leur pays d’origine sans pouvoir le faire.

Les «féministes laïques» (sic – y aurait-il donc un groupement de «féministes religieuses»???) trahissent doublement la cause des femmes: celles de notre pays dont les mères, les grand-mères se sont battues pour obtenir l’égalité des sexes et, PIRE, celle des femmes des pays musulmans qui se battent, elles, encore au péril de leur vie:

  • Pour avoir le droit de montrer leur visage
  • Pour avoir le doit de prendre un amant
  • Pour avoir le droit à leur féminité, de se maquiller, de s’habiller comme elles en ont envie
  • Pour avoir le droit d’être soignée par un médecin homme
  • Etc., etc.

Toutes choses qui nous paraissent normales, à nous, Occidentales qui avons lutté contre un catholicisme obscurantiste qui nous reléguait au rang de citoyennes de seconde zone. Et auxquelles nos «féministes laïques» décernent maintenant un «nihil obstat»! (rien ne s’oppose) au port du voile islamique.

Les chiffres entre parenthèses dans le texte: le premier renvoie à la sourate, le second au verset du Coran)

Note 1: scène première
Note 2: Discours sur la servitude volontaire d’Etienne de la Boétie
Note 3: en 1978, une délégation du Comité International du Droit des Femmes demanda à être reçue par l’ayatollah Khomeini pour protester contre l’obligation faite aux femmes, dès son accession au pouvoir, de porter le voile. L’ayatollah exigea qu’elles se présentent voilées (avait-il donc peur de ne pouvoir réprimer sa libido???). Après d’âpres discussions entre elles (on les comprend!) elles décidèrent que le plus important était de se faire entendre de l’ayatollah. Il les reçut. Mais n’ouvrit pas la bouche. Nos «féministes laïques» sont-elles prêtes à prendre un avion vers Téhéran, Peshawar… pour défendre leurs «sœurs»?
Note 4: créé en 2008, le Prix Simone de Beauvoir a été attribué ex-aequo à Ayaan Hirsi Ali et à Tasliman Nasreen. Cette année, il fut attribué aux collectif iranien «1 million de signatures» de femmes réclamant l’abolition des lois islamiques discriminant les femmes. Est-ce un hasard si ce prix va, par trois fois, à des femmes musulmanes?

Marcel Bauwens et Michèle Coerten

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