D’un questionnaire à un autre

Les réflexions que la présidente du Centre féminin d’éducation permanente au sujet des résultats de l’enquête récente faite sur l’emploi du temps des habitants de la Belgique sont très pertinentes.

Elle se demande où sont passés les « hommes nouveaux », ceux qui, partageraient leur temps entre vie professionnelle et vie privée de la même façon que les femmes et qui, en outre, feraient partie des ménages dans lesquels mari et femme se partagent les tâches domestiques et familiales comme celles de la vie professionnelle. Entre autres remèdes, Mme Lefebvre suggère que les femmes cessent de relever ( avec résignation plutôt qu’avec condescendance) combien « leurs « hommes sont maladroits dans les tâches ménagères; cette aimable critique est souvent bien acceptée par les hommes qui compensent parfois leur « humiliation » (sic) en ne se gênant pas pour stigmatiser en public la prétendue infériorité de leur conjointe dans des domaines qu’ils considèrent comme autrement nobles et valorisants.

Parmi nos membres, certain(es) émettent l’idée de consigner dans le contrat de mariage l’obligation d’un partage égal des tâches, au même titre que les charges financières. La même idée vaut pour les contrats de cohabitation.

Une autre question nous attend: l’enquête socio-économique 2001. on se souviendra que, lors du recensement général de la population de 1991, des femmes ont refusé de répondre à une question qui n’était posée qu’aux femmes de plus de quinze ans, à savoir la date de naissance de leur premier enfant. Il est certain que, dans la vie courante, d’un ménage et d’une famille, les réponses au questionnaire traînent plus ou moins à la vue de tous les membres de la famille et que les tentatives de dissimulation peuvent entraîner la curiosité et même la violence du « chef de ménage » par exemple. o On ne saurait recommander aux féministes de donner une réponse inexacte à une question de ce genre. Une action de protestation et de solidarité peut être que les hommes féministes répondent à cette question et que les femmes, elles, refusent de répondre à cette question par solidarité avec celles qui peuvent se trouver dans l’embarras ou s’exposer à la violence en y répondant avec sincérité. Ailleurs et en d’autres circonstances, des féministes ont, elles, affirmé leur culpabilité.

Les réfractaires seront amenés et amenées par état de nécessité à la désobéissance civile que tant de gens prônent ailleurs en d’autres matières.

L’intérêt de la question pour faire des prévisions démographiques ou professionnelles ne peut justifier le sexisme. La question fait partie de l’intrusion dan la vie privée des femmes qui est si fréquente, en fait lors des embauches; à ce titre, la question nous concerne.

L’axiome juridique en vertu duquel seule la filiation maternelle est certaine n’est pas retenue, n’est-ce-pas?, quand il s’agit pour une femme de donner son nom à son enfant.

Adèle Hauwel

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