Environ 860.000 personnes effectuent des aides informelles en Belgique. Les heures que ces aidant.e.s proches consacrent à des soins apportés à un proche en difficulté représentent plus de 150.000 équivalents temps plein, a indiqué l’Institut de santé publique (ISP). Cette aide bénévole est souvent une preuve de solidarité et d’amour. Mais on en a rarement souligné l’impact négatif sur la santé physique et mentale des aidant.e.s, ce que l’ISP corrige grâce à l’Enquête de santé 2013.
Une femme âgée de 55 à 64 ans sur cinq est une aidante proche, formant ainsi le groupe le plus large de ces aidant.e.s. Et l’amélioration n’est pas en vue, car l’ISP pointe un glissement des soins de santé vers les aidant.e.s proches, que l’institut explique notamment par le raccourcissement de la durée des séjours hospitaliers, ou l’incitation des personnes âgées à rester vivre chez elles le plus longtemps possible.
Or, plus le temps consacré aux soins est long, plus le risque de mauvaise santé subjective est élevé, et le risque de mortalité est 2,5 fois plus élevé chez les personnes s’estimant en mauvaise santé. «L’aide informelle a donc bel et bien un coût réel, en termes de santé», relève l’ISP. L’institut met en évidence le rôle de la «génération sandwich», le pourcentage d’aidants proches atteignant 12% auprès des 45-64 ans. Ces personnes «contribuent souvent au marché du travail, tout en assumant à la fois des responsabilités vis-à-vis de leurs parents et de leurs enfants, en raison, entre autres, de l’augmentation de l’âge moyen des grossesses», explique le Professeur Herman Van Oyen de l’ISP.
NDLR: Rappelons en outre que ces aidant.e.s proches ne bénéficient guère de protection sociale s’ils ou si elles doivent abandonner leur emploi pour se consacrer à des proches!