Prix Nobel de littérature attribué à Svetlana Alexievitch

SvetlanaAlexievitch

La Biélorusse Svetlana Alexievitch a reçu le prix Nobel de littérature 2015. Elle devient la 14e femme à recevoir ce prix sur les 111 lauréats depuis 1901. Elle est récompensée pour «ses écrits polyphoniques, hommages à la souffrance et au courage de notre temps».

De livre en livre, elle dénonce la guerre, la violence, le mensonge dont fut tissée l’histoire de l’ancien empire soviétique. Ses livres sont bâtis à partir de récits, patiemment collectés. «Je vais vers l’homme pour rencontrer son mystère», dit-elle. Dans La guerre n’a pas un visage de femme (1985), elle rassemble les souvenirs des combattantes de la 2e guerre mondiale ; rompant avec la geste héroïque, elle fait entendre la vérité de cette «inhumaine besogne humaine» qu’est la guerre. Le livre est jugé «antipatriotique… dégradant» par les pouvoirs en place mais n’est pas interdit ; il se vend en URSS à plusieurs millions d’exemplaires.

Mais c’est Les Cercueils de zinc (1989), consacré au retour d’Afghanistan, qui la mène devant la justice. Puis, La Supplication, Tchernobyl, chronique du monde après l’Apocalypse, traduit en dix-sept langues, livre un chœur d’hommes et de femmes qui raconte le calvaire subi après l’accident nucléaire. Magistrale polyphonie que l’on retrouve dans La Fin de l’homme rouge (2013, prix Médicis essai), consacré à cet «homo sovieticus» qu’il s’agit de sauver du mensonge et de l’oubli en en racontant les rêves, les épreuves et le tragique destin. L’auteure rend compte non de l’histoire, consignée dans les chroniques autorisées, mais de «l’histoire des émotions, de l’esprit, de l’expérience humaine».

Julie Clarini, Le Monde.fr | En savoir plus sur www.lemonde.fr/prix-nobel/… et www.lemonde.fr/livres/article/2013/10/03/…

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