Actes sur la 6e conférence ministérielle sur l’égalité H/F disponibles

Depuis le mois de septembre, la Direction de l’Égalité des Chances du Ministère de la Communauté française produit une nouvelle «newsletter» que l’on peut se procurer ou à laquelle on peut collaborer en envoyant des informations à l’adresse suivante: egalite@cfwb.be.

On y lit par exemple, que les actes de la 6ième conférence ministérielle européenne sur l’égalité entre femmes et hommes tenue à Stockholm en juin 2006, sont maintenant disponibles sur les sites http://www.coe.int/equality/fr ou http://www.coe.int/equality-conference

Une résolution et un plan d’action ont été adoptés, définissant les priorités des années à venir pour réaliser une égalité de facto comme critère fondamental de la démocratie et pour réaliser la protection des femmes et des hommes contre les menaces envers leur dignité et leur intégrité.

Communautarisme et mixité

Nous apprenons (microouvert@tiscali.be) qu’un club de gymnastique «ouvert aux femmes arabes, belges et israéliennes» vient de s’ouvrir à Molenbeek, «dans une optique de tolérance et convivialité».

Notons néanmoins que ce club s’appelle Oumma Gym, Oumma désignant habituellement la communauté des croyants musulmans. D’autre part, si nous trouvons ce communiqué confus (y a-t-il beaucoup de femmes israéliennes à Bruxelles? on peut être israélienne et musulmane: est-ce pour éviter de dire «juive»?), nous ne pensons pas que la ségrégation sexuelle soit bonne pour les femmes, arabes, juives, chrétienne, belges, israéliennes, musulmanes ou plus généralement, quelles que soient leurs nationalité, philosophie ou religion.

À ce propos, rappelons la parution récente d’un ouvrage de Corinne et Martine Chaponnière sur la mixité des hommes et des femmes, qui montre comment la mixité s’articule sur les valeurs qui lui sont proches: égalité, liberté, laïcité…

Nous le savons maintenant: le droit des femmes est loin d’avoir connu une évolution linéaire: l’histoire est faite d’expériences, d’avancées et reculs, de progrès et régressions. Ce livre explore le concept de mixité dans l’ancien régime, et dans la vie sociale actuelle, dans l’éducation, le travail, le pouvoir… avec la conviction que c’est la mixité avant tout qui a fait progresser le droit des femmes.

A lire: Corinne Chaponnière et Martine Chaponnière, La mixité, InFolio Ed., 2006

Femmes et santé

L’ASBL Femmes et santé s’est fixée pour objet général de promouvoir la santé des femmes, en particulier celles qui traversent la période de la ménopause, afin de leur permettre d’effectuer des choix concernant leur vie, leur corps et leur santé psychosomatique. L’association propose actuellement des cours d’information, d’échange et de partage pour femmes autour de la cinquantaine afin de leur permettre d’acquérir des connaissances sur les changements physiques et psychiques ainsi que sur les enjeux psychosociaux au cours de cette période.

Pour de plus amples informations sur les cours qui se donneront à Bruxelles et près de Gembloux: téléphone 02/734.45.17 ou site web: http//www.femmesetsante.be

Émergence du père au foyer

C’est sous ce titre qu’un article paru il y a quelques mois en anglais démontrait que l’émergence du «nouvel homme» n’a rien d’extraordinaire et ne justifie pas la disqualification que tentent de jeter sur ce modèle ceux qui sont effrayés par des rôles qu’ils croient «contre-nature».

Une enquête menée par l’Equal opportunities Commission révélait que 79% des hommes interrogés déclaraient qu’ils seraient heureux de s’occuper de leurs jeunes enfants pendant que leur compagne irait travailler à l’extérieur. Lors de ces dernières années, le rôle du père a été réexaminé et reconsidéré par des éthologistes, des primatologues, endocrinologues, anthropologues et sociologues.

Le résultat de ces examens seraient que ces comportements de «nouvel homme» ont des origines «profondes et lointaines». Dans certaines espèces de mammifères, le père participe activement à l’élevage des petits. De tels exemples se retrouvent aussi dans notre propre groupe, celui des primates. Ces observations ont conduit un primatologue à avancer l’hypothèse que le coparentage se met en place dès que, pour une raison ou pour une autre, la mère ne peut y faire face seule. Le conventionnel pour une société n’est pas nécessairement le même pour une autre; ainsi dans deux tribus pygmées, le coparentage est la NORME et les rôles masculins et féminins sont INTERCHANGEABLES.

En 2000, une équipe de chercheurs d’une université américaine a démontré que chez l’être humain comme chez certains mammifères, des transformations hormonales peuvent se produire chez le père pour le préparer aux soins des enfants (Evolution and human behavior, vol.21). Les hommes sont programmés pour assurer la protection de leur progéniture par la même hormone que celle qui influe sur le comportement des femmes; mais cette attitude ne peut s’exprimer disent-ils que si l’environnement social le permet.

Absentéisme

Un article récent publié par un grand quotidien belge faisait état des résultats mis en avant par les consultants du secrétariat social SD Works qui ont mis en évidence l’impact négatif de la répétition des absences de courte durée grâce à un outil de mesure appliqué à chaque travailleur-euse, le «facteur de Bradford». Ce critère comparatif objectivait ce qui était pressenti sur le terrain et entre autres, que tous et toutes ne sont pas égaux devant l’absentéisme. Celui-ci, lorsqu’il est de courte durée (moins de 30 jours pour maladie), a augmenté de 6% entre 2004 et 2005 et est plus marqué chez les femmes, les ouvriers, les plus de 60 ans, les ouvriers travaillant à pause ou à temps partiel.

C’est chez les ouvrières de 25-35 ans que le taux est le plus élevé. Le secrétariat social remarque que les mères d’enfants en bas âge se feront plus volontiers porter pâle pour garder leur enfant malade.

Certaines fonctions sont aussi plus sensibles à l’absentéisme de courte durée telles les opérateurs de centre d’appel, les caissières, les magasiniers. De manière générale, il remarque que l’absentéisme augmente alors que diminuent le niveau hiérarchique et de salaire.

Le féminisme, un effet de mode? Conférence du Librex – ULB

Deux membres du comité de la Porte ouverte ont participé à la conférence-débat du 5 octobre dernier organisée par le Cerce du Libre Examen à l’ULB, devant une assistance bien fournie.. Les trois oratrices:Florences Degavre, chercheuse doctorante à l’UCL et membre du CA de l’Université des Femmes ;Marianne Bellens, licenciée en philologie romane de l’Ulg, première lauréate du prix de l’Université des Femmes pour son mémoire de fin d’études, et coordinatrice de rédaction au magazine Next; et Olivia P’tito, licenciée en droit et en droit social de l’ULB, députée PS du Parlement bruxellois ont témoigné de l’importance du féminisme aujourd’hui, tout en soulignant son évolution par rapport aux origines du mouvement.

Notre présidente, qui siégeait comme modératrice, a notamment précisé que le féminisme est un égalitarisme militant, et qu’il doit exercer sa continuelle vigilance face aux menaces perpétuelles de retour en arrière s’exprimant à l’heure actuelle par la «sexualisation de la rue» dans certains quartiers des grandes villes, menace pesant sur la mixité de l’espace public Elle a également rappelé que certaines inégalités sont peut-être moins apparentes de nos jours, mais qu’elles se reproduisent dans des stéréotypes éducatifs ou dans les jeux. La condition faite aux Femmes dans le monde (exploitations, mutilations, violences, discriminations) est selon elle le scandale du XXIe siècle.

De la Porte Ouverte au Ministre de l’Égalité des Chances

À l’instar de plusieurs organisation féministes et féminines, la Porte Ouverte a écrit au Ministre de la Fonction publique, de l’Intégration sociale et de l’Égalité des chances, Christian Dupont, pour lui rappeler le déficit de femmes dans les postes à responsabilité dans l’Administration.

Des rumeurs insistantes, en effet, annoncent une nomination masculine au poste de Direction de l’Institut de l’Égalité entre les femmes et les hommes. Les groupes rappellent au Ministre qu’il existe suffisamment de bonnes candidates dans l’avis qu’il a reçu du Conseil d’Administration de l’Institut.

EVA

L’Institut pour l’égalité des chances vient de tenir un séminaire de clôture relatif à l’application des classifications de fonctions sexuellement neutres afin de progresser dans la voie du «À travail égal à salaire égal». Le Groupement de la Porte Ouverte y était représenté car malgré toutes les mesures législatives prises et certaines bonnes volontés parmi les partenaires sociaux, la réalité en général est loin de l’égalité salariale! PO se bat depuis des dizaines d’années pour une égalité salariale à compétence égale et, malgré les résultats d’EVA, la victoire n’est toujours pas acquise dans toutes les professions du privé!

EVA est l’abréviation d’«EValuation Analytique des fonctions». Un projet européen piloté par la Belgique s’est penché durant 5 ans sur les effets concrets des mesures prises en 2000 dans notre pays et sur les résultats plus concrets obtenus dans d’autres pays comme Le Québec, les Pays-Bas et la France. Les partenaires sociaux belges s’étaient engagés à revoir les classifications de fonctions sectorielles. Malgré la volonté législative et conventionnelle exprimée à divers niveaux du pouvoir politique, la pratique en matière d’évaluation des fonctions suit difficilement.

Le problème qui en découle est l’influence de l’évaluation de fonction sur le montant du salaire. Lors des diverses étapes du processus, la fonction reçoit une valeur qui détermine un certain salaire qui lui sera lié à la fonction; étant donné qu’une valeur plus importante était parfois attribuée à une caractéristique connotée sexuellement plutôt qu’à une autre (par exemple le travail lourd mieux que la dextérité et la rapidité), EVA souhaitait accompagner les partenaires sociaux et les secteurs vers la mise en place d’un système de classification de fonctions sexuellement neutres en y travaillant ENSEMBLE.

Entre autres, des instruments ont été élaborés afin d’aider à l’introduction de nouvelles classifications ou d’apporter un stimulant à la révision des anciens systèmes. Un «paquet» de modules de formation et de sensibilisation a été créé avec des spécialistes et une commission d’accompagnement comprenant les partenaires sociaux; l’aspect «gestion des compétences» a été inclus dans cette formation aux «systèmes de classification de fonction sexuellement neutres».

Après approbation, 26 sessions ont été organisées pour des représentants d’entreprises, syndicats et responsables de Ressources Humaines y compris de la Fonction publique. Ce paquet a déjà été utilisé par plusieurs entreprises dans le secteur des banques et dans l’alimentaire tout comme chez Euromut afin d’analyser et/ou adapter leur système de classification.

En savoir plus: http://www.iefh.be ou 02-233.41.84 auprès de Carla Rijmenans.

Macho l’Echo ?

Le quotidien l’Echo titrait très récemment: «Diversité: Unique Interim, 255 femmes et 12 hommes»; «des sociétés emploient quasi exclusivement des femmes; comment vivre dans un gynécée quand on est homme?» Non seulement le terme «gynécée» nous semble scandaleux ici pour l’image qu’il véhicule d’autant plus que le Directeur général de ce bureau d’intérim est un homme mais aussi parce qu’une situation inverse ne prête jamais à des commentaires à connotation sexuelle moqueuse ou insultante.

Le patron affirme qu’avec 4 femmes au comité de direction, la pyramide ne s’est pas inversée comme d’habitude et que «ma nomination n’est pas le fruit du hasard: mon style de management s’adapte en effet très bien aux femmes; je n’ai pas un tempérament très dominateur et c’est tant mieux car je pense que les femmes n’aimeraient pas un patron qui joue au patron»; ces arguments démagogiques n’empêchent toutefois pas le paternalisme resurgir lorsqu’il ajoute «j’ai toujours pratiqué la politique de la porte ouverte car je pense que les femmes encore plus que les hommes ont besoin de se sentir écoutées et confortées dans leurs choix; elles ont besoin de parler de leurs frustrations, de partager leurs émotions; il faut parfois calmer le jeu…»

Ainsi se forgent et se confortent les stéréotypes et les modèles! Et que dire d’éventuels sous-entendus dans ces phrases! L’interview d’un consultant en management à propos de ce cas de figure continue de transmettre ces idées toutes faites comme des «vérités immuables»: il pense qu’«on a repéré par de nombreuses études, chez la femme une capacité plus grande de passer du registre émotionnel à l’intellectuel; renforcées de manière éducationnelle dans les aspects relationnels, les femmes disposent d’un quotient émotionnel plus développé… ces capacités sont moins aiguisées chez la gent masculine.»

Or il apparaît que c’est le contexte de gestion avec la qualité de gestion qui prime de plus en plus avec les équipes mais aussi avec les clients, les fournisseurs. Comment dès lors expliquer qu’on ne trouve pas plus de femmes aux postes de top management, interroge le journaliste ? «Elles seraient moins tentée par des postes qui nécessitent d’être «guerrier», «destructeur» des adversaires; les femmes se sentent plus à l’aise dans des défis de développement des compétences et de croissance en interne.»

Ainsi constatons-nous de nouvelles niches spécifiquement féminines qui pourraient avoir tendance à se recréer et à remplacer les idées reçues sur les métiers dits lourds ou ceux réservés aux petits doigts agiles, métiers sexués et évalués différemment mais que des classifications de fonction neutres pourraient annihiler prochainement!

Femmes en première ligne

Suite aux élections américaines, ce sera pour la première fois une femme, Nancy Pelosi, qui présidera la Chambre du Congrès. Cette démocrate est reconnue comme ayant de l’envergure et de la personnalité. Elle sera rejointe par plusieurs femmes considérées comme des piliers de leur parti; le contingent féminin de la Chambre atteindra ainsi la barre historique des 70 élues; avec 16 sénatrices, les femmes seront au moins 86 sur un effectif parlementaire de 535 membres.