Où sont passéEs les astronomes?

On connaît Ptolémée, Copernic, Galilée, et peut-être… Shoemaker, sans imaginer que l’astronome, détenant le record de découvertes de comètes et d’astéroïdes, est une femme. Yaël Nazé, astrophysicienne de l’Université de Liège, a décidé d’enfin mettre à l’honneur ces femmes qui n’ont jamais cessé d’apporter des contributions capitales à l’astronomie.

Parce qu’épouses que les maris ne voulaient pas suivre dans leurs nouvelles fonctions, parce femmes, interdites jusqu’en 1965 à l’Observation du Mont Palomar, parce que leurs chefs de service s’appropriaient toute leur gloire, parce que trop humbles (le Comité Nobel aurait bien récompensé une astronome, mais celle-ci était décédée, dans l’anonymat le plus total)… les femmes ne brillent pas parmi les étoiles de l’histoire astronomique.

Et pourtant, les femmes ont joué un rôle central dans la classification des étoiles, la découverte des étoiles pulsantes et des étoiles variables, elles ont imaginé la forgerie stellaire et l’idée trop révolutionnaire mais de moins en moins controversée de la matière noire.

Yaël Nazé, L’astronomie au féminin, Vuibert, 2006 Yaël Nazé, Les couleurs de l’Univers, Belin, 2005

Mortalité périnatale et niveau d’étude de la mère

Cinq… fois plus de risque de mettre au monde un enfant mort-né pour les femmes qui n’ont fait que peu d’études, par rapport à celles qui détiennent un diplôme universitaire : voilà ce que révèle une étude du Centre d’épidémiologie périnatale, menée en Belgique sur 180.000 femmes. Jusqu’à un an, la mortalité de leurs enfant demeure également trois fois plus élevée. (Vif/L’Express n°2906 du 16 mars 2007, signé P.G.)

Comme Icare…

Une dépêche du 12 avril dans Le Figaro rapporte qu’en vue de lever des fonds pour les victimes du Cachemire, Mme Nilofar Bakhtiar, ministre du Tourisme du Pakistan, a sauté en parachute. Après cette épreuve la Ministre a donné, vêtue de sa combinaison, une accolade à son instructeur. La photographie de cette scène, reproduite par la presse pakistanaise, aurait provoqué la colère des intégristes de la Mosquée rouge d’Islamabad et incité leur Tribunal islamique à lancer une fatwa contre la Ministre, pour avoir posé de «manière obscène».

«Je n’ai absolument pas honte de ce que j’ai fait et je n’ai peur de personne sauf de Dieu», a répliqué Mme Bakhtiar. L’ONG française qui a eu l’idée de ce saut a créé un comité de soutien à la Ministre.

Cette «fatwa» lancée contre la ministre du Tourisme intervenant deux mois après l’assassinat à Gujranwala, dans l’est du Pakistan, d’une ministre provinciale par un extrémiste islamiste qui lui reprochait sa tenue vestimentaire «non-islamique» ne peut manquer d’être considérée comme inquiétante.

La bravoure de certaines femmes est décidément une bravoure au carré : pour avoir accompli un acte audacieux qui couvrirait un homme de gloire, elles doivent affronter menaces et représailles d’extrémistes misogynes. Qu’elles ont donc du courage !

Informatique et genre

Comment se fait-il que la profession d’informaticien soit si peu celle d’informaticienne? La part des femmes y est en régression, dans une profession en forte progression.

Partant de l’idée que c’est l’image du métier qui est à l’origine de cette différenciation sexuée du choix des études, Isabelle Collet a interrogé l’imaginaire autour de l’informatique (son histoire, ses interventions dans la science-fiction…) et les informaticien-ne-s.

Apparaît l’image du «hacker» (programmeur passionné), vision du thaumaturge capable de tout résoudre. Même si ce mythe est tout ce qu’il y a de plus déconnecté de la réalité des TIC (Technologies de l’Information et des Communications), il explique en grande partie la masculinité de la profession. Les rares étudiantes en informatique ont, elles, souvent une représentation plus réaliste de leur futur travail.

Isabelle Collet, L’informatique a-t-elle un sexe? Hackers, mythes et réalités, Coll. Savoir et Formation, l’Harmattan, 2006

Prix Turing pour une femme

ACM (Association for Computing Machinery) a attribué le prix Turing 2006 à Frances E. Allen pour ses contributions fondamentales à l’optimisation de résolution de problèmes, augmentant ainsi les performances logicielles.

C’est la première fois qu’une femme reçoit ce prix institué en 1966 et qui peut être considéré comme le prix Nobel de l’informatique. Il est doté d’une récompense de 100 000 USD et doit son nom au mathématicien Alan M. Turing.

Ada Byron, Comtesse de Lovelace

La première personne à écrire un programme informatique était une jeune femme de vingt ans!

Ada Lovelace était mathématicienne. Elle était la fille d’un célèbre poète anglais : Lord Byron. En 1833, dans une soirée à Londres, elle découvre la machine à différence de Charles Babbage. Elle est fascinée par cette machine qui résout des calculs. La description qu’elle en fait à Babbage enchante ce mathématicien. Ils deviennent amis et collaborent au projet d’une autre machine : la machine analytique.

Dans un mémoire, Ada Lovelace écrit une suite d’instructions servant à programmer la machine à différences. C’est le premier programme pour ordinateur (mécanique) qui a été écrit.

Par la suite, l’armée américaine a appelé un langage informatique du nom de cette toute première programmeuse : il s’agit du langage ADA.

Ada a écrit de très nombreuses lettres à Charles Babbage. Elle n’était pas seulement mathématicienne, elle jouait aussi du piano et voulait devenir harpiste. Elle avait aussi une passion pour les courses de chevaux.

Informations fournie par ADA http://www.ada-online.be/frada/

Vie féminine et les pensions de retraite

L’association Vie Féminine lance une campagne afin de conscientiser les femmes sur l’importance des mesures adéquates et au bon moment en vue de leur future pension. Elle fait remarquer que lors de la retraite, les inégalités de revenus entre femmes et hommes s’accentuent, l’écart moyen de salaire entre hommes et femmes étant de 18% tandis que celui de la pension de retraite est de 30%. La faute en revient au modèle du système belge de sécurité sociale restant construit autour de la figure «du chef de famille» travaillant à temps plein toute sa carrière et assurant la subsistance du ménage.

Malgré les mesures prises par le Ministre des pensions, des choix culturels de vie ou des choix politiques budgétaires (insuffisances des structures d’accueil par exemple) font que les femmes n’arrivent pas en fin de carrière avec les mêmes acquis que la plupart des hommes, avec pour conséquence une autonomie limitée et un risque accru de précarité.

Plus d’information sur l’action «Pensions-y» sur www.viefeminine.be

Conseillères communales interdites de siéger

Deux jeunes liégeoises siégeant comme conseillères communales devraient choisir: materner ou siéger! En effet, la législation actuelle ne permet pas à une conseillère communale ou de CPAS de siéger durant son congé de maternité, en cause, l’article 115 de la loi relative à l’assurance obligatoire soins de santé et indemnité du 14 juillet 1994 prévoyant que pour bénéficier de son indemnité postnatale, une maman doit avoir «cessé toute activité».

En clair, la jeune mère doit choisir entre ses jetons de présence ou son revenu de remplacement versé par l’INAMI. Le directeur de l’Institut pour l’Égalité des Femmes et des Hommes confirme la discrimination, considérant que le congé de maternité est à la fois une obligation et une mesure contraignante tout en étant progressiste; mais, dit-il, «il ne faut pas que ce congé se retourne contre la démocratie et paralyse celles qui ont été élues; une modification de loi s’impose». Une proposition de loi a déjà été déposée à la Chambre; espérons que le sujet ne sera pas abandonné dans la prochaine législature.

PO revendique plus encore, et ce depuis très longtemps, afin de permettre aux mères de pouvoir participer durant leur congé de maternité à des événements, des missions ou poser des actes propices à l’avancement de leur carrière professionnelle.

Les maladies auto-immunes, maladies féminines mal remboursées.

Le colloque Femmes et Santé, organisé par le CFFB au Sénat le 19 mars, a été l’occasion d’un nouveau constat regrettable.

À l’INAMI, ce ne sont que des hommes qui décident des remboursements de médicaments. Les maladies dites féminines, comme les troubles de la ménopause, les maladies auto-immunes, les différentes algies et certains troubles douloureux typiquement féminins ne sont pas pris en compte comme ils le devraient.

On constate dès lors que les femmes n’osent pas grever le budget familial pour des traitements de confort et souffrent anormalement quand des traitements, qui sont pour elles impayables, pourraient les soulager. Le constat des spécialistes est que la grande part des frais de santé publique les salaires du personnel hospitalier, l’entretien des bâtiments etc., qui sont des coûts incompressibles.

Le seul levier sur lequel le Ministre de la Santé peut jouer pour diminuer son budget, c’est le coût et les remboursements de médicaments. Manifestement il ne s’en prive pas. La Belgique est trop souvent à la traîne pour des remboursements autorisés ailleurs.

Constats de la Plate-forme associative Créances alimentaires

Le Secal, Service des Créances Alimentaires, a pour mission, depuis le premier juin 2004, le recouvrement des pensions alimentaires. Les débiteurs n’étant pas toujours solvables, ce service a également pour mission à partir du premier octobre 2005 l’avance partielle de ces montants. Pour plus d’information:
http://minfin.fgov.be/portail1/fr/brochure/publications/pdf/BrochureAliment_2005.pdf

Une vingtaine d’associations, réunies en plate-forme, informent du bilan et pose des revendications pour un fonctionnement plus effectif du Secal.

En 2004, l’administration dénombrait 3200 demandes; en 2005, le Secal totalisait 9700 dossiers avec un pic au mois d’août 2005 lorsque le Secal «récupère» les dossiers gérés jusque-là par les CPAS. En 2006, le nombre des demandes atteint un total de 25000. Alors que 150000, voire 170.000 familles sont concernées! 95% des demandeurs sont des femmes. Dans 62% des cas, il faut plus de dix jours entre le dépôt d’un dossier et son encodage (problèmes pour fournir son titre revêtu de la formule exécutoire). Seulement 3% des demandes reçoivent une réponse négative du Secal. Dans 86% des cas, les débiteurs d’aliments ne réagissent pas dans les 15 jours impartis au courrier de l’administration les informant qu’une demande est introduite contre eux (le Sécal est attaché au ministère des Finances).

Sur 110 millions d’euros à récupérer en 2006, le SECAL n’en a récupéré que 6,5 millions. Sur 25000 demandes au Sécal en 2006, moins de la moitié bénéficient du paiement d’avances mensuelles sur contributions alimentaires impayées (à peine 500 nouvelles demandes en plus des dossiers transmis par les CPAS). Le montant moyen des avances mensuelles tourne autour de 100? par enfant. La «capacité budgétaire» du Secal n’est que de 15 millions par an, soit des avances pour 12000 enfants si toutes ces avances étaient «à fonds perdus» c’est-à-dire dans l’hypothèse où leurs débiteurs sont tous insolvables!

Ce Service public, si longtemps attendu, manque cruellement de «publicité» autour de son existence d’une part, des missions qu’il assume d’autre part (voir ci-dessous). Aucune campagne officielle d’info n’a été diffusée mais une maigre information sur le site du SPF-finances et d’un numéro vert méconnu (0800-12302). Les services sociaux, les acteurs du monde judiciaire sont démunis d’information alors qu’ils sont en première ligne, au contact avec le public concerné! TOUS les créanciers d’aliments, sans limite de revenus, peuvent demander l’aide du Secal dans la récupération des arriérés de pensions alimentaires non perçues!

La plupart des créanciers d’aliments confrontés aux retards et aux absences de paiement des pensions alimentaires sont la plupart du temps épuisés par leurs tentatives infructueuses pour récupérer leur dû. Leur lutte quotidienne vise surtout à assurer la survie de leur famille.

http://www.creances-alimentaires.be/fr/