1801
États-Unis d'Amérique - Naissance à Philadelphie le 7 décembre 1801 d'Abigaïl Hopper GIBBONS (décédée à New York le 16 janvier 1893), philanthrope, militante du mouvement pour l'abolition de l'esclavage et réformatrice des Prisons; elle fonda des refuges pour les enfants abandonnés.
Son intérêt majeur alla à la réforme des prisons de femmes; elle fonda une association à cette fin et un foyer qui accueillait les prisonnières libérées pour qu'elles puissent chercher du travail
Par ses efforts, elle obtint que les femmes en état d'arrestation soient surveillées par des gardiennes et non par des gardiens. Cette mesure n'est pas encore maintenant appliquée totalement et en 1975, l'affaire Joan Little, meurtrière de son gardien qui avait tenté d'abuser d'elle, est là pour le rappeler.
On peut également citer les souvenirs de Doris Stevens, militante du féminisme, qui évoque dans "Jailed for freedom" ("En prison pour la liberté"), la terreur à laquelle 41 suffragettes furent soumises à l'atelier pénitentiaire d'Occoquan: elles y furent maltraitées par les gardiens. "Nos vêtements en partie ôtés de force"... "Nous fûmes toutes jetées dans des cellules différentes, dans la prison des hommes...".
"Il n'y avait pour les femmes aucune retraite possible, et si nous avions voulu nous déshabiller, nous devions le faire sous les yeux des gardiens qui nous observaient du corridor et pouvaient à tout moment nous regarder. De plus, les water closets étaient en pleine vue du corridor ou circulaient le directeur Whittaker et les gardiens"... "Aucune des matrones ou des femmes de service ne parut cette nuit-là"... "J'étais épuisée par ce que j'avais vu et enduré et passai la nuit dans la terreur de nouvelles brutalités et de tout ce qui pouvait encore nous être réservé. Je pensais aux jeunes filles qui étaient avec nous et craignais pour leur sécurité" (déposition de Mrs. BRENNAN).
Cette surveillance de femmes détenues par des gardiens masculins se retrouve aussi dans le cas d'autorités non régulières: on a pu voir récemment que Françoise CLAUSTRE, otage française aux mains de rebelles tchadiens, est surveillée par un homme armé.
En Belgique, les personnes qui sont en contact direct avec les détenus et détenues dans les prisons sont du même sexe qu'eux. Mais on doit penser au transport des détenues. Et on s'étonne qu'aucune question n'ait été posée, lors de la grève du personnel pénitentiaire en 1975, au sujet de la surveillance des prisonnières: les gardiens ont été remplacés par des gendarmes et des membres de la protection civile. Par qui les gardiennes ont-elles été remplacées?
On se rappellera utilement dans notre pays l'affaire, survenue il y a quelques années, de gendarmes ayant attenté à la pudeur d'une femme arrêtée.