O tempora, ô mores! proclama jadis Cicéron…
Et le Tartuffe de Molière: «Cachez ce sein que je ne saurais voir…». Hypocrisie, quand tu nous tiens!
La «Marche des salopes» le proclame: ce n’est pas parce qu’elles sont en tenue légère que l’on peut disposer de leur corps! Pourquoi les femmes ne pourraient-elles s’habiller comme cela leur plaît? Le départ du mouvement est l’apostrophe imbécile d’un policier de Toronto, qui conseillait aux femmes de ne pas s’habiller comme des traînées si elles ne voulaient pas se faire agresser. La justification «elle provoque avec sa mini jupe» est inadmissible: la violence sexuelle est injustifiable. Les «salopes» ont raison de dire qu’elles ont le droit de marcher dans la rue en short et en mini T-shirt «si elles s’y sentent bien».
Mais cela ne peut-il être une justification du même genre pour les porteuses de burka? «Je me sens bien dans ce vêtement que personne ne m’impose, mais que je choisis». Quelle réponse apporter sinon que les nijab, burka ou autre voile, même élégants sont rarement délibérément choisis mais souvent imposés comme voulus par la religion, qui n’accorde pas aux femmes un statut égal à celui des hommes.
Autre comparaison à faire sur les droits des femmes: on s’émerveille de par le monde que le Roi d’Arabie Saoudite (tiens, ce n’est pas un dictateur, lui?) accorde le droit de vote aux femmes. Rappelons tout de même que les femmes dans ce pays ne peuvent conduire de voiture sans être accompagnées et doivent demander l’autorisation d’un mâle de la famille pour une intervention chirurgicale!
Et dans la foulée, balayons aussi devant notre porte: s’est-on demandé pourquoi, en France, «pays des Droits de l’Homme», la représentation féminine dans les assemblées parlementaires n’arrive même pas à 19%?