Chère Marie-Christine, je n’ai pas eu le temps de te dire tant de choses. Le dernier message que je m’apprêtais à t’envoyer semble avoir été prémonitoire et voila que c’est après ton grand départ que je te l’adresse.
Je revenais de la fête d’été de l’école de mes petits enfants. J’avais accompagné ma fille assez tôt dans l’après-midi car il fallait préparer les enfants avec des costumes, des maquillages. Et, soudain, au milieu de cette effervescence où les pères et les mères s’affairaient et mettaient la main à tout, je me suis sentie bien inutile. J’ai pensé: «il n’y a pas si longtemps, c’était moi qui faisais tous ces préparatifs.»
Mais j’ai été heureuse de constater qu’ielles s’en tiraient fort bien et que la génération de nos enfants semblait plus mixte; il y avait presque autant de pères que de mères, ielles sont l’avenir et n’ont plus besoin de moi. Triste mais à la fois « heureux temps qui passe » car le partage des tâches et des responsabilités semble acquis pour nos jeunes et c’est sans doute la partie visible et la plus joyeuse de nos combats.
Tant de choses que nous avons faites ensemble pour « La Porte Ouverte » ou à la Maison des Femmes, le 29 rue Blanche … Par ta présence fidèle, ta créativité, ta ténacité à défendre les causes des femmes, tu as été une des chevilles ouvrières des plus précieuses et efficace du féminisme belge.
Avec Adèle Hauwel et pour La Porte Ouverte, tu as élaboré et porté nos revendications devant les plus hautes instances. Dans ton travail au FOREM, je n’oublie pas ton combat pour que des crèches soient accessibles aux mères qui suivent une formation, pour que des formations qualifiantes pour les femmes demandeuses d’emploi soient mises en place au FOREM dans des secteurs innovants et porteurs d’emplois. Et tu as réussi tous tes combats même celui de pouvoir concilier ta vie professionnelle et ta vie familiale, avec un mari aimant et deux beaux gars dont tu étais fière.
Ton amitié chaleureuse et tes conseils avisés me manqueront beaucoup. C’est pas juste ce qui t’est arrivé.
Avec tous mes regrets pour cet hommage qui vient trop tôt.
Bien adelphiquement
Luce Hautier
Elle était tellement attentive à tout !
Marie Christine a été une lumière. Je revoyais les manifestations féministes à la RTBF l’autre soir où nous étions ensemble.
C’est elle qui m’y a attirée. Moi qui ai horreur de la foule, j’y suis allée parce qu’elle m’en a convaincue.
«On doit leur faire revoir la loi sur l’avortement, notre ventre nous appartient.» clamait-elle ! Je n’avais jamais vraiment trouvé ces manifestations fort utiles, avant. Elle m’a dit «tu dois être là». J’y étais.
Je suis retombée sur une message envoyé par elle en 2007. Il accompagnait une blague quelconque sur Dieu. Elle y écrivait à quelques-unes «Je ne crois pas en Dieu, mais moi je crois en VOUS, mes amies.»
Cela m’a bouleversée.
Dany Evraud
À la mémoire de mon amie d’enfance
J’exprimerai ici ma grande tristesse d’avoir perdu une amie d’enfance, dont j’ai été très proche durant nos humanités gréco-latines au lycée de Nivelles. Nous nous sommes moins vues durant une quinzaine d’années, prises par nos activités professionnelles et nos enfants qui grandissaient….
Puis nous nous sommes revues plus régulièrement, avec nos maris, en partageant un bon repas, en faisant de la marche Adeps, ou en Suisse aussi où mon mari travaillait et où Jean-Claude aimait tellement marcher…
Tous les mois aussi, nous partagions un repas à Nivelles avec des amies du lycée…et aussi lorsque certaines d’entre-elles, vivant à l’étranger, étaient de passage au pays.
Marie-Christine était toujours le « moteur » de ces retrouvailles, qui réjouissaient chacune; nous retrouvions une fraternité propre à cette classe d’élèves sorties en juin 68, enthousiastes et curieuses de tout…comme nous le sommes restées. Nos conversations étaient donc toujours très animées et d’un grand intérêt.
Marie-Christine était une personne chaleureuse, bienveillante, attentive aux autres.
Elle aimait profiter de la vie, à pleines dents, sans mesures… combien de fois lui ai-je dit de penser à préserver sa santé… en vain.
Je pense qu’elle a eu la vie pleine et dense qu’elle voulait et aimait…
Elle a beaucoup voyagé aussi, n’a pas attendu sa retraite pour vivre à fond, et elle a bien fait.
Elle n’aurait pas aimé, passionnée comme elle l’était, de devoir vivre petitement et se restreindre, et donc je pense que, même si elle est partie trop vite, sa dernière pirouette était celle qui lui convenait.
J’ai une chaleureuse pensée pour Jean-Claude, son mari qu’elle aimait tant, qui doit se sentir bien démuni.
Evelyne Lambermont
En souvenir d’une amie, compagne de lutte féministe.
J’ai eu la chance et le plaisir de travailler en tandem avec Marie-Christine à l’élaboration de la circulaire de Porte ouverte, mois après mois.
Toujours à l’affût, elle nous fournissait les sujets requérant réflexion, action, combat sans jamais baisser la garde, en vue d’une plus grande égalité homme-femme.
Ses recherches personnelles et ses contacts professionnels ont toujours permis à Porte ouverte de poursuivre le fil rouge du féminisme pluriel.
Merci à toi Marie-Christine.
Ton souvenir nous soutient.
Danièle Amthor
Je ne l’ai connue personnellement qu’aux réunions de la Porte Ouverte: Marie-Christine m’y est apparue comme un membre au dynamisme souriant, dont les remarques aux assemblées générales étaient réalistes et optimistes.
Edith Schouls
Le destin nous empêche brutalement de continuer à travailler ensemble à l’avènement de l’égalité entre les femmes et les hommes. Depuis quand nous sommes-nous rencontrées, Marie-Christine ? Etait-ce en tant que syndicalistes, avec Emilienne Brunfaut et Maryse Menu, qui ont pu mettre en ½uvre des actions positives pour que des chômeuses puissent entrer en formation professionnelle Onem dans des métiers traditionnellement masculins ? Etait-ce comme militantes politiques socialistes unies avec les féministes des autres partis politiques ou volontaires pour la création d’un Parti féministe ? Etait-ce comme pluraliste au sein du CFFB ? Mais aussi à Porte Ouverte, avec Adèle Hauwel ? Tu n’es plus là pour le dire. Sans être constamment en contact, nous avons vécu les épisodes les plus vifs du combat pour les droits des femmes. Aujourd’hui, tu savais comme les anciennes que la transmission manque de lieux, le dîner féministe d’Amazone nous l’avait une fois de plus prouvé. La belle couleur bleue que tu affectionnais illuminait souvent les réunions. Je l’associe à jamais à ton souvenir. Merci pour ton indéfectible gentillesse et solidarité, merci pour avoir tenu bon et donné exemple de droiture.
Christiane Labarre.
Marie-Christine, tu fus femme jusqu’au bout des ongles, et fière d’assumer ta féminité pleine de mère, épouse et femme de tête respectée.
Tu nous manques.
Annick Gillis-Thys