Personalia

L’Université des Femmes a publié en décembre 2007 une analyse de Danielle Schoonooghe qui complète celle de Françoise Hecq relative au féminisme et la franc-maçonnerie en Belgique. Selon cet auteur, la première femme Belge initiée semble avoir été Isabelle Gatti de Gamond, qui développa dès 1864 l’enseignement moyen supérieur pour les filles; en 1911, des membres masculins d’une loge maçonnique en demandent l’ouverture aux femmes, mais l’ensemble des travaux et des réflexions des différentes loges fut interrompu à cause de la guerre. En 1920, la majorité des loges du Grand Orient (14 sur 20) signifia leur refus de voir la maçonnerie s’ouvrir aux femmes, dont la place est, disaient-ils, au foyer. Les travaux des «convents» de 1922 et 1923 ouvrent la voie à l’adoption de conclusions en vue de l’émancipation de la femme, finalement décidées lors du «convent» de 1927. Entre 1923 et 1933 des ateliers mixtes (Droit Humain) vont se créer avec le soutien de francs-maçons du Grand Orient. En 1930 la franc-maçonne Louise De Craene-Van Duuren créa la section belge de l’OPEN DOOR International (ODI) dont l’objectif est l’émancipation économique de la femme, revendiquant un enseignement débouchant sur des activités professionnelles valables pour les filles. Le Groupement belge de la Porte ouverte fut une émanescence de l’ODI.

Germaine Hannevart (1887-1977) autre cheville ouvrière de la Porte Ouverte, participa au Comité des femmes contre la guerre et le fascisme; en 1932 sous la houlette de L. De Craene, les loges étudièrent la situation économique de la femme: en 1934, pleine période de déflation et d’important chômage, elle crée le journal «La travailleuse traquée». Avec des francs-maçons, elle dénoncera vigoureusement la proposition de loi visant à limiter le travail des femmes mariées; mais en 1934 un arrêté royal autorisa le contingentement du pourcentage de femmes dans chaque industrie afin de les remplacer par des chômeurs masculins. En 1935 une grande campagne fut menée par la Porte Ouverte afin d’obtenir «à travail égal, salaire égal» et le conseil des ministres retira alors l’arrêté qui avait également contingenté le nombre de femmes dans l’enseignement et l’administration publique.

Documentation disponible sur le site http://www.universitedesfemmes.be sous le nom «texte d’analyse n°16 décembre 2007».

Des informations intéressantes sur Isabelle Gatti de Gamond et Louise de Craene Van Duuren sont aussi disponibles dans notre livre «Deux féministes» (éditon Porte Ouverte).

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