Les clichés sexistes perdurent au travers des stéréotypes

Selon le magazine américain «Fortune», alors que 50,3% des cadres sont de sexe féminin, les femmes représentent moins de 2% des PDG des 1000 plus grandes entreprises américaines et 7,9% des plus gros salaires dans les 500 premières sociétés. Les raisons invoquées se résument, comme en Europe, toujours à la même litanie: les femmes sont en âge d’avoir leur premier enfant au moment même où elles doivent faire leurs preuves au travail; elles rechignent à faire des semaines de 80 heures et à parcourir le monde; elles se concentrent trop sur les fonctions administratives comme les ressources humaines ou le marketing où elles n’acquirent pas de compétences en matière de gestion.

Bien qu’il soit prouvé qu’il n’y a pas de différences entre les styles de direction des patrons qui réussissent, qu’ils soient féminins ou masculins, les problèmes, selon le centre de recherche Catalyst, vient du fait que les deux sexes aveuglés par leurs préjugés, ne croient pas à cette réalité. Les femmes intérioriseraient les stéréotypes de la domination masculine, selon lesquels elles feraient des chefs moins efficaces.

Après avoir analysé une série d’enquêtes sur les modes de management sans trouver de différences notables, Catalyst a interrogé plusieurs centaines de cadres des deux sexes leur demandant d’évaluer l’efficacité des dirigeants hommes et femmes à partir de dix comportements différents en évitant les comparaisons directes de type «qui est le meilleur en matière de…?»

Les hommes disent qu’hommes et femmes sont à peu près égaux lorsqu’il s’agit de bâtir une équipe, de servir de mentor, de consulter et de se constituer un carnet d’adresses. Ils donnent aux femmes des notes plus élevées pour deux qualités: soutenir et récompenser. En revanche, ils s’estiment supérieurs en matière de résolutions de problèmes, de stimulation, de délégation et d’influence sur la hiérarchie, quatre qualités essentielles pour un dirigeant. Comme les hommes détiennent généralement le pouvoir dans les entreprises, ces opinions expliqueraient pourquoi les femmes sont si faiblement représentées au sommet de la hiérarchie.

De leur côté, les femmes s’estiment plus aptes à motiver et à récompenser les employés, à résoudre des problèmes, former une équipe, consulter et stimuler. Mais elles disent aussi que les hommes sont meilleurs pour bâtir un réseau, exercer une influence sur les supérieurs et déléguer.

«Or chacun sait que les perceptions influencent fortement la réalité tout en n’étant pas la réalité» disent les responsables de Catalyst. Ils conseillent aux entreprises de s’assurer que femmes et hommes sont jugés de la même manière lors des évaluations.

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