Éditorial

La lecture récente d’un document des Nations Unies (CEDAW/sp/2002/2) intitulé «convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes», nous amène à faire quelques réflexions générales sur l’état d’avancement de la cause féministe dans les lois, les faits et les mentalités. Nous nous bornerons à l’examen des passages de ce rapport qui concernent la Belgique:

  • La Belgique maintient sa réserve concernant la législation sur le mariage. Alors qu’en 1976 la réforme de cette institution consacrait l’égalité des époux, une concession majeure était faite aux antiféministes par le législateur: les époux mariés antérieurement sous le régime légal fondé sur la sujétion de l’épouse à son mari pouvaient, par une déclaration expresse, maintenir cette situation malgré la réforme.

On dira sans doute -une fois de plus- que cette situation était «choisie» ou «acceptée», selon la formule consacrée, par la femme qui signait le document. Nous n’avons fait aucune recherche pour savoir combien de ménages ont, dans les délais requis, fait cette démarche, et combien il en reste aujourd’hui. On peut penser que leur nombre a été modeste, puisqu’il s’agissait de faire une démarche et d’exposer des frais. D’autre part, par l’évolution du temps et la disparition naturelle des intéressés, ce nombre ne peut que décroître.

Mais on continue à éprouver de l’agacement -et c’est un euphémisme-, en constatant ce souci de ménager les tenants de l’antiféminisme.

  • Tous les Etats parties à la convention ont le droit de faire des objections et des observations sur les réserves faites par d’autres Etats , réserves ayant souvent comme effet de vider de leur substance les articles considérés de la convention.
  • D’autres pays, notamment des pays de l’Union Européenne comme l’Allemagne, les Pays-Bas ou la Suède, font des objections ou des observations tout en déclarant que lesdites objections restent sans effet sur leurs relations diplomatiques avec les pays incriminés.

Devant une telle situation, on doit se réjouir de constater que le Lobby Européen des Femmes (LEF) ait souligné, dans une résolution adoptée à Bruxelles en septembre 2002, le fait qu’on observe une régression du droit des femmes dans le monde. Donc, appel à la vigilance.

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