On sait que par effet de rotation des pays membres de l’Union européenne, la Belgique exercera la présidence au cours du second semestre de cette année.
Lors de notre assemblée générale, notre Groupement a déclaré que le principe de l’égalité entre les personnes des deux sexes doit être une priorité absolue.
C’est donc avec intérêt que nous avons pris connaissance de la communication – que certains ont considéré comme prématurée- faite par le Premier ministre au sujet du programme de la Belgique.
Nous y relevons, certes, que le problème de l’égalité des chances et le respect des droits appelés droits de l’homme sont mentionnés mais sans qu’on donne à ces principes une priorité absolue et surtout sans qu’on fasse ressortir dans le document le caractère prioritaire de l’égalité entre les personnes des deux sexes. Et on rappellera que, dans le même temps, « on » s’apprête à traiter de la même façon les divers motifs ou prétextes de discrimination et même en mettant en avant d’autres discriminations que la discrimination fondée sur le sexe/genre. Rappelons une fois de plus – on ne le répète jamais assez souvent les vérités- que le sexe/genre ne vient pas en tête de la liste des motivations de discrimination dans les documents internationaux traitant de la discrimination et qu’en outre, dans la convention de l’Organisation internationale du travail sur le sujet, un article prévoit expressément que le traitement spécifique de « protection » des femmes au travail n’est pas considéré comme une discrimination au sens de la convention.
Le document du Premier ministre souligne aussi un point particulier: celui des réfugiés. Nous n’aurons pas à rappeler le cas de Semira Adamu qui reste dans les mémoires. Mais nous rappelons que c’est le Groupement qui a, le premier, stigmatisé l’absence du mot « sexe » parmi les motifs de crainte légitime d’une persécution, crainte fondant le droit d’asile dans la Convention de Genève, laquelle date de 1951 et est donc postérieure à la Déclaration des droits de l’homme (adoptée par les Nations Unies en 1948) et laquelle mentionne le sexe comme une cause de discrimination à combattre. Ce passage de la déclaration du Premier ministre, doit nous inciter à réclamer, pendant la présidence belge de l’Union européenne, une initiative tendant à insérer le mot « sexe » dans le libellé de la convention de Genève. Nous ne devons pas nous laisser arrêter par l’argument qu’on nous a donné déjà donné lors des débats antérieurs: proposer cet amendement amènerait d’autres personnes ou groupes ou Etats à proposer une révision, dans un sens restrictif, de la convention de Genève
A.H.