DANS LE MONDE

Les constatations sont partout les mêmes. Malgré leurs capacités les femmes ont globalement partout une situation sociale inférieure à celle des hommes pris dans leur ensemble.

A propos du Japon, la revue «Asia Pacific perspectives» de août 2003, a publié un article intitulé «Help for working women» (aide aux femmes au travail).

L’article constate que les femmes de ce pays ont une bonne santé et un niveau d’éducation très élevé. Cependant divers obstacles les empêchent de mettre leurs compétences au service de la société. En raison de la situation démographique le gouvernement désire développer le travail des femmes. Il va donc mettre en place un système mesures de discrimination positive, d’études etc. Selon le programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) le Japon est au 32ème rang (sur 66 nations développées) dans le domaine des questions de genre.

Mais 26% seulement des entreprises sont favorables à l’application de mesures de discrimination positive. Le Japon s’est fixé comme objectif qu’en 2020 (patientons!) il y ait 30% de femmes parmi les «managers» et postes d’autorité, pour 8,9% actuellement.

Passons dans un autre continent, le Brésil. La situation des femmes au Brésil est l’objet d’une étude intitulée «Agrarian change, gender and lands rights» (‘Réforme agraire, genre et droits fonciers’ in : politique sociale et développement, UN research Institute for social development- paper n° 14- juin 2003) de la professeure Julia S. Guivant de l’Université fédérale Santa Catarina du Brésil.

Cette étude met en évidence la marginalisation des femmes rurales par les institutions gouvernementales et même par les mouvements de paysans sans terre.

L’article analyse les changements survenus dans l’agriculture de cet immense pays en particulier au cours des 20 dernières années; les «travailleurs sans terre» n’ont pas de structure spéciale pour les femmes. Cependant, il y a des quota, dont le système est examiné par l’auteure, en vue d’assurer la représentation des femmes aux assemblées où les droits fonciers sont en cause.

La constitution de 1988 a établi le principe d’égalité des hommes et des femmes. L’auteure constate qu’il est important que les femmes rurales s’emploient à obtenir des postes clés dans les organisations représentatives. La structure basée sur la ferme familiale renforce la structure familiale : «…la ferme familiale (est) le modèle idéal d’organisation rurale qui tend à occulter les différences de pouvoir dans la structure familiale. Les hommes, encore considérés comme des chefs de famille, sont les principaux bénéficiaires des politiques visant à renforcer l’agriculture familiale» (ibidem, page V) .

L’autonomisation des femmes est en train de s’établir de façon non préméditée; les femmes ont joué un rôle actif dans les campements installés sur les terres occupées mais l’influence qu’elles y ont gagnée risque «de se diluer lorsque les populations se seront établies et que les relations entre hommes et femmes redeviendront ce qu’elles ont toujours été…» (page V). Comme d’habitude, après la guerre «tout rentrera dans l’ordre».

En ce qui concerne les droits fonciers en général, dans le monde et au cours de l’histoire rappelons que, dans beaucoup de cultures qui connaissent une appropriation collective du sol, les femmes sont privées du partage et que chez nous, le passage du régime hollandais à l’indépendance de la Belgique a eu pour effet que des femmes détentrices de droits politiques par leurs titres fonciers s’en sont vues privées : c’était une «modernisation» des structures politiques qui bénéficiait sans doute à certains groupes d’hommes.

Ces réflexions nous mènent peut-être loin de l’actualité au Brésil mais nous rappellent combien le sexisme est totalitaire et universel.

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