On se souvient avec amertume du fait que naguère les femmes étaient exclues de certaines activités dans lesquelles elles se distinguent maintenant, apportant du lustre à leur pays et contribuant à l’évolution de la société. On n’a pas encore mesuré, on ne mesure pas encore les succès et les bienfaits qui ont manqué au groupe, ou au pays qui se passaient volontairement de la contribution que les femmes pouvaient leur apporter.
On souligne maintenant le rôle que les femmes jouent dans le développement durable et leur incomparable contribution à la vie des sociétés en mutation. On souligne le caractère essentiel de leur activité économique dans la vie des sociétés… tout en ne donnant pas à la plupart d’entre elles une place sur le devant de la scène lorsqu’il s’agit de récolter les lauriers.
Cela se passe partout et en tout temps. Un fait récent nous amène à faire cette réflexion. Alors que le judo ne semblait pas à priori, disait-on, convenir aux femmes, alors qu’aux Jeux olympiques le judo des femmes n’était pas reconnu, rappelons-le une fois de plus, comme un sport de compétition, cette année, ce sont nos judokates qui rapportent à la Belgique des médailles européennes.
Naguère, un spécialiste des brevets a consacré un livre aux femmes qui se sont distinguées dans les divers domaines de l’invention et (re)connaît la part qu’on doit aux femmes dans la recherche scientifique. Elles oeuvrent dans la recherche fondamentale et aussi dans la recherche appliquée ; c’est ainsi que le concours international Lépine vient d’accorder son prix le plus prestigieux à une ingénieure en électronique, Mme Florence Floret, inventrice d’une télécommande qui protège les décodeurs de télévision (« Le Soir » 14 mai 2001).
Il importe que davantage de femmes entrent dans les activités se rapportant aux nouvelles technologies auxquelles on n’a pas encore, en quelque sorte, attribué un sexe.
A cette occasion, soulignons qu’une nouvelle forme de sexisme apparaît. On parle, par exemple, d’une future pénurie de médecins en raison de la féminisation de la profession et de la diminution globale de la force de travail qui en résulterait. On parle des agressions, physiques ou verbales, contre les accompagnateurs de train et on dit que le phénomène est favorisé par la présence de femmes dans cette profession, les insultes sexistes étaient courantes. On connaît aussi le caractère sexiste des agressions verbales contre les femmes dans la politique et le syndicalisme par exemple. Ce sont des faits qu’on constate mais il faut dénoncer et sanctionner le caractère sexiste de ces situations ou de ces déclarations.