Quelques chiffres: A la Chambre on compte 39,3% d’élues, à savoir 59 élues. CDH, 4 élues, CD&V, 6, Ecolo, 4, Groen,2, MR, 6, NVA,13, Open VLD, 6, PS, 8, SP.A, 6, Vlaams Belang, 4. Ecolo et Vlaams Belang sont ex-æquo avec 50% de femmes élues parmi leur contingent. Au Sénat: 16 élues sur 40. La NVA totalise le plus grand nombre d’élues à savoir 5 femmes sur 9 personnes. In Le Soir du 15 juin 2010, p31.
Les listes électorales étant paritaires, on aurait pu penser qu’en Belgique, du moins sur le plan politique, l’égalité entre femmes et hommes est un fait accompli. Hors nous en sommes loin et les stéréotypes ont la vie dure. Le Dimanche 30 mai, débats politiques sur nos chaînes de télé, à l’approche des élections du 13 juin. Mise au Point sur la RTBF se penche sur la question: «Que veulent les Flamands?»; On ne saura pas ce que veulent les Flamandes: pas une seule femme sur le plateau.
Même jour, même heure, sur RTL, Controverse propose un débat entre partis représentés ou non au Parlement. Petits ou grands, de gauche à droite, ils ont au moins une chose en commun: aucun n’a choisi une femme pour le représenter. En comparaison, De Zevende Dag sur la VRT, avec ses deux femmes sur dix invités, paraîtrait presque paritaire? La presse écrite n’est pas en reste, hélas.
Dans son édition du 30 mai, Le Soir en collaboration avec De Standaard a interrogé «50 faiseurs d’opinion» sur l’avenir de la Belgique. Un panel parfaitement équilibré, 25 francophones, 25 Flamands, dans une grande diversité d’origine, de région, de position, mais… seulement 8 femmes. Si les journalistes ne connaissent pas suffisamment de «faiseuses d’opinion» potentielles, ce qui est déjà grave en soi, il existe des organisations de femmes qu’il aurait suffi de contacter pour trouver des personnalités féminines – artistes, syndicalistes, femmes impliquées dans la vie économique ou associative – qui auraient eu bien des choses à dire?
Et puis le 3 juin, La Libre Essentielle, avec le concours de La Libre Belgique, propose sur son site, un sondage entièrement consacré aux femmes politiques! Les lecteurs et lectrices ont la possibilité d’élire la «meilleure» d’entre elles. La plus compétente? Celle qui a le mieux travaillé, celle qui a les propositions les plus originales et novatrices? Eh non! Le sondage porte sur cette question essentielle: «Nos femmes politiques belges sont-elles séduisantes?».
On aura beau clamer l’égalité entre femmes et hommes comme une des valeurs fondamentales de notre société, le message qui est passé est bien celui-là: les hommes sont là pour convaincre, les femmes pour séduire. Lamentable! Une carte blanche peut être signée sur le site web d’Amazone. Elle est rédigée Monique Chalude, présidente d’Amazone, Marie-Thérèse Coenen, présidente de l’Université des Femmes, Ariane Dierickx (photo), directrice d’Amazone, Irène Kaufer, militante féministe, Valérie Lootvoet, directrice de l’Université des Femmes, Simone Susskind, Présidente de Actions in the Mediterranean.
http://www.amazone.be/spip.php?article485, www.vegastar.be/fr.htm, www.universitedesfemmes.be, www.lesoir.be. Voir aussi l’analyse de la place faite aux femmes dans le programme de la NV-A faite par Irène Kaufer.