GROUPEMENT BELGE DE LA PORTE OUVERTEpour l'émancipation économique de la travailleuse | |
Bulletin d'octobre 2011Périodique mensuel d'information et d'opinion féministe; les articles signés n'engagent que la responsabilité de leur-s auteur-e-s. Sauvegardons les droits reproductifs des femmesLe Réseau international des Femmes en faveur des droits reproductifs (Women's Global Network for Reproductive Rights) a lancé une campagne en vue de décriminaliser l'avortement dans nombre de pays où il est encore -ou à nouveau- sévèrement réprimé. La Pologne, soumise à une des lois les plus restrictives d'Europe, risque une prohibition complète sous la pression de mouvements conservateurs. On peut également citer, entre autres, le Chili, le Nicaragua, le Salvador, la République dominicaine qui persistent à prohiber tout avortement, quelles que soient les circonstances. En Colombie, 99% des avortements se passent sans sécurité en dépit de la Cour Constitutionnelle qui a admis l'avortement en certaines circonstances.
En signe de solidarité, Le Réseau international nous propose d'envoyer des courriels aux autorités de ces pays, ainsi qu'à leur ambassade en Belgique. Leur campagne est expliquée sur le site: Votre signature en soutien peut-être postée sur sept28global@wgnrr.org Les adresses des autorités et ambassades concernées sont disponibles sur le site de Porte ouverte, ainsi qu'un modèle de lettre. Une soi-disant pilule abortive met les femmes en dangerUn produit dangereux vendu illégalement comme pilule abortive par un site illégal de pharmacie sur Internet, Eurodrugstore.eu: une menace qui s'étend à tout le territoire européen. Les escrocs ciblent les femmes avec un «accident de contraception». L'enquête des agences européennes de sécurité du médicament a permis d'établir que l'expédition des produits a lieu depuis le Canada, tandis que la centrale d'appel de l'opérateur est basée à Chypre. Cette «pharmacie sur internet» vend notamment un MTP-kit, produit par la société Cipla, présenté comme un médicament permettant de réaliser une interruption volontaire de grossesse à la maison. Le docteur Anne Verougstraete, chef de clinique adjointe de gynécologie aux hôpitaux universitaires Erasme (ULB) nous met en garde: «Cela fait des siècles que les femmes désirent disposer d'un moyen médicamenteux qui puisse arrêter une grossesse non désirée de manière discrète et qui respecte leur désir d'intimité. Malheureusement, ce désir est dans ce cas manipulé par des escrocs qui mettent leur vie en danger, car ces médicaments ne sont pas faits pour être utilisés hors d'un contrôle médical et d'un accompagnement psycho-social, comme le prévoit la loi belge. Ce type de médicaments est utilisé pour provoquer un avortement. Jusqu'à 9 semaines de grossesse, la femme ne doit en général pas être hospitalisée ; mais imaginez que la femme se trompe dans la durée de la grossesse et qu'elle prenne ces médicaments lors d'une grossesse plus avancée ! Elle risquerait de faire une hémorragie grave à domicile. Il existe des cas où des femmes sont mortes d'avoir pris des doses extrêmes de ces médicaments. En Belgique, où l'avortement est partiellement légalisé, il serait fou de se procurer un tel produit douteux par Internet, alors que la prise en charge est remboursée par la sécurité sociale dans les plannings et hôpitaux qui pratiquent l'avortement.» En savoir plus: www.lesoir.be/lifestyle/sante/2011-10-04/une-pilule-abortive-met-les-femmes-en-danger-867500.php (F. Soumois). Le CFFB se mobilise contre la traite des êtres humains, cet esclavage moderneLe Conseil des Femmes (CFFB) vient de rappeler son engagement contre ce fléau international qu'est le trafic d'êtres humains, consistant à contribuer à l'immigration illégale de personnes étrangères en vue d'en tirer profit. Il peut s'agir d'exploitation sexuelle (dans le cadre de la prostitution essentiellement) ou d'exploitation économique (par le travail). Cette exploitation s'accompagne souvent de comportements mafieux, séquestration, violences...profitant du statut précaire des victimes. Ce phénomène touche un grand nombre de femmes. En savoir plus: www.cffb.be/toutes-les-actualites/103-traite-des-etres-humains- Honte à Google: «Femmes battues» dans la rubrique «Divertissements»Le célèbre moteur de recherche a dérapé dans une de ses pages, classant comme DIVERTISSEMENT une nouvelle relatant un fait de sévère violence conjugale. Ce n'est pas sur les femmes qu'il faut «taper», mais sur le clou, pour rendre chaque citoyen conscient du grave délit que cette violence constitue. Féminiser = dévaloriser?Un article du Soir, intitulé «Y a-t-il trop de femmes à l'école?» met en lumière un phénomène sexiste caché de nos sociétés occidentales: le parallélisme entre masculin/pouvoir/prestige (et le meilleur salaire qui en résulte) et féminin/dévalorisé! Au départ du constat de la féminisation de l'enseignement (maternel, primaire, secondaire), les commentaires d'hommes politiques (notamment britanniques et français) insinuent que le manque d'effectifs masculins entraînerait un moindre investissement du personnel, moins d'autorité, causant finalement une inégalité entre élèves, au détriment des enfants mâles:«les garçons échouent plus volontiers à l'école; ce phénomène est dû au fait que l'école n'est plus adaptée aux garçons parce que «le corps enseignant est majoritairement féminin» et parce que les garçons «ont du mal à s'identifier à des «sujets supposés savoir» féminins» (propos signé par Stéphane Clerget). Ben voyons! Si les Hommes échouent... c'est la faute aux Femmes, bien entendu!
Mais quand ils réussissent, c'est tout aussi évidemment, par leurs talents propres. En lire plus: Expo photo: Femmes qui changent l'IndeLe Musée BELvue (Pl. des Palais, 7 à 1000 BXL) accueille du 6/10 au 6/11 une exposition de photographies de l'Agence Magnum, qui met en évidence l'évolution du rôle, des aspirations, des opportunités et des défis que rencontrent les femmes indiennes. Elle révèle le rôle primordial que les femmes jouent dans le développement économique, social et culturel de l'Inde d'aujourd'hui. Entrée gratuite. www.belvue.be/BELvue Prix Nobel de la Paix 2011: trois femmes du sudEllen Johnson-Sirleaf, présidente du Liberia et première femme élue à la tête d'un pays africain, Leymah Gbowee, une autre Libérienne, militante pour la paix et responsable du mouvement pacifiste «Women of Liberia Mass Action for Peace» et Tawakkol Karman, une Yémenite active dans la défense des droits humains, fondatrice en 2005 du groupe «Femmes journalistes sans chaînes» ont reçu le Nobel de la Paix 2011. Depuis sa création, en 1901, seules douze femmes s'étaient vues décerner le Prix Nobel de la Paix. Sexisme symbolique – Faut-il supprimer le mot «mademoiselle»?C'est la nouvelle campagne, lancée conjointement avec les «Chiennes de garde», de l'association française «Osez le féminisme»: le retrait de la case "mademoiselle" dans les formulaires administratifs. "Ça peut paraître un détail, mais c'est très symbolique des inégalités, explique Julie Muret, membre de l'association. Cela oblige la femme à exposer une situation personnelle et familiale." Elle note également "la connotation condescendante" du terme, alors que les hommes n'ont pas à choisir entre "monsieur" et "damoiseau", voire "jeune puceau". Remarquons au passage notre retard par rapport aux féministes du Nord: l'Allemagne par exemple a abandonné la distinction, et le mot "Fräulein" n'y est quasiment plus utilisé. Lire: bigbrowser.blog.lemonde.fr/2011/09/27/faut-il-supprimer-le-mot-mademoiselle/ © Porte Ouverte 2011 |