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Bulletin de mai 2011Périodique mensuel d'information et d'opinion féministe; les articles signés n'engagent que la responsabilité de leur-s auteur-e-s. Un droit commun contre les violences de genre«Les violences contre les femmes doivent être reconnues comme un crime dans toute l'Union, et leurs auteurs automatiquement poursuivis»: l'eurodéputée suédoise Eva-Britt Svensson résume ainsi le sens de la résolution dont elle est à l'origine. Consacré aux «priorités et la définition d'un nouveau cadre politique de l'Union en matière de lutte contre la violence à l'encontre des femmes», le texte appelle l'Europe à se doter d'un instrument de droit pénal commun contre les violences fondées sur le genre, du viol au harcèlement. La résolution, adoptée à une large majorité par le Parlement européen, mardi 5 avril, insiste également sur le nécessaire renforcement de l'aide aux victimes. Il s'agit notamment de fixer des normes minimales pour assurer qu'elles bénéficient des conseils d'un juriste ; ou encore d'imposer que, pour 10 000 habitants, il existe au moins une structure spécialisée d'aide aux victimes. Pour créer cet arsenal commun, la balle est désormais dans le camp de la Commission européenne. Dans le cadre d'un plan quinquennal pour l'égalité hommes-femmes, elle doit justement présenter dans le courant de cette année 2011 une stratégie de lutte contre les violences. Entre 20 et 25% de l'ensemble des femmes en Europe ont subi des actes de violence physique au moins une fois au cours de leur vie adulte et plus de 10% ont été victimes de violences sexuelles avec usage de la force, fait observer la résolution. Mais selon le pays où elles vivent, «les femmes dans l'Union européenne ne bénéficient pas d'une protection égale », déplore Eva-Britt Svensson. In : «Les nouvelles news» avril 2011. Action collective en justice : Wal-MartAccusé de discrimination sexiste à l'encontre de ses employées, en termes de salaires comme de promotions, le géant américain Wal-Mart sera-t-il confronté à une action collective en justice? L'affaire est entre les mains de la Cour Suprême des Etats-Unis. Sa décision est censée être purement juridique, mais ses implications vont bien au-delà. En 2001, Betty Dukes et six employées de Wal-Mart engageaient une procédure judiciaire contre le mastodonte américain de la grande distribution pour des discriminations fondées sur le sexe. En 2007, l'affaire a pris une autre dimension: un juge fédéral les autorisait à mener une "class-action" - action en justice collective au nom de toutes les salariées qui s'estiment elles aussi discriminées. Dans ce cas précis, les plaignantes pourraient représenter plus d'1 million de (ou d'ex-)salariées du groupe. Lequel risque ainsi d'y laisser des milliards. Le 29 mars, Wal-Mart a abattu sa dernière carte, en contestant devant la Cour Suprême la légitimité d'une class-action. Si les juges donnaient leur feu vert à une action collective, ce serait la plus vaste jamais menée. Et un appel d'air qui pourrait souffler de nombreuses compagnies. «Ce genre de procès pourrait se répandre comme une traînée de poudre. Ce serait peut être très efficace pour l'égalité homme femme mais destructeur pour les finances de beaucoup d'entreprises» s'inquiète un journaliste des Echos. Pourtant, un précédent existe, et il n'a qu'un an. En mai 2010, le groupe pharmaceutique Novartis a été condamné par un tribunal de New-York pour discrimination envers les femmes qu'il employait aux Etats-Unis - là aussi, pour des salaires plus faibles et des promotions moindres. La plainte collective était menée par 12 femmes, au nom de 5 600 employées. Après sa condamnation, au terme d'un accord, Novartis s'est engagé à affecter plus de 150 millions de dollars à un fonds d'indemnisation. D'autres procédures menées par des femmes qui s'estiment victimes de discrimination sont en cours aux Etats-Unis, notamment à l'encontre de grandes banques. Mais ne prennent pas (pour le moment ?) la forme de class-actions. In «Les nouvelles news» avril 2011. www.lesnouvellesnews.fr/index.php/civilisation-articles-section/parite/1037-discrimination-wal-mart-tente-echapper-proces-geant Celle qui sauva 2.500 enfants au péril de sa vieDécédée lundi 12 mai 2011 à l'âge de 98 ans, Irena Sendler a sauvé 2.500 enfants juifs du ghetto de Varsovie durant la seconde guerre Mondiale. Arrêté par la Gestapo en 1943 elle fut torturée et miraculeusement sauvée sur le chemin de l'exécution. Figure de la résistance polonaise, Irena Sendler a sauvé 2.500 enfants juifs de Varsovie au risque de sa vie en les faisant sortir du ghetto instauré par les nazis. «On m'a éduquée dans l'idée qu'il faut sauver quelqu'un qui se noie, sans tenir compte de sa religion ou de sa nationalité», aimait-elle à dire. Juste parmi les Nations. Née le 15 février 1910, Irena Sendler est longtemps restée peu connue ; il fallut attendre mars 2007 pour que la Pologne lui rende un hommage solennel et propose son nom pour le Prix Nobel de la Paix. Mais le choix du Jury s'est porté sur Al-Gore...un homme bien en vue plutôt que sur une «modeste» héroïne qui endura la torture des Nazis pour avoir, 2500 fois, sauvé les enfants des autres. Cependant, le mémorial israélien de l'Holocauste, le Yad Vashem, lui avait décerné dès 1965 le titre de Juste parmi les Nations, réservé aux non-juifs qui ont sauvé des juifs (un peu plus de 22.000 à ce jour). Plan Prostitution au CDHEn Belgique, le CDH vient de communiquer qu'il a élaboré un «plan prostitution» sur 3 ans pour réduire drastiquement la prostitution d'abord «en changeant les mentalités» puis en organisant progressivement la PENALISATION du CLIENT de services sexuels (cf notre article de mars 2011 sur la situation en France). «Changer les mentalités» dans ce domaine ? Bien ! ... en 3 ans?.le CDH a de l'ambition ! archives.lesoir.be/le-cdh-veut-penaliser-le-client-du-sexe_t-20110510-01DYXR.html Projet Mic MacDans son édition du mois de mai, Genre en Action a souhaité parler d'économie, de genre et d'un projet qui grandit et s'épanouit autour de ces problématiques : le projet Mic Mac ! Un projet qui se propose d'aborder différemment, genre, microéconomie, macroéconomie et mésoéconomie. Les femmes sont toujours victimes d'inégalités criantes et l'intégration transversale du genre dans les politiques économiques est loin d'être une réalité. De même, les modes de production dans lesquels elles sont investies et par lesquels elles créent de la richesse ne sont pas valorisés : économie sociale et solidaire, réseaux économiques alternatifs, économie reproductive, etc. Cela est particulièrement vrai dans les pays francophones, contrairement aux pays anglo-saxons qui ont déjà bien amorcé l'intégration des questions relatives au genre. Il s'agira durant les trois années à venir, d'?uvrer à une meilleure prise en compte du genre dans les politiques macroéconomiques des pays francophones par une recherche-action. Celle-ci vise à emmener enfin dans le champ de l'analyse la partie non monétisée de l'économie : le travail de reproduction sociale (travail non rémunéré) et la production qu'il engendre. C'est le travail domestique, de soin et communautaire (reconnu officiellement par le BIT comme étant du travail). Les résultats majeurs de ce projet sont les suivants : Aboutir au renforcement des capacités des économistes et des experts en genre francophones afin qu'ils soient en mesure de mieux articuler «genre et économie» par la formation et la mise en réseau. Identifier l'impact différencié des politiques macroéconomiques sur le genre en milieu francophone et mettre en valeur certaines alternatives à l'approche microéconomique comme l'économie sociale et solidaire. Mettre en évidence des indicateurs (données qualitatives et quantitatives macroéconomiques/genre) et des mécanismes de suivi pouvant alimenter un «observatoire des inégalités de genre» et ainsi contribuer à développer des éléments de plaidoyer en faveur de la prise en compte du genre en macroéconomie. Pour toute information ou contribution : barbara.ky@genreenaction.net Marie Popelin et Isala Van Diest sur une pièce de 2€A l'occasion de la 100ème journée de la femme le 8 mars 2011, des femmes sont mises à l'honneur dans différents lieux et sous différentes formes. Ce lundi 2 mai, Marie Popelin et Isala Van Diest ont été honorées par la Monnaie Royale de Belgique. En effet, pour la première fois en Belgique, une pièce de monnaie est frappée, honorant deux femmes qui ne sont pas des membres de la famille royale, mais deux militantes des droits des femmes. Marie Popelin (Schaerbeek 1846 - Ixelles 1913), débuta sa carrière comme institutrice aux côtés d'Isabelle Gatti de Gamond. Celle-ci venait de créer les Cours d'éducation qui constituaient la première école laïque secondaire pour filles. L'école de Gatti de Gamond répondait donc à un besoin crucial, et des institutions du même genre fleurirent rapidement dans tout la Belgique. Après avoir elle-même dirigé pendant une dizaine d'années l'Ecole de Demoiselles de Mons, Marie Popelin décida d'entamer des études de droit à l'ULB. Qu'elle réussit. Isala Van Diest, née à Louvain en 1842 et décédée à Knokke en 1916, est la première femme médecin de Belgique, et la première universitaire belge. Fille d'un chirurgien et accoucheur large d'esprit, elle et ses sœurs reçoivent la même éducation que leur frère. Leur mère les emmène en voyage en Angleterre, où elles entrent en contact avec le milieu progressiste.
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