GROUPEMENT BELGE DE LA PORTE OUVERTEpour l'émancipation économique de la travailleuse | |
Bulletin de mars 2010Périodique mensuel d'information et d'opinion féministe; les articles signés n'engagent que la responsabilité de leur-s auteur-e-s. Le 7 février: un anniversaireVictoire féminine: Marie Curie fut la première femme française élue à l'Académie de médecine (64 voix sur 80). La physicienne et chimiste obtint sa revanche. Elle s'était en effet vue refuser l'accès à l'Académie des sciences en 1911. Certains membres s'étaient opposés à l'entrée d'une femme et lui avaient préféré Edouard Branly (29 voix contre 28). A l'époque, ses adversaires considéraient qu'elle n'avait été que l'assistante se son défunt mari, Pierre Curie. L'élection du 7 février 1922 est donc une belle victoire pour Marie et une réelle avancée de la reconnaissance des valeurs féminines dans un univers machiste. La discrimination s'arrête iciCampagne de sensibilisation en Région wallonne et en Communauté française. Ce lundi 1er février, les ministres de l'égalité des chances de la Région wallonne et de la Communauté française, Eliane Tillieux et Fadila Laanan, le Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme ('le Centre') et l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes ('l'institut') ont présenté à la presse une nouvelle campagne de sensibilisation et d'information relative au renforcement du cadre de lutte contre la discrimination. Les deux organismes pourront traiter les situations individuelles relatives aux discriminations en matière de sexe et de critères apparentés que sont la grossesse, l'accouchement et la maternité ou encore le transsexualisme et le changement de sexe. Ces organismes ne peuvent toutefois pas ester en justice sur base des dispositions légales régionales et communautaires. Un réseau décentralisé de lutte contre les discriminations sera créé avec des guichets locaux d'écoute des plaintes et d'aide de proximité. Il apportera un soutien structurel à l'implémentation de politiques de diversité et d'intégration au sein de la région. Enfin, un échange d'informations sera mis sur pied entre la Région, la Communauté, le Centre et l'Institut par le biais de réunions des comités d'accompagnement et par le partage du système de gestion électronique des dossiers. Voir www.diversite.be pour le Centre et www.iefh.fgov.be pour l'Institut. Un site apporte plus de précisions: www.stop-discrimination.be; une ligne verte a été ouverte: 080012800 Nouvelle cuvéeLa nouvelle Commission Européenne vient d'être installée début février et compte 9 femmes sur 26 membres. Les trois vice-présidentes sont: la britannique Catherine Ashton, Haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, la luxembourgeoise Viviane Reding qui assume les compétences en matière de justice, de droits fondamentaux et de citoyenneté,et la néerlandaise, Neelie Kroes qui détient le portefeuille de la stratégie numérique. Les autres membres féminins se partagent l'éducation, la culture, le multilinguisme et la jeunesse,la recherche et l'innovation, la pêche et les affaires maritimes,la coopération internationale, l'aide humanitaire et la réaction aux crises, l'action pour le climat et les affaires intérieures. Insertion professionnelle en Brabant wallonLe Comité subrégional de l'Emploi du Brabant wallon a tenu un séminaire sur le sujet le vendredi 12 février 2010 (http://www.csefbw.be/). Dans «l'Etat des lieux socio-économiques de la région de Nivelles» qui vient d'être publié (www.leforem.be) on relève que, sur le nombre de «demandeurs d'emploi» total, 53% sont des femmes. Qualitativement, des discriminations «sournoises» persistent encore: qualifications nettement plus importantes des femmes que des hommes avec pourtant un moindre accès à l'emploi, durée d'inoccupation plus longue les fragilisant en matière de recherche d'emploi.Les demandeuses d'emploi connaissant une inoccupation de 2 à 5 ans représentent 54,2%. Pour une durée de chômage de plus de 5 ans, le pourcentage s'élève à 58,1. Les demandeuses sont aussi en moyenne plus âgées que les hommes. Parmi les causes citées, celle de la garde d'enfants reste importante mais aussi l'opposition du mari à leur retour au travail, les problèmes de mobilité, le statut monoparental, ... Violences conjugalesComme l'ont annoncé la presse, la radio et la TV, la ligne téléphonique «Ecoute violences conjugales» a été inaugurée le 25 novembre dernier et porte lenuméro vert «0800 30 030». Cette ligne est accessible gratuitement à toute personne concernée par la violence conjugale (victimes, témoins, professionnels du secteur, etc.) du lundi au samedi de 9 h 00 à 20 h 00. Sa gestion a été confiée à Cap-Sciences humaines asbl (www.capscienceshumaines-ucl.be). Haro sur la burqaMusulmane pratiquante, avocate de la laïcité, Dounia Bouzar s'oppose fermement à la burqa. «Le voile intégral est une création des salafistes! Ils ont matérialisé leur discours de secte avec ce drap noir qui recouvre les femmes, et ils imposent ainsi leur propre définition de l'Islam, vieux, lui, de quatorze siècles!». Inlassablement, Dounia Bouzar, spécialiste de l'Islam, ancienne chargée de mission pour l'application de la laïcité, explique sa position sur le débat autour de la burqa. Cette docteure en anthropologie, qui a entamé des études universitaires en 2001 après avoir donné naissance à trois filles et seize ans passés sur le terrain à Roubaix et Tourcoing comme éducatrice, connaît bien le sujet. «Oui, il faut une loi, comme en Belgique, qui ne stigmatise pas les musulmans, mais qui interdise tout ce qui cache publiquement l'identité d'une personne, casque, cagoule ou voile. Si on ne fait rien, la burqa va se banaliser, et dans dix ans, quand on verra une femme voilée, on dira: «Voilà une musulmane?, alors que ça n'a rien à voir!». Dans son dernier livre, «La burqa ou la République» (Albin Michel), elle rappelle que la burqa, création moderne, a soixante-dix ans à peine. Et qu'on est sans cesse dans l'amalgame entre intégristes et musulmans, d'où la difficulté des pouvoirs publics à traiter le problème. «Le mot secte signifie 'suivre' et 'séparer', dit-elle, lorsque le mot religion veut dire 'relier'». Je ne porte pas le voile, et ma religion ne regarde que moi». Plus d'infos sur le site du Monde. Femmes et économiePour les femmes, la mixité et la réussite professionnelle dans l'entreprise se paient au prix fort. Loin de l'émancipation et de l'égalité, les directions exigent d'elles un engagement accru dans la performance économique de l'entreprise, condition nécessaire à leur reconnaissance individuelle. Ce management permet des bénéfices supérieurs, mais aussi une nouvelle forme de subordination des femmes, tout en suggérant une refondation du féminisme. Parmi les thèmes abordés: la mixité au service de la performance économique, l'essentialisme au service d'une mixité économiquement performante, la féminisation dans les entreprises du bâtiment, l'égalité prise au piège de la rhétorique managériale, quand les politiques volontaristes de mixité ne suffisent pas: les leçons du syndicalisme anglais. Cahiers du Genre, n° 47/2009, novembre - 270 pages http://cahiers_du_genre.pouchet.cnrs.fr/numeros_parus.htm Wassyla Tamzali sera à AmazoneRéputée sur le plan international pour son oeuvre et son engagement féministe, avocate, ancienne directrice du programme "droits des femmes" à l'Unesco, Wassyla Tamzali est aussi co-fondatrice du Collectif Maghreb Egalité. Elle a récemment publié Une femme en colère. Lettre d'Alger aux Européens désabusés (2009, Gallimard). Elle y interpelle les intellectuels occidentaux « qui se sont battus pour l'universalité des droits de la personne humaine, et se montrent aujourd'hui incapables de penser cette universalité au-delà de l'Europe». Elle s'y interroge profondément sur le rôle qu'a rempli le féminisme laïc d'un point de vue historique. Prenant pour indices la condition d es femmes, la liberté de conscience ou la diversité culturelle, elle y passe au crible les concepts de tolérance, de "laïcité ouverte", d'"Islam modéré", de "droit à la culture" et leurs conséquences politiques dans les pays arabes et musulmans. De l'autre côté de la Méditerranée, en Belgique comme dans les autres pays européens, différentes tendances coexistent au sein du mouvement féministe et plus largement dans la société sur les approches à envisager pour réussir le défi d'une société multiculturelle qui préserve les droits des femmes en général Simone Susskind (présidente de Actions in the Mediterranean, engagée dans de nombreux projets visant à renforcer la position des femmes en Europe et dans les pays de la Méditerranée) interrogera tour à tour Wassyla Tamzali et Ouardia Derriche, militante féministe et des droits humains, ex vice-présidente du Conseil des Femmes Francophones de Belgique et de la Ligue des Droits de l'Homme, sur ces différents sujets. Une rencontre qui s'annonce passionnante! Le lundi 22 février à 20.00h (10, rue du Méridien, 1210 Bruxelles) www.simonesusskind.be/ LectureUn livre «choc» qui fut d'abord interdit de diffusion en Arabie, raconte (traduction de l'arabe) le sujet tabou des relations des filles avec leur fiancé, leur mari et la façon dont elles peuvent vivre leur(s) amour(s) sans transgresser la loi; ce livre stupéfiant et choquant a été écrit par Rajaa Alsanea qui a grandi dans une famille de médecins à Riad. «Les filles de Riyad» Ed. Plon 2005 © Porte Ouverte 2010 |