GROUPEMENT BELGE DE LA PORTE OUVERTEpour l'émancipation économique de la travailleuse | |
Bulletin de septembre 2005Périodique mensuel d'information et d'opinion féministe; les articles signés n'engagent que la responsabilité de leur-s auteur-e-s. Dans votre agenda: Confêttia 16-17 octobre 2005 24h de Solidarité Mondiale des FemmesLe 17 octobre prochain, Journée mondiale contre la pauvreté, sera le jour par excellence pour l'apothéose autour du globe de la Marche Mondiale des Femmes (MMF) 2005. Devise de l'action MMF: 24 heures de Solidarité Mondiale des Femmes. L'action débute en Océanie, suit les fuseaux horaires et se déclenche à Bruxelles le 17-10 à 12 h. devant la Bourse (bld Anspach), symbole de «l'Argent face à la Pauvreté». Le dimanche 16 octobre le coup d'envoi sera donné à Bruxelles par le Festival des Femmes «CONFETTIA», co-organisé par la MMF, les 2 Conseils des Femmes (fêtant leur Centenaire) et le Vrouwen Overleg Komitee. Lieux du Festival: Palais des Beaux Arts (Bozar), Bibliothèque Royale, Galerie Ravenstein (stands, entre Bozar et Gare Centrale) et certaines rues de Bruxelles Ville comme parcours d'une Marche des Femmes de 15-17 h. Rassemblement: Mont des Arts, r. Ravenstein, à 14h30. Au programme de CONFETTIA (10-18 h) par exemple: Les Femmes du Sud en Marche, interaction alimentation, économie et santé des femmes (Bozar, 11-12h30, bilingue) * Nawal El Sadawi, la féministe égyptienne renommée (Bibliothèque Royale, 11 ou 13 h) * Débat central (bilingue) Le Dernier Mot, pauvreté et violence, qui tiendra les 5 ministres de l'Egalité des Chances sur la sellette (Bozar 13-14h30). CONFÊTTIA est gratuit, à l'exception du concert de 18-20 h au Bozar: 7,50 euros, prévente Bozar. Pour informations détaillées: www.confettia.be, ou tél. 02-229.38.14, fax 02-22938.06 Informations sur activités en Belgique MMF + Charte MMF: www.marchemondialedesfemmes.be. Une communauté israélite bruxelloise choisit une femmeAprès avoir instauré la «bat-mitsva» pour les jeunes filles, la synagogue «libérale» Beth Hillel de Forest (Bruxelles) a choisi une femme comme «rabbin». Il s'agit de Floriane Chinsky, une jeune française licenciée en droit et docteure en sociologie. Bien que cette nomination soit assez peu courante, signalons qu'elle a été «ordonnée» à Jérusalem et que le monde anglo-saxon accueillit la première femme-rabbin en 1972: il ne s'agit donc pas d'une première mondiale. Parmi les cinq autres cultes que l'Etat fédéral belge reconnaît et subventionne (ce qui implique la prise en charge des traitements et pensions) le culte protestant accepte les femmes-pasteurs depuis 1945 et l'anglican depuis 1994. Et quelles que soient les justifications théologiques, les cultes catholique, musulman et orthodoxe recrutent toujours leurs travailleurs sur des bases sexistes, au détriment des femmes. Une affiche sexiste? Vraiment dommageCela fait quelques années que l'on assiste au retour du sexisme dans la publicité (vamps ou bécassines...), l'humour bas de gamme (les blondes...). Il est donc plutôt mal venu que l'affiche (ci-contre) appelant au prix «Femme de l'année», pourtant patronné par le Conseil des Femmes francophones de Belgique, ne montre d'une femme que les jambes nues, le symbole féminin servant de talon... aiguille. Nous aurions franchement préféré un visage. N'oublions pas que le sexisme passe aussi par l'image «réductrice» que l'on donne des femmes... Pas d'arbitrage religieux en OntarioSelon le porte-parole du premier Ministre de l'Ontario, «Il n'y aura pas d'arbitrage religieux en Ontario. Il y aura une seule loi pour les Ontariens». C'est le dénouement - espérons-le - de l'affaire qui commençait à faire grand bruit au Canada et en Europe, lorsqu'il fut question d'instaurer une juridiction musulmane d'arbitrage civil. Ce même porte-parole a d'ailleurs précisé qu'il serait légiféré afin d'interdire tout arbitrage religieux. Il existe en effet des tribunaux chrétiens et juifs, qui peuvent statuer sur des cas de divorces qui n'impliquent pas de tiers (par exemple, des enfants) et où les deux conjoints sont volontaires. Mais on connaît la force que peuvent avoir les «pressions» de l'entourage pour inciter, voire forcer une des parties -la plus vulnérable- à se soumettre au dictat de l'autre, sous couvert d'un «consentement» apparent. Nous considérons en l'occurrence cette volonté laïque de n'admettre aucun arbitrage parallèle à la loi dans les matières civiles comme une indéniable victoire pour les femmes et pour les groupes minorisés par les pouvoirs religieux ou économiques. Cherchez la femmeAlléchés par la petite annonce suivante, parue sur le site web du CFFB: «8 Mars 2005: Ouverture de l'exposition «Made in Belgium» à l'initiative de l'asbl «Collections et patrimoines», dans le cadre des 175 ans de la Belgique. Un parcours spécial sur «le Talent des Femmes» sera proposé aux visiteurs», nous avons convié les membres du groupement à une visite de cette exposition. Cette visite a eu lieu le samedi 10 septembre dernier, sous la conduite d'un membre du Comité de PO. Mais... nous ne vîmes que bien peu de choses concernant les femmes à cette exposition organisée pour les 175 ans de la Belgique. A part une affiche montrant que les femmes avaient le droit d'être fusillées durant la guerre 14-18 mais pas celui de voter, et un cadre où figurent en vrac quelques féministes notoires de Belgique sans beaucoup d'explications, nous avons en vain cherché des informations substantielles sur «le talent des femmes», sur les actions suffragistes pour le droit de vote des femmes ou sur les combats pour les droits égaux au travail. Certes, il était sans doute trop peu glorieux de rappeler que les femmes en Belgique n'ont obtenu le droit de vote aux élections communales qu'en 1921; que les veuves de guerre pouvaient par ailleurs participer aux législatives, ce qui montre qu'elles étaient alors censées voter comme leurs maris? Les femmes n'auront réellement chez nous le droit de vote à l'égal des hommes qu'en 1948 pour les niveaux provincial et national. Nous recommandons à tous les visiteurs et visiteuses déçu-e-s comme nous de se procurer au moins la compilation réalisée par Daphné Ectors et Eliane Gubin «24 féministes belges» (disponible sur http://smooz.4your.net/cffb/files/talentfiches.doc). Encore et toujours oubliées de l'Histoire?On pouvait lire dans le Monde du 15 avril 2005 un article intitulé «Einstein relativisé», qui insistait sur la caractère «collectif» des grandes découvertes, même si tous les honneurs et la reconnaissance populaire se concentrent volontiers sur un seul homme? Ainsi, Einstein ne fut pas tout seul pour «mettre au monde» la théorie de la Relativité Restreinte? L'article cite, fort justement, une bonne dizaine d'autres Grands Hommes, physiciens ou mathématiciens ayant apporté leur pierre à cet édifice. Mais! on a (évidemment?) oublié quelqu'un? ou plutôt quelqu'une: la mathématicienne serbe Mileva MARIC-Einstein, première épouse d'Albert Einstein dont on sait aujourd'hui qu'elle réalisa les calculs nécessaires à l'élaboration de la Théorie à laquelle elle travaillait avec son époux. Rendre justice à l'importance scientifique de Mileva MARIC dans la découverte de la Relativité restreinte ne diminue en rien le mérite du grand physicien. Mais la mise en évidence du rôle créateur des femmes dans l'histoire de l'Humanité est un devoir de mémoire que l'on ne peut oublier plus longtemps. PersonaliaAnne-Marie STORRER, avocate au Barreau de bruxelles et membre de longue date du Groupement Belge de la porte Ouverte vient de publier un nouvel ouvrage, «Le général van Halen et la révolution belge de 1830», aux éditions Racine. Nous la félicitons et lui souhaitons un vif succès. © Porte Ouverte 2007 |