GROUPEMENT BELGE DE LA PORTE OUVERTEpour l'émancipation économique de la travailleuse | |
Bulletin de février 2004Périodique mensuel d'information et d'opinion féministe; les articles signés n'engagent que la responsabilité de leur-s auteur-e-s. ASSEMBLÉE GÉNÉRALELe comité invite tou(te)s les membres du Groupement de la Porte Ouverte à assister à l'Assemblée générale qui aura lieu le jeudi 26 février 2004 à 19 heures, à AMAZONE (salle Artémise, rez de chaussée), rue du Méridien, 10 à 1210 Bruxelles.
(Si la porte d'entré est fermée, frappez à la fenêtre éclairée de la rue de l'Union ou téléphonez au GSM: 0478-64.06.17) Ordre du jour :
Les membres dont la candidature en qualité de membres du comité a été présentée et acceptée dans les délais sont: Cécile Colin; Gisèle De Meur, Frédéric Milis, Sanae Mokhtari. L'élection se fait directement sur place : le vote par procuration, par moyens électroniques ou autres n'est pas prévu. Le Groupement remercie les membres qui ont bien voulu témoigner leur intérêt en participant à cette procédure. Le comité tient à faire appel à toutes les personnes de bonne volonté désireuses de contribuer au travail du Groupement au cours des mois à venir. On espère pouvoir compter sur des bénévoles pour assurer certaines tâches pratiques qui s'imposent à une association qui ne bénéficie d'aucune aide extérieure. Faites votre offre en vous adressant au siège social. Nous remercions à l'avance les personnes qui donneront une suite favorable à notre demande. ÉditorialCe 29 février, nous évoquerons le 152ème anniversaire de naissance de Pauline Herber (décédée le 28 juillet 1921), une allemande qui réclama le droit des femmes à l'instruction. Oui, il a fallu réclamer spécifiquement l'instruction des filles. La lutte pour cette cause, de l'enseignement élémentaire aux sommets universitaires, fut longue et l'on se souviendra des limites proposées ou imposées aux femmes. Le cas d'Isala Van Diest est exemplaire à ce sujet: elle qui fut la première femme médecin belge refusa de n'être autorisée qu'à suivre certains cours et elle eut heureusement (pour elle et pour nous) la possibilité d'obtenir un vrai diplôme en Suisse (1877). Rappelons aussi la longue lutte, à Bruxelles, d'Isabelle de Gatti de Gamond pour créer un enseignement systématique de préparation des femmes à l'université. Souvenons aussi avec gratitude de Léonie de Waha qui, à Liège, se consacra à cette cause et se ruina en édifiant un tel enseignement. Oui, la lutte pour l'instruction des filles, cet outil essentiel de l'émancipation, fut fort longue et elle demeure inachevée puisqu'un rapport récent de l'UNESCO mentionne des chiffres alarmant à ce sujet dans tous les pays du monde, en particulier dans les pays en développement. Ce rapport rappelle les obstacles spécifiques que les filles rencontrent : discrimination de sexe, travaux ménagers, mariage précoce, violence dans les écoles et n'oublions pas la guerre. Certaines femmes, chez nous aussi, ne peuvent sortir de la maison pour se rendre à des cours d'alphabétisation si elles ne sont pas accompagnées sur leur chemin, ne portent pas le vêtement approprié ou ne disposent pas du seul véhicule de la famille. Ce n'est pas le jour supplémentaire d'une année bissextile qui mettra fin à cette discrimination de sexe. A.H PersonaliaChristiane Labarre, membre de PO, retraitée, féministe, a récemment été nommée membre du Conseil Wallon de l'égalité Hommes-Femmes (MB : 18.08.2003) installé à Liège au CESRW le 10.11.2003. Ce conseil d'avis a été crée par le gouvernement wallon suite à l'interpellation des féministes et associations actives en Wallonie pour les droits des femmes et l'égalité avec les hommes. Il est composé de 26 membres représentant le monde associatif et de 28 membres représentant les interlocuteurs sociaux. Les femmes dans la MarineAlors que à notre époque et dans nos régions, beaucoup de professions tendent à la mixité hommes - femmes certains métiers se caractérisent encore par une présence déséquilibrée de personnes d'un des deux sexes. Les soins aux personnes sont un secteur dans lequel les femmes demeurent largement majoritaires malgré la présence d'infirmiers, techniciens de laboratoire, aides soignants, etc.. Il en est de même pour les personnes s'occupant de la petite enfance : puéricultrices et institutrices «maternelles», gardiennes privées, sont infiniment plus nombreuses que les hommes, tandis que les femmes ne forment qu'une part infime dans les pers métiers de la construction. C'est aussi le cas pour les marins, ce qui est mis en lumière dans une monographie consacrée aux femmes marins par le Bureau international de Travail «Women seafarers» (voir revue du BIT, n°49, décembre 2003). Faisons deux remarques préalables:
L'étude du BIT insiste sur le caractère pénible de la plupart des travaux de l'équipage, des horaires et sur la rudesse du monde marin. Il y a aussi les longues absences. Indépendamment des manoeuvres proprement dites, il y a aussi des postes à pourvoir pour les communications. On observe une pénurie de personnel notamment parmi les officiers mais les chances d'avancement semblent réduites pour les femmes. Très souvent, les corvées les plus pénibles et les plus sales sont «confiées» aux femmes. Le travail diffère selon la nature des voyages; il y a le transport des marchandises mais aussi les bateaux de croisières sur lesquels tout un personnel hôtelier doit servir les passagers, les ferries qui transportent des trains. Certains navires font des escales fréquentes ou du cabotage, certains font de longues traversées. Il faut aussi rappeler qu'il existe une flotte dans le cadre de la défense nationale. L'ouvrage démontre que la plupart des femmes de la marine ont des emplois subalternes, sans beaucoup d'avenir, et qu'en outre, minoritaires, elles sont en butte au harcèlement moral et sexuel. De plus, leurs collègues masculins mettent souvent leurs compétences en doute. Il importe que dans la formation de tout le personnel, l'égalité hommes-femmes soit enseignée. Ce n'est que lorsqu'il y aura un nombre suffisant de femmes dans ce secteur que l'égalité hommes femmes sera acquise. Ce que nous, les féministes, réclamons, il est bon que cela soit déclaré et appliqué par «l'autorité». Développement économique et sexismeLa revue «Travail» (n°48, septembre 2003) mentionne que selon le «Rapport mondial sur le développement humain 2003» du PNUD, il existe souvent une relation entre le développement économique d'un pays et la condition des femmes. Les pays scandinaves sont placés en tête à la fois pour le développement économique et pour l'égalité entre les sexes. Les pays moins bien placés sont des pays moins développés comme l'Egypte, le Yémen ou le Bangladesh. La Grèce présente une exception notable: est classée 24ème pour le développement économique et elle n'est que 40ème en ce qui concerne la condition des femmes. Le cas le plus marquant est celui du Japon: 9ème pour le développement économique mais 44ème pour la condition des femmes et l'auteur du rapport constate que de nombreuses mesures légales adoptées au Japon au cours des vingt dernières années dans le domaine de la violence domestique et sur le plan de l'égalité entre hommes et femmes devant l'emploi sont restées sans application. * * * La revue «Travail» du bureau international du travail (n°48, septembre 2003) mentionne une décision qui nous rappelle les tribulations de nos hôtesses de l'air. En Inde, la discrimination fondée sur l'âge n'a pas disparu, en tout cas pour les femmes. Mais la cour suprême a interdit la disposition de «Air India» qui mettait les hôtesses de l'air à la retraite à 50 ans alors que les hommes pouvaient continuer leur travail jusqu'à 58 ans. * * * Mais il arrive qu'on puisse évaluer une situation d'un simple coup d'oeil. Toujours dans la revue «Travail» (septembre 2003) aux pages 6 et 7 on voit directement la présence de femmes sur la photo d'un groupe misérable et alors qu'en regard s'affichent 9 photos inviduelles de personnages importants où on trouve péniblement de femmes! Éphéméride du 26 févrierLe 26 février 1904, naissance de Marie-Hélène LEFAUCHEUX, dirigeante féministe française; elle présida la commission de la condition de la femme des Nations Unies et joua un rôle international important. Au cours d'une mission pour les Nations Unies, elle disparut dans une catastrophe aérienne au-dessus des États-Unis, le 25 février 1964. © Porte Ouverte 2007 |