GROUPEMENT BELGE DE LA PORTE OUVERTE

pour l'émancipation économique de la travailleuse

Bulletin de novembre 2002

Périodique mensuel d'information et d'opinion féministe; les articles signés n'engagent que la responsabilité de leur-s auteur-e-s.

Conférence sur l'empowerment

Nous vous invitons, ainsi que les personnes de votre entourage familial et professionnel à la conférence de Madame Lisette Caubergs, consultante chez ATOL (Aangepaste Technologie in OntwikkelingsLanden) sur un sujet à la fois permanent et d'actualité: l'empowerment, conférence que nous organisons le jeudi 28 novembre 2002 à 19h dans une des salles d'Amazone, rue du Méridien, 10à 1210 Bruxelles

L'Empowerment, qui évoque l'acquisition de l'assurance personnelle, l'affirmation de soi-même, la volonté de participer à toutes les décisions individuelles et collectives, le refus d'une domination... est d'une importance capitale dans la lutte contre la discrimination du sexe/genre qui affecte les femmes.

Ces considérations ont sans doute une valeur particulière, à l'heure où l'on observe des changements multiples (ou qu'on y participe), et que des échéances précises se dressent à l'horizon..

Le comité espère que nombreuses seront les personnes qui y participeront et qui contribueront ainsi à faire progresser l'émancipation économique de la travailleuse. Le débat qui suivra l'exposé pourra se faire en français et en néerlandais. Entrée gratuite.

Éditorial

La lecture récente d'un document des Nations Unies (CEDAW/sp/2002/2) intitulé «convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes», nous amène à faire quelques réflexions générales sur l'état d'avancement de la cause féministe dans les lois, les faits et les mentalités. Nous nous bornerons à l'examen des passages de ce rapport qui concernent la Belgique:

  • La Belgique maintient sa réserve concernant la législation sur le mariage. Alors qu'en 1976 la réforme de cette institution consacrait l'égalité des époux, une concession majeure était faite aux antiféministes par le législateur: les époux mariés antérieurement sous le régime légal fondé sur la sujétion de l'épouse à son mari pouvaient, par une déclaration expresse, maintenir cette situation malgré la réforme.

On dira sans doute -une fois de plus- que cette situation était «choisie» ou «acceptée», selon la formule consacrée, par la femme qui signait le document. Nous n'avons fait aucune recherche pour savoir combien de ménages ont, dans les délais requis, fait cette démarche, et combien il en reste aujourd'hui. On peut penser que leur nombre a été modeste, puisqu'il s'agissait de faire une démarche et d'exposer des frais. D'autre part, par l'évolution du temps et la disparition naturelle des intéressés, ce nombre ne peut que décroître.

Mais on continue à éprouver de l'agacement -et c'est un euphémisme-, en constatant ce souci de ménager les tenants de l'antiféminisme.

  • Tous les Etats parties à la convention ont le droit de faire des objections et des observations sur les réserves faites par d'autres Etats , réserves ayant souvent comme effet de vider de leur substance les articles considérés de la convention.
  • D'autres pays, notamment des pays de l'Union Européenne comme l'Allemagne, les Pays-Bas ou la Suède, font des objections ou des observations tout en déclarant que lesdites objections restent sans effet sur leurs relations diplomatiques avec les pays incriminés.

Devant une telle situation, on doit se réjouir de constater que le Lobby Européen des Femmes (LEF) ait souligné, dans une résolution adoptée à Bruxelles en septembre 2002, le fait qu'on observe une régression du droit des femmes dans le monde. Donc, appel à la vigilance.

Création d'un Institut du Genre

La Chambre fédérale des Représentants a récemment adopté un projet de loi, déjà approuvé par le Sénat, sur la création d'un institut du genre consacré à la lutte contre les discriminations du sexe/genre.

Personalia PO: Madame Bary-Lenger

Madame BARY-LENGER, ingénieure agronome et professeure honoraire de l'Université de Bruxelles et de l'institut provincial de la Reid, experte auprès des tribunaux, est coauteure d'un livre intitulé «évaluation financière des arbres d'agrément et de production en ville, à la campagne, en forêt» - éditions Tec et Doc. C'est une somme considérable en la matière, et madame BARY-LENGER est de longue date une protectrice de la nature.

Journée du 11 novembre2002

Comme il est de tradition depuis plusieurs années, les groupes féministes du pays se réunissent en journée nationale.

Le Vrouwendag réunira les néerlandophones sur le thème des femmes et la violence (familiale ou guerrière), de 10 à 20 heures au Stadsschouwburg (Bondgenotenlaan 21) à Leuven.

En Wallonie, une première: faisant suite aux réprimandes des groupes de femmes, mécontentes de n'avoir pas assez été entendues lors de l'élaboration du «contrat d'avenir pour la Wallonie», c'est le gouvernement régional wallon qui les recevra de 14 à 18 heures à l'Espace Meeting Europe, rue des Français,147, à Dampremy-Charleroi. Le Groupement y sera représenté sous la houlette de Madame Exsteyl, vice-présidente, et de Madame Rigomont; le Groupement est partie prenante à cette manifestation: les membres qui désirent y assister doivent s'y inscrire, en spécifiant le choix du groupe de travail (=de l'atelier) auquel elles (ils) désirent participer: contact au Conseil des Femmes Francophones, 10 rue du Méridien à 1210 Bruxelles, tél. 02/229. 38. 21. Le titre de la manifestation est clair: «les femmes dessinent l'avenir de la Wallonie».

Parler, montrer, agir

On parle beaucoup de la «question des femmes» et de leur(s) rôle(s) dans la société. On note des avancées et aussi des reculs dans certains milieux. Un des arguments utilisés est que «cela a toujours été comme cela»: faisons remarquer que le misonéisme n'est pas un argument en lui-même, en outre, il est bon que, de tous les horizons, nous viennent des échos du passé et des signaux pour l'avenir.

Une exposition sur les femmes au travail

À Liège, le Musée de la vie wallonne consacre une exposition au travail des femmes, jusqu'à la fin de l'année. Son titre est: «Femmes entre silences et éclats - Vie quotidienne et labeur des femmes au 19° siècle».

Statistiques sur le genre

Les autorités européennes et les statisticiens nous apprennent que l'emploi des femmes en Belgique est inférieur à celui des hommes et aussi proportionnellement inférieur à l'activité professionnelle des femmes dans les autres pays de l'Union Européenne.

Si globalement, les jeunes filles sont aussi nombreuses que les garçons dans les études, il n'en reste pas moins vrai qu'elles sont nettement minoritaires dans certaines branches, notamment dans les filières scientifiques, et celles qui sont valorisantes ou prometteuses d'emploi. Les ingénieurs de l'Université de Bruxelles ont organisé, le 16 octobre 2002, une séance consacrée aux femmes ingénieures et aux obstacles qu'elles rencontrent dans leur travail; il y a des employeurs peut-être enclins à les confiner dans les bureaux d'étude plutôt qu'à les envoyer sur les chantiers, il y a peut-être les habitudes des collègues qui restent entre eux, il y a aussi l'attitude du personnel d'exécution, peu disposé à recevoir des directives d'une femme. Les témoignages de nos membres concernés nous seraient précieux.

Une étude de l'Université de Bruxelles, soutenue par la Communauté Française, a été consacrée à l'orientation des adolescents des deux sexes lors des études secondaires qui préparent aux études scientifiques de niveau supérieur. Cette étude porte sur le sexe des élèves et leur appartenance à un milieu socio professionnel (revenus et niveau d'études des parents); l'on constate que les filles de milieux aisés ont tendance à se contenter , en ce qui concerne leurs études, du niveau faible ou moyen, et elles sont plus nombreuses que les étudiants des mêmes milieux dans ces options; nombreuses sont celles qui se trouvent dans la même catégorie scolaire que les garçons issus de milieux sociaux moins aisés ou moins instruits.

Les garçons ont, davantage que les filles, tendance à redoubler une année pour rester dans une filière forte, les filles ayant davantage tendance à passer en section plus faible. Il faut dire que cette répartition se fait encore à un age moins avancé, à l'école primaire (malgré la mixité), voire même dans les familles et les cours de récréation.

On devrait parler aussi des situations comparées de l'homme et de la femme dans les milieux sportif et financier, où la position des femmes est assez faible.

© Porte Ouverte 2002

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