GROUPEMENT BELGE DE LA PORTE OUVERTE

pour l'émancipation économique de la travailleuse

Bulletin de novembre 2001

Périodique mensuel d'information et d'opinion féministe; les articles signés n'engagent que la responsabilité de leur-s auteur-e-s.

Conférence: Les femmes dans les fonctions de cadre

Le comité vous invite à assister à la conférence de Madame Sophie COEURNELLE (confédération nationale des cadres) sur

Les femmes dans les fonctions de cadre

qui aura lieu le JEUDI 15 NOVEMBRE 2001 à 19 heures dans une des salles d'AMAZONE rue du Méridien 10 à 1210 Bruxelles Métro: Botanique-Madou; Trams: 92-93-94; Bus: 61-65-66

Ne venez pas seul(e); le Groupement sera heureux de vous accueillir accompagné de personnes de votre entourage familial ou professionnel qui sont intéressées par le sujet du jour et/ou l'ensemble de la condition des femmes dans la vie économique.

La longue expérience professionnelle de la conférencière et les réflexions et conclusions qu'elle en tirera sont, pour les participant(e)s, la garantie d'une séance pleine d'enseignements.

Votre témoignage sur une expérience personnelle et votre connaissance de cas précis seront précieux.

Éditorial

Même si la question peut sembler éloignée de notre préoccupation concernant le droit des femmes au travail professionnel, nous revenons sur l'enquête socio-économique 2001; la dite enquête suscite plus que des vagues dans l'opinion et les médias. Le Groupement, lui, a depuis plus d'un an réclamé du ministre compétent la suppression de la question, posée à toutes les femmes de plus de 14 ans, au sujet de la naissance de leur premier enfant.

Cette indiscrétion sexiste relaie et amplifie les investigations que beaucoup de femmes rencontrent lorsqu'elles sollicitent un emploi.

A ce titre, cette affaire concerne les féministes.

Mais il y a même davantage; alors que les vagues dans la presse se rapportent essentiellement à des craintes fiscales relatives à la discrétion des fonctionnaires qui procéderont au dépouillement nous nous inquiétons de la non-confidentialité de l'expédition et du renvoi des questionnaires individuels aux bons soins de la personne de référence ( sans doute, dans la plupart des cas, le chef de ménage ou le Pater familias ).

Posée à des mineures, la question qui suscite notre ire est contraire au black out dont on couvre les activités des personnes âgées de moins de 18 ans (protection de la jeunesse).

Dans une famille, dans un ménage, comment se protéger de la curiosité des autres membres de la famille (les formulaires qui traînent, une seule enveloppe collective gratuite pour l'expédition des réponses). Il y a la curiosité mais il y a aussi un risque certain de violence. Qui le saura jamais?

Il nous reste à faire une remarque générale. On sait, par les travaux des historiennes, quelle fut la lutte sourde dans les partis politiques pour retarder le droit de vote des femmes. L'affaire que nous traitions n'est-elle pas un épisode de cette lutte? Le ministre responsable de l'enquête ne mine-t-il pas sourdement les efforts faits et récemment renouvelés par la ministre qui combat les violences intrafamiliales. Ce n'est pas un incident propre à un gouvernement de coalition mais l'un est un simple ministre et l'autre une vice présidente du gouvernement.

Voilà bien une longue réflexion quand on cherche à décrypter le sexisme qui apparaît dans une question très brève. C'est la raison pour laquelle votre éditorialiste, qui en a assez écrit, refusera de répondre à la question.

Adèle Hauwel

Le cours d'une carrière

Une carrière, cela commence, somme toute, dès l'école. Mais on se heurte, dès ce moment et même avant, à des préjugés et aux comportements qui résultent notamment du sexisme dont la société est imprégnée.

Madame Bertiaux, députée à la communauté française, constate que la proportion des garçons qui doublent de classes dans l'enseignement général est plus élevé que celle des filles. On explique cette constatation par l'ambition qu'ont les garçons - et leurs parents - de suivre un enseignement plus prestigieux que le technique ou le professionnel que les filles adoptent avec plus de docilité.

On sait aussi que le niveau scolaire des chômeuses est globalement plus élevé que celui des chômeurs.

Il arrive aussi très souvent qu'au cours d'une carrière les femmes sont dépassées par leurs collègues masculins quand il s'agit d'une promotion ou de passage dans un secteur de l'entreprise où la rémunération est plus élevée (le commercial vers le technique, par exemple).

Les femmes-cadre, en particulier, contemplent le plafond de verre qui les sépare des sommets de la hiérarchie.

L'évolution des mentalités

L'opération QUO VADIS du ministre fédéral de l'emploi est, comme nous l'avons déjà dit, une campagne incitant les femmes à se tourner vers des métiers nouveaux, vers des métiers qui ne sont pas en quelque sorte sexués ou qui sont, en fait, occupés majoritairement par des hommes; le ministre entend les amener à ambitionner de s'y qualifier non seulement pour des emplois d'exécution mais aussi pour des emplois de conception..

Les emplois publics sont évidemment accessibles aux personnes des deux sexes mais il faut aussi réduire les réticences des employeurs du secteur privé à engager des femmes pour ces emplois. Il n'est donc pas indifférent d'entendre que, lors de journées «entreprises ouvertes», des employeurs mettent l'accent sur la volonté d'embaucher des femmes; il importe d'encourager ces firmes en les favorisant par notre clientèle et il est bon qu'elles sachent les raisons de notre choix; cet élément devrait aussi entrer en ligne de compte dans la publicité que font certaines organisations pour une économie responsable et citoyenne.

Il faut espérer que certaines initiatives, favorables aux femmes, rapportent aux entreprises et espérer que les crèches, par exemple, soient organisées ailleurs que dans les cinémas le dimanche après-midi.

Nous souhaitons recueillir les informations et les réflexions de nos lecteurs et lectrices à ce sujet.

L'emploi en Europe

L'Union européenne entend développer l'emploi. Pourquoi ne prévoir qu'une perspective de 53% pour les femmes? Ne peut-on prévoir que, comme pour les individus, les groupes améliorent leurs performances en fonction des attentes et des espérances qu'on met en eux et des perspectives d'avenir que la société leur offre?

Date à retenir

Dimanche 11 novembre 2001vers 11 heures: c'est traditionnellement la «Journée nationale des femmes» en Belgique. Ce jour-là, le groupe TRAV'ELLES (situé 29 rue Blanche à 1060 Bruxelles) présentera l'exposition «Femmes, travail, libertés» qui, comme vous le savez a été suscité par le Groupement belge de la Porte Ouverte, avec le Mundaneum, en 2000. Vous pouvez donc voir ou revoir gratuitement jusqu'à la fin du mois de novembre les images retraçant une longue période de la lutte des femmes pour leur droit au travail.
Vendredi 14 décembre vers 19h.: souper amical
Jeudi 28 février 2002: Assemblée générale annuelle du Groupement belge de la Porte Ouverte. Le Comité rendra compte de sa gestion aux membres qui procéderont à l'élection de membres e comités. Les candidatures (acceptées par écrit par les candidat(e)s) doivent être présentées par écrit par au moins trois membres du Groupement et doivent parvenir au siège social (rue Américaine 16, 1060 Bruxelles) au plus tard le lundi 14 janvier 2002.
Le comité peut compter jusqu'à 15 membres. Sont sortantes en 2002, Mesdames Annie BOISDENGHIEN, Gisèle DEMEUR,Olga REMY, Janine VAN ESCH décédée

On remercie chaleureusement les personnes qui manifesteront leur intérêt pour le Groupement en participant à cette procédure et celles qui s'engageront à travailler aux dites tâches et responsabilités que comporte la qualité de membres du comité.

© Porte Ouverte 2001

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