GROUPEMENT BELGE DE LA PORTE OUVERTEpour l'émancipation économique de la travailleuse | |
Bulletin d'octobre 2001Périodique mensuel d'information et d'opinion féministe; les articles signés n'engagent que la responsabilité de leur-s auteur-e-s. Invitation à l'élaboration d'un questionnaire aux mandataires politiqueDans le cadre de notre réflexion sur l'AIDE AUX FEMMES EN POLITIQUE, le comité vous invite à l'ELABORATION D'UN QUESTIONNAIRE AUX MANDATAIRES POLITIQUES Au cours d'une séance qui aura lieu le JEUDI 18 OCTOBRE 2001 à 19h dans une des salles d'AMAZONE, 10, rue du Méridien 1210 Bruxelles. Métro: Botanique-Madou; Trams: 92-93-94; Bus: 61-65-66 Ne manquez pas de venir avec des personnes de votre entourage familier ou professionnel, pour contribuer à cette réflexion. Il s'agit de dépister les difficultés rencontrées par les femmes, plus que par les hommes, dans l'annonce et le déroulement d'une carrière politique. Celle-ci n'est pas seulement un choix de vie, elle peut être une véritable carrière professionnelle et il s'agit d'une forme d'appropriation du pouvoir de décision. L'éloge du prétendu magistère d'influence des femmes (qui aurait pour but de les détourner de toute ambition réelle) est passée. D'un questionnaire à un autreLes réflexions que la présidente du Centre féminin d'éducation permanente au sujet des résultats de l'enquête récente faite sur l'emploi du temps des habitants de la Belgique sont très pertinentes. Elle se demande où sont passés les "hommes nouveaux", ceux qui, partageraient leur temps entre vie professionnelle et vie privée de la même façon que les femmes et qui, en outre, feraient partie des ménages dans lesquels mari et femme se partagent les tâches domestiques et familiales comme celles de la vie professionnelle. Entre autres remèdes, Mme Lefebvre suggère que les femmes cessent de relever ( avec résignation plutôt qu'avec condescendance) combien "leurs "hommes sont maladroits dans les tâches ménagères; cette aimable critique est souvent bien acceptée par les hommes qui compensent parfois leur "humiliation" (sic) en ne se gênant pas pour stigmatiser en public la prétendue infériorité de leur conjointe dans des domaines qu'ils considèrent comme autrement nobles et valorisants. Parmi nos membres, certain(es) émettent l'idée de consigner dans le contrat de mariage l'obligation d'un partage égal des tâches, au même titre que les charges financières. La même idée vaut pour les contrats de cohabitation. Une autre question nous attend: l'enquête socio-économique 2001. on se souviendra que, lors du recensement général de la population de 1991, des femmes ont refusé de répondre à une question qui n'était posée qu'aux femmes de plus de quinze ans, à savoir la date de naissance de leur premier enfant. Il est certain que, dans la vie courante, d'un ménage et d'une famille, les réponses au questionnaire traînent plus ou moins à la vue de tous les membres de la famille et que les tentatives de dissimulation peuvent entraîner la curiosité et même la violence du "chef de ménage" par exemple. o On ne saurait recommander aux féministes de donner une réponse inexacte à une question de ce genre. Une action de protestation et de solidarité peut être que les hommes féministes répondent à cette question et que les femmes, elles, refusent de répondre à cette question par solidarité avec celles qui peuvent se trouver dans l'embarras ou s'exposer à la violence en y répondant avec sincérité. Ailleurs et en d'autres circonstances, des féministes ont, elles, affirmé leur culpabilité. Les réfractaires seront amenés et amenées par état de nécessité à la désobéissance civile que tant de gens prônent ailleurs en d'autres matières. L'intérêt de la question pour faire des prévisions démographiques ou professionnelles ne peut justifier le sexisme. La question fait partie de l'intrusion dan la vie privée des femmes qui est si fréquente, en fait lors des embauches; à ce titre, la question nous concerne. L'axiome juridique en vertu duquel seule la filiation maternelle est certaine n'est pas retenue, n'est-ce-pas?, quand il s'agit pour une femme de donner son nom à son enfant. Adèle Hauwel À l'occasion de la présidence belge de l'Union européennenotre ministre de l'Emploi et du travail chargée de l'égalité des chances entre hommes et femmes a organisé une session d'études concernant le travail des femmes. Des sommités, des responsables y ont fait des exposés et ont communiqué les résultats de leurs travaux qu'il est impossible de résumer ici. on y a souligné, par exemple, que les écarts de salaires entre hommes et femmes pour un travail égal est plus marqué aux échelons inférieurs et supérieurs de la hiérarchie professionnelle qu'aux niveaux moyens, on y a souligné la responsabilité non seulement de l'état mais aussi celle de partenaires sociaux dans le processus d'égalité entre les hommes et les femmes, la nécessité de revoir l'évaluation des tâches pour établir l'égalité des salaires entre hommes et femmes et on a stigmatisé les effets néfastes de la ségrégation des travailleurs et des travailleuses pour l'égalisation des salaires. La ministre a rappelé dans "Le fil d'Ariane" la nécessité de voir entrer un plus grand nombre de femmes dans les métiers masculins, c'est-à-dire "occupés" par une majorité d'hommes. L'Europe entend, dans les années à venir, voir s'amplifier l'emploi des femmes. Ceux et celles qui se sont usé(es) dans la militantisme féministe reconnaîtront que les travaux scientifiques du troisième millénaire confortent les revendications que les penseures du féminisme ont exprimées depuis des décennies. Vous les féministes... vous manquez d'humour, nous dit-on.En effet, nous n'apprécions pas le prétendu humour de dessins parus dans "Le Soir" (23 août et 1er-2 septembre). Faisant référence à la proposition d'autoriser sans limitation le travail des personnes de plus de soixante-cinq ans, le premier dessin représente une femme manifestement âgée qui reçoit un contrat d'emploi et qui s'écrie qu'elle portera plainte à la moindre tentative de harcèlement sexuel. Ce n'est pas une évocation de la précarité financière de tant de personnes âgées mais une manifestation d'incompréhension devant la souffrance que connaissent les vieilles femmes qui subissent des agressions sexuelles. Le deuxième dessin représente des hommes faisant des réflexions sur l'anatomie de travailleuses, leurs collègues, qui passent près d'eux. on se souviendra opportunément du temps où les féministes avaient la répartie facile dans le même ton. Pourquoi ne pas protester auprès du médiateur du journal? Des arts «féminins»?Le concert de clôture du Festivaal van Vlanderen (12 octobre) est intitulé "Ladies first"; l'orchestre exécutera des oeuvres de compositrices sous la direction d'une femme chef d'orchestre et avec des solistes de sexe féminin. En novembre, la bibliothèque Albertine exposera dans la chapelle de Nassau des oeuvres d'artistes féminines qui exercent leur talent dans des disciplines variées. De telles manifestations sont pour les artistes, dont les oeuvres sont trop souvent occultées, l'occasion de se produire. Mais on ne saurait cantonner les femmes dans un art dit féminin dont on parlerait avec condescendance comme on parle des ouvrages de dame. La variétés des créations artistiques des femmes prouvent à suffisance qu'on ne saurait cantonner les créatrices dans un soi-disant art féminin, même si cela vaut mieux que les interdictions faites aux femmes (que l'on songe à Fanny Mendelsohn ou à l'épouse de Mahler ou à Camille Claudel par exemple). Une idée en l'air?On fait bien de célébrer la mémoire de celles et de ceux qui se sont distingué(e)s dans la lutte féministe et de décrire leur parcours dans la vie et dans l'évolution des idées. Mais cela ne doit pas faire oublier ceux et celles qui ont ressenti, au cours du temps, un malaise devant la condition faite aux femmes. Ils et elles sont le terreau sur lequel le mouvement féministe a commencé à s'organiser. Comme on élève un monument au "soldat inconnu", pourquoi ne pas consacrer un jour au moins aux "féministes inconnus"? Un jour plus libre de célébration que les autres jours. Par exemple le dimanche 29 février 2004, Voilà une idée en l'air? © Porte Ouverte 2001 |