GROUPEMENT BELGE DE LA PORTE OUVERTEpour l'émancipation économique de la travailleuse | |
Bulletin de juin 2001Périodique mensuel d'information et d'opinion féministe; les articles signés n'engagent que la responsabilité de leur-s auteur-e-s. Conférence: Prostitué(e), une profession?Nous vous invitons à assister à notre prochaine séance qui sera consacrée à la question PROSTITUE(E), UNE PROFESSION? Avec la participation de Françoise Hecq (Université des femmes, enseignante) qui aura lieu à l'Amazone le jeudi 21 juin 2001 à 19h. Rue du Méridien 10 à 1210 Bruxelles. Bus: 61-65-66 ; Trams: 92-93 ; Métro: Botanique ou Madou Nous espérons vous rencontrer à cette occasion ainsi que votre famille et vos amis et amies. ÉditorialP. comme prostitution ; P. comme profession ; P. comme p... ; P. comme lettre initiale d'autres mots. P. comme proxénète un personnage qu'il faut chercher parfois longuement comme dans certains dessins dans lesquels une figure ou un objet se dissimule dans un autre. Mais où est donc le client (la cliente)? On dit communément que la prostitution est le plus vieux métier du monde. Un métier exclusif? Une activité occasionnelle? Y a-t-il une ségrégation parmi les personnes prostituées et leur clientèle? Si on connaît le vol d'oiselles migratrices migrant en groupe vers des lieux où se rassemblent des hommes (escadre dans un port, grandes réunions internationales), on ne connaît guère l'envoi d'oiseaux migrateurs à consommer dans les villes où se tiennent de grandes réunions de femmes. Quelles sont les formes de la prostitution, choisie et libre, ou sous la forme d'un "produit" présenté à la consommation ou encore la prostitution sacrée ou la prostitution en détention qu'on peut assimiler aux violences sexuelles exercées dans les conflits armés? Du client, du proxénète, du trafiquant et de la personne prostituée, qui est le plus victime à un crime, d'un chantage, de violence? Dans quel cas les formes extérieures de la politesse sociale sont-elles respectées et dans quels autres cas sont-elles ouvertement et publiquement enfreintes? Quels sont les facteurs qui amènent à se prostituer, à recourir à la prostitution comme client(e)? Quelles personnes en tirent profit sous des formes diverses? Quels sont les liens entre la prostitution et d'autres phénomènes sociaux? Le trafic d'êtres humains n'est-il pas lié à d'autres trafics? Quelles caisses, quelles études objectives, quelles "oeuvres" sont-elles alimentées grâce à des chemins tortueux, par les fruits de la prostitution forcée. La prostitution forcée n'a-t-elle pas aussi une école de dressage comme les combats de gladiateurs ou les luttes que des tortionnaires organisent entre les prisonniers qu'ils détiennent. Voilà quelques questions A.H. Femmes exclues - femmes lauréatesOn se souvient avec amertume du fait que naguère les femmes étaient exclues de certaines activités dans lesquelles elles se distinguent maintenant, apportant du lustre à leur pays et contribuant à l'évolution de la société. On n'a pas encore mesuré, on ne mesure pas encore les succès et les bienfaits qui ont manqué au groupe, ou au pays qui se passaient volontairement de la contribution que les femmes pouvaient leur apporter. On souligne maintenant le rôle que les femmes jouent dans le développement durable et leur incomparable contribution à la vie des sociétés en mutation. On souligne le caractère essentiel de leur activité économique dans la vie des sociétés… tout en ne donnant pas à la plupart d'entre elles une place sur le devant de la scène lorsqu'il s'agit de récolter les lauriers. Cela se passe partout et en tout temps. Un fait récent nous amène à faire cette réflexion. Alors que le judo ne semblait pas à priori, disait-on, convenir aux femmes, alors qu'aux Jeux olympiques le judo des femmes n'était pas reconnu, rappelons-le une fois de plus, comme un sport de compétition, cette année, ce sont nos judokates qui rapportent à la Belgique des médailles européennes. Naguère, un spécialiste des brevets a consacré un livre aux femmes qui se sont distinguées dans les divers domaines de l'invention et (re)connaît la part qu'on doit aux femmes dans la recherche scientifique. Elles oeuvrent dans la recherche fondamentale et aussi dans la recherche appliquée ; c'est ainsi que le concours international Lépine vient d'accorder son prix le plus prestigieux à une ingénieure en électronique, Mme Florence Floret, inventrice d'une télécommande qui protège les décodeurs de télévision ("Le Soir" 14 mai 2001). Il importe que davantage de femmes entrent dans les activités se rapportant aux nouvelles technologies auxquelles on n'a pas encore, en quelque sorte, attribué un sexe. A cette occasion, soulignons qu'une nouvelle forme de sexisme apparaît. On parle, par exemple, d'une future pénurie de médecins en raison de la féminisation de la profession et de la diminution globale de la force de travail qui en résulterait. On parle des agressions, physiques ou verbales, contre les accompagnateurs de train et on dit que le phénomène est favorisé par la présence de femmes dans cette profession, les insultes sexistes étaient courantes. On connaît aussi le caractère sexiste des agressions verbales contre les femmes dans la politique et le syndicalisme par exemple. Ce sont des faits qu'on constate mais il faut dénoncer et sanctionner le caractère sexiste de ces situations ou de ces déclarations. La présidence européenne de la BelgiqueOn sait que par effet de rotation des pays membres de l'Union européenne, la Belgique exercera la présidence au cours du second semestre de cette année. Lors de notre assemblée générale, notre Groupement a déclaré que le principe de l'égalité entre les personnes des deux sexes doit être une priorité absolue. C'est donc avec intérêt que nous avons pris connaissance de la communication - que certains ont considéré comme prématurée- faite par le Premier ministre au sujet du programme de la Belgique. Nous y relevons, certes, que le problème de l'égalité des chances et le respect des droits appelés droits de l'homme sont mentionnés mais sans qu'on donne à ces principes une priorité absolue et surtout sans qu'on fasse ressortir dans le document le caractère prioritaire de l'égalité entre les personnes des deux sexes. Et on rappellera que, dans le même temps, "on" s'apprête à traiter de la même façon les divers motifs ou prétextes de discrimination et même en mettant en avant d'autres discriminations que la discrimination fondée sur le sexe/genre. Rappelons une fois de plus - on ne le répète jamais assez souvent les vérités- que le sexe/genre ne vient pas en tête de la liste des motivations de discrimination dans les documents internationaux traitant de la discrimination et qu'en outre, dans la convention de l'Organisation internationale du travail sur le sujet, un article prévoit expressément que le traitement spécifique de "protection" des femmes au travail n'est pas considéré comme une discrimination au sens de la convention. Le document du Premier ministre souligne aussi un point particulier: celui des réfugiés. Nous n'aurons pas à rappeler le cas de Semira Adamu qui reste dans les mémoires. Mais nous rappelons que c'est le Groupement qui a, le premier, stigmatisé l'absence du mot "sexe" parmi les motifs de crainte légitime d'une persécution, crainte fondant le droit d'asile dans la Convention de Genève, laquelle date de 1951 et est donc postérieure à la Déclaration des droits de l'homme (adoptée par les Nations Unies en 1948) et laquelle mentionne le sexe comme une cause de discrimination à combattre. Ce passage de la déclaration du Premier ministre, doit nous inciter à réclamer, pendant la présidence belge de l'Union européenne, une initiative tendant à insérer le mot "sexe" dans le libellé de la convention de Genève. Nous ne devons pas nous laisser arrêter par l'argument qu'on nous a donné déjà donné lors des débats antérieurs: proposer cet amendement amènerait d'autres personnes ou groupes ou Etats à proposer une révision, dans un sens restrictif, de la convention de Genève A.H. Des femmes et des électionsLe CRISP (centre de recherche et d'information socioculturelle) vient de publier une analyse des élections sociales 2000. Des renseignements dispersés et une rubrique spécifique sont consacrés aux femmes et il y aura certainement lieu d'y revenir. Pour le moment, on peut conclure que c'est en amont des élections elles-mêmes que se situent les activités propres à faire élire les délégué(e)s du personnel et qu'il faut, en fait, une campagne personnelle permanente pour avoir des chances de se faire élire. D'autre part, en conclusions complémentaires aux travaux de nos séances du groupe de réflexion sur les femmes dans la vie politique, nous nous contenterons de citer quelques chiffres pris dans un rapport, publié en 2000,par le ministère fédéral de l'emploi au sujet des élections du 13 juin 1999 (élections européennes, fédérales, communautaires et régionales). La situation des femmes varie d'après l'assemblée, la région, le parti. On connaît l'obligation d'une répartition entre candidats et candidates. Les chiffres globaux que nous citons sont affinés dans le rapport mais il est important de constater que, en fait, dans tous les cas les femmes sont minoritaires, qu'il s'agisse de la liste des candidatures, de la proportion hommes/femmes aux places donnant des chances réelles d'être élu(e)s ou à la proportion des femmes réellement élues. Nous aider...Ne vous demandez pas ce que le Groupement peut faire pour vous, vous le savez et vous n'ignorez pas ce que le Groupement fait pour la progression des idées et du mouvement féministe. Mais vous voulez aussi faire quelque chose pour le Groupement. Oui, il y a à faire. Des travaux administratifs bénévoles; vous pouvez nous donner des informations sur des questions relatives à l'égalité des personnes des deux sexes ici et ailleurs, nous relater des incidents, des anecdotes, des réflexions sur le même sujet ; vous pouvez nous donner les noms et adresses des personnes qui s'intéressent au droit des femmes. Aidez-nous aussi à ne pas vous perdre ; en cas de déménagement donnez-nous immédiatement votre nouvelle adresse. Qui le fera sinon vous-même, merci! Aidez-nous aussi à diffuser notre livre "Deux féministes". Nous désirons qu'il figure dans les bibliothèques, les lieux de réunion, les sièges d'association où il pourra retenir l'attention des personnes qui ne nous connaissent pas encore et qui, par cet ouvrage, feront la connaissance de "Deux féministes" éminentes qui ont marqué leur temps et l'avenir, auxquelles on doit beaucoup et dont l'action et les méthodes ont de quoi inspirer les contemporains et contemporaines qui peuvent mesurer le chemin parcouru et trouver une source d'inspiration pour leur propre activité. Fournissez-nous la dénomination et l'adresse précise et complète de ces institutions. Merci d'avance. © Porte Ouverte 2001 |