1792
Pays-Bas - Le dimanche 1er avril 1792, Etta PALM AELDERS (une néerlandaise qui résidait à Paris de 1773 à 1792), à la tête d'une délégation de femmes, se rend à l'Assemblée nationale révolutionnaire et réclame l'adoption des lois sur l'instruction des femmes, sur l'égalité entre hommes et femmes, ainsi que des lois déclarant les femmes majeures à l'âge de 21 ans et leur permettant de demander le divorce. C'est, paraît-il, surtout cette dernière revendication qui parut "peu sérieuse".
Alors, comme maintenant, les hommes, s'ils appréciaient l'aide que les femmes peuvent apporter à leurs actions, appréciaient beaucoup moins les revendications proprement féministes. Alors, comme maintenant, les femmes se présentaient en solliciteuses devant les détenteurs masculins du pouvoir. Etta PALM AELDERS, née à Groningen en avril 1743, participa à la Révolution française; elle connut les prisons françaises et néerlandaises; elle mourut dans la misère à La Haye le 28 mars 1799. Si le Groot Winkler Prins lui conteste cette qualité, le Nieuw Nederlands Biografisch Woordenboek fait d'elle la première féministe néerlandaise.
Belgique - Exécution, au Tir National à Bruxelles, le 1er avril 1916, de la patriote belge Gabrielle PETIT (née à Tournai le 20 février 1893). Trottin ( ?), servante puis vendeuse de magasin, elle connut de grandes difficultés matérielles; en 1915, elle parvint à passer la frontière hollandaise en vue de se rendre en Angleterre et de s'engager comme infirmière dans les armées alliées; elle fut recrutée comme agent de renseignements et repassa la frontière belge le 18 août 1915. Elle rendit d'immenses services et, au cours de son procès dans la salle du sénat, le procureur allemand dit qu'elle avait fait "plus de mal que plusieurs corps d'armées". Arrêtée le 9 janvier 1916, elle passa en jugement, avec son amie Mme COLLET, le 3 mars 1916; condamnée à mort, elle refusa de signer son recours en grâce et, au moment d'être fusillée, elle s'exclama: "Vous allez voir comment une femme belge sait mourir".
L'héroïne repose au cimetière de Schaerbeek; un monument lui a été élevé à Bruxelles le 21 juillet 1923; une statue et un musée lui sont consacrés à Tournai (17 mai 1924).
En pensant à ce que le pays doit à des femmes comme G. PETIT, alors que la "patrie ingrate" ne donne pas aux femmes la totalité des droits qu'y ont les hommes, des féministes ont déposé des fleurs au pied de sa statue à Bruxelles, dans la matinée du 1er janvier 1975, début de l'Année internationale de la femme.