Le conseil des ministres allemand a adopté un projet de loi imposant à partir de 2016 un quota de femmes dans les conseils de surveillance d’une centaine d’entreprises, texte à la genèse difficile car peu du goût des conservateurs. Les conseils de surveillance de 108 entreprises allemandes, qui à la fois sont cotées en Bourse et obéissent aux principes de la cogestion, devront compter au moins 30% de femmes à partir de 2016, faute de quoi les sièges non pourvus demeureront vides.
La cogestion, dont le champ d’application est défini par la loi, prévoit que les représentants du personnel soient fortement impliqués dans les décisions d’entreprise. Il va falloir trouver 170 femmes en plus, a expliqué le ministre de la Justice, le social-démocrate Heiko Maas. Le sujet occupe depuis longtemps les esprits dans une Allemagne qui fait figure de mauvaise élève en matière de présence des femmes à des postes de direction – et de participation des femmes à la vie économique en général. Le camp conservateur de Mme Merkel est très réticent à légiférer ; le partenaire de coalition social-démocrate (SPD) voulait des quotas fixés par la loi. Ces dernières semaines, le ton était monté entre les deux partis, arrivés finalement à un compromis fin novembre. La loi sur les quotas doit encore être approuvée par les députés du Bundestag, ce qui ne fait pas de doute au vu de la majorité dont dispose la coalition de la chancelière.
«Plus d’égalité au sommet conduira à plus d’égalité pour tous», a renchéri Manuela Schwesig, ministre de la Famille qui a porté le texte. Dans le débat, elle s’était fait traiter de «pleurnicheuse» par un cacique du parti conservateur, ce qui ne l’empêche pas de prévoir encore «toute une série» d’initiatives pour améliorer la place des femmes, à commencer par une loi pour combler les différences de salaires entre hommes et femmes