A l’Assemblée nationale, début octobre, se sont opposés Julien Aubert (UMP) et Sandrine Mazetier (PS), alors présidente de séance. Le premier refusait d’utiliser les termes «Madame la Présidente» au moment de prendre la parole, prônant le respect de la langue dictée par l’Académie française et l’appelant à la place «Madame le Président». Sandrine Mazetier avait rappelé au respect du règlement.
Pour son attitude, le député s’est vu priver d’un quart de son indemnité parlementaire (environ 1400 euros) du mois d’octobre. L’UMP a réagi, publiant une tribune dans Le Figaro. Les quelque 140 députés signataires demandent au Président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, d’annuler la sanction, qu’ils jugent disproportionnée. Ils rappellent «l’importance de la liberté d’expression au sein de l’hémicycle.» Ils ont dû être bien déçus à la lecture d’une mise au point, publiée par l’Académie. En effet, celle-ci commence, par une déclaration de bienveillance envers les nouveaux termes féminins, et elle se termine par une absolution générale: que chacun-e fasse à sa guise, respecte l’autre et aille en paix. Elle a donné raison à Madame la présidente. Elle considère que «l’indifférence juridique et politique au sexe des individus» doit prévaloir (ce qui revient à prôner l’usage du masculin pour l’Académie) mais demande cependant à chacun de «s’incliner devant le désir légitime des individus». Cette décision s’inscrit dans le processus de féminisation des métiers et des fonctions, engagé en 1935 et la 8e édition du dictionnaire. C’est ainsi que l’Académie nous autorise depuis à utiliser les mots factrice, avocate ou pharmacienne.
Quant au député sanctionné, il se voit victime d’une novlangue «idéologisée» par la gauche. Il envisage de saisir le Conseil constitutionnel ou la Cour européenne des droits de l’homme.
Sources: www.liberation.fr/… et www.lefigaro.fr/…